Fayez el Serraj, qui dirige le nouveau gouvernement libyen d'union nationale, aura le lourd challenge de transformer positivement l'essai Le Parlement libyen reconnu par la communauté internationale doit se réunir pour approuver la composition du gouvernement d'union pour qu'il entre en fonction. Le gouvernement libyen d'union nationale prévu par l'accord politique parrainé par l'ONU a été formé hier, et devrait permettre au pays de sortir de la crise politique et sécuritaire qui le secoue depuis 2011 et de mieux lutter contre le terrorisme. La nouvelle équipe composée de 32 ministres, représentant trois régions libyennes, Barka, Fezzan et Tripoli, et dirigée par l'homme d'affaires tripolitain Fayez el Serraj, doit avant d'entrer en fonction être approuvée par le parlement reconnu basé à Tobrouk, selon un communiqué du conseil présidentiel désigné aux termes de l'accord. L'accord politique signé, le 17 décembre dernier, par des représentants des factions libyennes a confié au conseil présidentiel, de neuf membres, la mission de désigner dans un délai d'un mois un gouvernement d'union nationale que le Conseil de sécurité de l'ONU devra appuyer par l'adoption d'une résolution. D'après la composante du gouvernement d'union, le porte-feuille de la Défense est revenu à al Mehdi Ibrahim al Bourghouthi, celui de la Justice à Abdesselam al Djenidi et l'Intérieur à al Aaref al Khodja. Celui des Affaires étrangères a été confié à Marwan Ousriouil, le ministère de la Coopération internationale à Mahmoud Faraj, et le ministère des Finances à Taha Mohamed Sarkaz. Le Parlement libyen reconnu par la communauté internationale doit se réunir pour approuver la composition du gouvernement d'union pour qu'il entre en fonction. Il est prévu selon les médias libyens que le Parlement tienne une séance pour cet effet lundi prochain. Le conseil présidentiel, de neuf membres, a retardé de quarante-huit heures l'annonce de ce nouveau gouvernement. L'accord politique signé le 17 décembre sous l'égide de l'ONU par des membres des deux Parlements libyens rivaux, et de la société civile, n'a pas été ratifié par ces deux chambres. L'accord prévoit notamment la formation d'un gouvernement d'union nationale basé à Tripoli et d'un conseil présidentiel d'une transition de deux ans qui devrait s'achever par la tenue des élections en Libye. Des membres du parlement du Tobrouk et du Congrès général national (CGN, ex-Parlement) basé à Tripoli, avaient signé l'accord parrainé par l'ONU. Après la signature, le gouvernement a entamé ses fonctions de façon provisoire depuis la capitale tunisienne, en attendant de régler les questions sécuritaires pour s'installer ensuite à Tripoli. Pour que le nouveau gouvernement devienne opérationnel, il doit être approuvé par une majorité des deux tiers au sein du Parlement reconnu. Or, ce dernier a échoué à deux reprises la semaine dernière à tenir une séance en l'absence de quorum. L'émissaire de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, a immédiatement après l'annonce de la formation d'un gouvernement d'union, enjoint le Parlement reconnu par la communauté internationale de l'approuver rapidement. Kobler a effectué une visite en début de semaine en Libye dans le cadre des efforts internationaux pour accélérer la formation du gouvernement d'union. Il a eu dimanche, un entretien à huis clos avec le président du Parlement reconnu par la communauté internationale, Aguila Saleh, à Shahat dans l'est du pays. De son côté, l'Union européenne (UE) a réitéré lundi soir son soutien au Conseil présidentiel libyen, rappelant à tous les Etats membres de l'Organisation onusienne l'obligation de cesser de soutenir le gouvernement autoproclamé à Tripoli et de «rompre tout contact officiel avec lui». L'Union européenne a en outre appelé, dans un communiqué, tous les libyens à se rallier au nouveau gouvernement, réaffirmant son «plein engagement» à soutenir la Libye et à accompagner la mise en oeuvre intégrale de l'accord. La communauté internationale a sans cesse poussé les factions libyennes à s'entendre afin notamment de mieux lutter contre le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI) qui a profité du chaos pour «renforcer sa base» en Libye.