S'exprimant jeudi dernier lors d'une réunion avec les directeurs généraux des ports commerciaux, des représentants des ministères des Finances, du Commerce, de la Direction générale de la Sûreté nationale et de la Direction générale des Douanes pour définir les mécanismes nécessaires pour promouvoir l'exportation, le ministre des Transports Boudjemaa Talai a affirmé que l'objectif est d'augmenter le volume de marchandises traité à l'export de 10% chaque année d'ici 2019. Question chiffres, on apprend que durant l'année écoulée, 42 millions de tonnes de marchandises importées ont transité par les 10 ports commerciaux de l'Algérie contre 5 millions de tonnes seulement de produits exportés. Ainsi donc les produits importés représentent 90% de la marchandise ayant transité par les ports sans compter le fret aérien et routier. Le ministre n'a pas omis de signaler que parmi les problèmes entravant l'exportation des produits algériens figure la problé- matique du transport qui avait favorisé l'import au détriment de l'export. Et pour arriver à réaliser l'objectif escompté de 10% de volume de marchandises à l'export réguli èrement jusqu'en 2019, le ministre s'adresse aux directeurs des ports en ces termes : "On va intégrer dans le contrat de performance de chaque port une variable liée au tonnage à l'export. Dorénavant, plus vous faites de tonnage à l'export mieux vous êtes payés". M. Talai estime d'autre part qu' "il faut réduire de 50% le temps du traitement et d'attente des bateaux en rade", qui coûtent énormément au Trésor public, à travers notamment la mise en place de guichets uniques dans toutes les enceintes portuaires. Ces guichets seront mis en place à travers une société mixte algéro-émiratie qui verra le jour prochainement. Et justement en évoquant le coût du transport, M. Talai a estimé également que celui-ci et celui de la logistique de la marchandise est un véritable "désastre". Et d'indiquer que ce coût est en Algérie de l'ordre de 30% de la valeur du produit alors qu'ils varient, selon les normes internationales, entre 15 et 18%. D'ailleurs, en 10 mois, le coût de la logistique a atteint 3,4 milliards de dollars pour le transport maritime, a encore déclaré M. Talai, chiffres à l'appui. Ces coûts, qui influent donc directement sur le prix final de la marchandise. Ce qui explique pourquoi ils "diminuent la compétitivit é du produit algérien" sur les marchés internationaux, a-t-il fait remarquer. C'est donc les raisons qui ont poussé le ministre des Transport Boudjemaa Talai à vouloir changer la tendance, en insistant sur la mise en place d'une nouvelle organisation des ports qui favorise l'exportation, en collaboration avec les autres intervenants dans cette opération notamment les services des douanes et du commerce. Le ministre des Transport Boudjemaa Talai a d'autre part, saisi cette occasion pour annoncer que de nouvelles mesures seront appliquées dans les ports commerciaux pour faciliter et augmenter l'exportation hors hydrocarbures qui ne représente que 10% du volume global transitant par les ports. Jugeant le rôle des ports secs d'important, le ministre, explique donc la dernière décision de réorganiser et recadrer cette activit é à travers un nouveau texte réglementaire qui est en cours de finalisation. Ainsi donc et selon le ministre, chaque entreprise portuaire doit posséder son propre port sec afin d'assurer un acheminement rapide du port sec vers le port humide et vice-versa. Et pour les entreprises portuaires, qui ne possèdent pas encore leurs propres ports secs à l'instar des ports d'Annaba, de Jijel, de Tènes et de Mostaganem, le ministre les a appelées à entamer les procédures pour implanter ces plateformes logistiques. Ces ports secs devraient être implantés à proximité des voies ferrées pour un acheminement facile des marchandises vers les ports humides, explique encore le premier responsable du secteur. En outre, des efforts supplémentaires devraient être fournis par la Compagnie nationale algé- rienne de navigation (Cnan), à travers ses deux filiales Cnan Nord et Cnan Med, pour être plus compétitive face aux compagnies maritimes étrangères. Evoquant la surproduction cette année de la pomme de terre et de la tomate, M. Talai a appelé les responsables des ports à s'approcher des opérateurs des régions productrices pour transférer rapidement les productions vers les ports en vue de leur exportation. Et d'annoncer que "Pour les régions d'Ain Defla, d'El Oued, d'El Menea, de Mascara et de Biskra, nous allons mettre des cargos et organiser des zones de fret au niveau des aéroports proches pour acheminer les produits agricoles vers les ports secs et les ports". Enfin, le ministre des Transports, Boudjemaa Talai a annoncé également un texte réglementaire, en cours d'élaboration avec le ministère de l'Agriculture, dans la perspective d'organiser et d'effectuer les contrôles nécessaires à l'exportation au niveau des lieux de production.