A la veille de la troisième session du Conseil d'association algéro-européen, qui se tiendra en mars 2008, M. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, a déclaré que le partenariat entre l'Algérie et l'Union européenne, entré en vigueur en septembre 2005 dans le cadre de l'accord d'association, est "encore dans la phase de construction".Dans le même cadre, il a ajouté que tous les espoirs suscités par cet accord " n'ont pas encore été réalisés” car, selon le chef de la diplomatie algérienne, le processus, qui entame sa troisième année, " est en phase de construction ". M. Medelci qui répondait à la question des sénateurs lors de la séance plénière tenue jeudi au Conseil de la nation a souligné que les entreprises algériennes de production n'ont pas bénéficié du démantèlement des tarifs douaniers sur les intrants. Néanmoins, pour le ministre, personne ne peut nier que l'accord d'association a eu un impact positif sur l'image diplomatique de l'Algérie. A ce titre, il a précisé que le cours élevé de l'euro a neutralisé, en grande partie, l'effet du démantèlement progressif des tarifs douaniers. Cependant, il a assuré que l'accord d'association a permis à des entreprises algériennes de nouer des partenariats avec des sociétés européennes, ce qui a permis à nos sociétés de s'imposer sur le marché national, dans un premier temps, et facilitera leur intégration dans le marché international.En outre, il a affirmé que le gouvernement algérien encourage ce type de partenariat entre les entreprises, dans le but de développer les exportations hors hydrocarbures. Il a également indiqué que l'Algérie a bénéficié du programme Meda d'aide européenne dans le domaine technique et scientifique et a également permis de réhabiliter 450 sociétés nationales, qui ont pu améliorer leur gestion et leur productivité. Le sénateur, Boudjemaâ Souileh, auteur de la question orale, a fait remarquer, en se basant sur des chiffres européens, que le volume total d'aide octroyée par l'UE à l'Algérie depuis 1995 jusqu'à 2007 est de 511,25 millions d'euros, ce qui est "très faible" selon le membre de la deuxième chambre du Parlement. Il a averti que le démantèlement total des tarifs douaniers à l'horizon 2017, comme le stipule l'accord d'association, menace les entreprises nationales qui ne pourront pas soutenir la concurrence avec les sociétés européennes. De son côté, le ministre a confirmé les chiffres sur l'aide, en insistant sur le fait que le partenariat algéro-européen "se construit encore". Par ailleurs, il a affirmé que l'Algérie soutient toutes les initiatives en faveur du développement du bassin méditerranéen. Le ministre faisait probablement allusion à l'initiative du président français portant la mise en place d'une union méditerranéenne.Il y a lieu de rappeler que l'accord d'association, signé le 22 avril 2002 à Valence en Espagne, prévoit l'ouverture entre l'Algérie et l'UE d'une zone de libre échange en 2017, où plus de 2 300 produits de l'UE seront exemptés des droits de douane, dont 2 076 produits industriels considérés comme des matières premières pour la production algérienne, et 252 produits agricoles, bruts ou transformés, ainsi que les produits de la pêche, bénéficiant de "concessions" tarifaires spécifiques entre l'Algérie et l'UE.