La Bourse de Tokyo a fini vendredi sur une note positive, portée par un repli du yen mais sans grand élan alors que de nombreuses places financières font une pause pour le week-end de Pâques. Le Nikkei des 225 valeurs vedettes a gagné 0,65% (+110,42 points) à l'issue des échanges à 17 002,75 points. Sur l'ensemble de la semaine, écourtée à quatre séances pour cause de jour férié lundi, il a augmenté de 1,66%. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part progressé de 0,84% (+11,44 points) à 1 366,05 points. Sur le volet des changes, le dollar oscillait au même moment autour de 113,10 yens, en progression par rapport à la veille à la fermeture (112,80 yens), tout comme l'euro qui s'affichait à 126,25 yens (contre 126,04 yens), des mouvements favorables aux groupes exportateurs nippons. L'annonce avant l'ouverture des chiffres de l'inflation au Japon, restée bloquée à zéro en février, n'a guère influé sur le marché, où l'activité a été peu intense (1,8 milliard de titres échangés sur le premier marché). La plupart des Bourses mondiales étaient fermées vendredi. Après un démarrage en trombe cette semaine en forme de rattrapage technique après quatre séances négatives, la place tokyoïte a ensuite marqué le pas, déstabilisée par les attentats de Bruxelles, la rechute des cours du pétrole et un calendrier peu chargé. "Nous n'avons pas eu beaucoup de matière pour aller de l'avant", a commenté pour l'agence Bloomberg Mitsuo Shimizu, analyste chez Japan Asia Securities Group.
L'automobile vrombit Sur le front des valeurs, les assureurs ont signé les plus fortes hausses du jour: MS&AD Insurance Group Holdings s'est envolé de 4,72% à 3 168 yens, tandis que Dai-ichi Life Insurance prenait 3,06% à 1 397 yens. Les constructeurs automobiles, sensibles à l'évolution des devises, ont également eu les faveurs des acheteurs: Toyota a bondi de 2,81% à 6.180 yens, Nissan de 2,64% à 1 088 yens et Honda de 2,82% à 3 093 yens. Dans l'autre secteur phare qu'est l'électronique, Sony a progressé de 1,15% à 2.896 yens. Le groupe a annoncé jeudi après la clôture la création d'une compagnie dédiée au développement de jeux vidéo pour Smartphones, en adaptant notamment les titres disponibles sur sa populaire console PlayStation. Sharp a en revanche lâché 1,56% à 126 yens après un avertissement sur résultats. Il a dit s'attendre à enregistrer pour l'exercice en cours des performances inférieures à ses projections initiales, invoquant "une détérioration des conditions de marché en Chine". Les maisons de commerce, qui avaient plongé jeudi à la perspective des premières pertes de leur histoire, se sont redressées: Mitsubishi Corporation a augmenté de 3,17% à 1 981 yens et Mitsui&Co de 3,42% à 1 344 yens. A noter aussi, le recul du titre Olympus (-2,43% à 4 200 yens). Le fabricant d'appareils photo et endoscopes Olympus est parvenu à un accord avec 13 ex-administrateurs qui se sont engagés à faire amende honorable et à payer près de 600 000 euros en échange de l'abandon des poursuites dans un scandale de maquillage de pertes. Enfin, la compagnie d'électricité Shikoku Electric Power a vu son action s'apprécier de 2,54% à 1 491 yens après avoir décidé de renoncer à relancer un de ses réacteurs âgé de 39 ans, considérant qu'il serait trop coûteux de prolonger sa durée de vie.
Les Bourses chinoises en hausse La Bourse de Shanghai a fini en hausse de 0,62% vendredi et Shenzhen de 0,48%, grâce à un léger regain de confiance des investisseurs avant la publication de nouvelles statistiques économiques chinoises. L'indice composite shanghaïen a pris 18,46 points à 2 979,43 points dans un volume d'échanges de 200,8 milliards de yuans (27,63 milliards d'euros). Sur la semaine, il a engrangé 0,28%. A Shenzhen, deuxième place boursière de Chine continentale, l'indice composite a avancé de 9,07 points à 1 885,18 points dans un volume d'affaires de 352,6 milliards de yuans. Sur la semaine, il a bondi de 2,21%. Les investisseurs sont dans l'attente de la publication ce week-end d'indicateurs sur les bénéfices des groupes industriels et la semaine prochaine sur l'activité manufacturière. Les derniers chiffres communiqués ont notamment montré à la mi-mars que la production industrielle chinoise avait continué de s'essouffler en janvier et février, progressant à son plus faible rythme de croissance depuis sept ans. Ces statistiques, présentées sur deux mois pour lisser les distorsions dues aux congés du Nouvel an lunaire, avaient confirmé l'assombrissement de la conjoncture pour le géant asiatique dont le Produit intérieur brut (PIB) a glissé l'an dernier à 6,9%, au plus bas depuis un quart de siècle. Dans ce contexte, le marché espère des actions de la part des autorités d'autant que la semaine dernière le Premier ministre Li Keqiang a promis d'intensifier les réformes structurelles, en coupant entre autres dans les surcapacités industrielles des groupes étatiques. Grâce à ces attentes, la Bourse de Shanghai a réussi à se redresser des très bas niveaux atteints fin janvier, regagnant depuis quelque 12%. Toutefois, "le rebond a atteint un seuil de résistance, et certains investisseurs choisissent de se retirer, ce qui va provoquer encore de la volatilité", a relevé Zhang Haidong, stratégiste chez Jinkuang Investment Management à Shanghai, cité par Bloomberg News. Les promoteurs immobiliers ont fini dans le vert malgré l'annonce de certaines mesures pour contrôler l'envolée du prix des logements. Poly Real Estate Group a progressé de 0,63% à 9,61 yuans et Greenland Holdings Corporation de 0,59% à 13,74 yuans. Les valeurs internet ont en revanche été délaissées en raison de craintes concernant la mise en place de réglementations plus restrictives après la création d'une association professionnelle regroupant les entreprises du secteur. A Shanghai, le fabricant de logiciels Hundsun Technologies a dévissé de 4,53% à 56,24 yuans et à Shenzhen, le fournisseur de données Hithink RoyalFlush Information Network a chuté de 1,73% à 74,40 yuans.
Wall Street finit sans tendance Wall Street a terminé proche de l'équilibre jeudi à l'issue d'une séance tranquille, avant un long week-end et dans la lignée d'une semaine en retrait après plus d'un mois de hausse: le Dow Jones a pris 0,08% et le Nasdaq 0,10%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 13,14 points à 17 515,73 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 4,64 points à 4 773,50 points. Jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, le S&P 500, un indice élargi, a reculé de 0,77 point, soit 0,04%, à 2 035,94 points. Les indices ont passé la première partie de la séance dans le rouge avant de se redresser un peu, sans que leurs mouvements soient jamais très prononcés, d'autant que les échanges sont restés réduits à la veille du Vendredi saint. "C'est une relative victoire pour les investisseurs qui parient sur une hausse", a estimé Michael James, de Wedbush Securities. "Sans vrai moteur, la Bourse aurait dû se replier plus. Le fait qu'elle ait résisté, cela témoigne de la solidité du marché à l'heure actuelle." Wall Street, qui avait systématiquement monté lors des cinq précédentes semaines et effacé ainsi un très mauvais début d'année, enregistre néanmoins une petite baisse hebdomadaire et les observateurs se demandent de plus en plus si les actions, déjà chères par rapport aux bénéfices réels des entreprises, peuvent aller encore plus haut. Même si M. James estimait qu'il ne s'était "rien passé de notable" dans l'actualité économique, les investisseurs sont tout de même parvenus à se défaire de l'influence négative d'un mauvais chiffre sur les commandes américaines de biens durables, qui ont non seulement chuté en février mais ont été revues en baisse pour le mois précédent. Surtout, Wall Street a "un peu profité d'un redressement du marché du pétrole", a estimé Art Hogan, de Wunderlich Securities.
Office Depot bondit Parmi les valeurs, le groupe de conseil et de services informatiques Accenture a pris 6,17% à 114,30 dollars après l'annonce de résultats trimestriels supérieurs aux attentes et de prévisions conformes aux anticipations des analystes. Les spécialistes des articles de bureau Staples et Office Depot ont respectivement bondi de 7,01% à 10,76 dollars et 8,99% à 6,91 dollars, comme les investisseurs se remettent à croire à une fusion, malgré l'opposition des autorités de la concurrence, après qu'un juge fédéral a, de façon inattendue, désapprouvé certaines méthodes employées par celles-ci. Yahoo! a gagné 0,17% à 34,86 dollars, sans grande réaction après que l'un de ses investisseurs, l'influent fonds activiste Starboard Value, a dit vouloir demander le remplacement de l'ensemble du conseil d'administration du groupe internet, en pleine spéculation sur son avenir. Le promoteur immobilier KB Home s'est adjugé 6,34% à 13,93 dollars après avoir fait état d'une forte hausse de son chiffre d'affaires et de son bénéfice net trimestriels, évoquant "une dynamique toujours positive". Le groupe de vêtements PVH, qui possède notamment Calvin Klein et Tommy Hilfiger, a avancé de 7,60% à 94,29 dollars après avoir considérablement amélioré son bénéfice net trimestriel par rapport à la même époque de l'an dernier.