En hommage à la mémoire des victimes de l'attentat terroriste contre le musée du Bardo, une fresque en mosaïque romaine a été installée au musée, le plus prestigieux monument culturel et civilisationnel du pays, a pu constater un journaliste de Xinhua. Conçue durant 6 mois par un groupe de spécialistes tunisiens, la fresque mesure 12,5 mètres de longueur et 2,5 mètres de largeur. Le 18 mars 2015, des extrémistes se sont infiltrés au sein de la cour principale du musée et ont ciblé des touristes qui descendaient de leur bus. L'attaque a fait 21 morts, dont un policier. Parmi les victimes figuraient des Italiens, des Belges, des Français, des Polonais, des Espagnols, des Colombiens et des Russes. Revendiquée par l'Etat islamique (EI), cette attaque a transmis, selon des observateurs, un double message, attaquant la culture d'un pays vieux de 3.000 ans ainsi que la politique du pays, le musée du Bardo étant situé juste à côté du siège général de l'Assemblée des représentants du peuple (Parlement). Il s'agit également de l'un des trois attentats terroristes les plus sanglants ayant endeuillé la Tunisie durant l'année 2015. Le 25 juin dernier, Sousse (principale province balnéaire dans l'est du pays) s'est réveillé sur un autre drame visant un hôtel de renommée mondiale en pleine zone touristique. Le bilan s'est élevé à 38 morts et 39 blessés, également à quasi-majorité des nationalités occidentales. En novembre dernier, l'extrémisme religieux a frappé encore une fois au cœur de la capitale tunisienne. Un bus de la garde présidentielle a été la cible d'un attentat-suicide en pleine Avenue Mohamed 5, l'une des principales artères du centre ville de Tunis. Douze agents parmi l'élite de la garde présidentielle tunisienne ont perdu la vie dans cette attaque, revendiquée aussi par l'une des branches de l'EI. Berceau du "printemps arabe", la Tunisie lutte encore contre la menace extrémiste, en particulier depuis l'expansion de l'EI en Libye et son intention d'impliquer le territoire tunisien dans ses ambitions d'étendue territoriale. La ville frontalière de Ben Guerdane, située dans le sud-est tunisien à proximité du territoire libyen, a été le 7 mars 2016 la scène de violents affrontements armés entre les forces sécuritaires et armées tunisiennes et un groupe extrémiste composé d'une cinquantaine de djihadistes, à majorité des Tunisiens. Quarante-neuf extrémistes ont été abattus dans cette opération. En face, 12 membres des forces sécuritaires (policiers et soldats) ainsi que 7 civils ont été tués. Cet assaut, bien que refoulé par les forces sécuritaires et militaires tunisiennes, a mis en garde la Tunisie contre l'intention de faire du sud tunisien un Emirat relevant de l'Etat islamique.