Comment appliquer le programme du Président quand tous les partis tous camps confondus parlent plus de leurs adversaires que de développement ? On avait un instant cru au vu des bagarres dans l'enceinte de l'Assemblée nationale que des convictions politiques existent vraiment, et que celles-ci sont si profondes que les mains doivent intervenir pour exprimer une détermination. Intérêts ou convictions ? La soumission aux instructions des partis ? Il semble pourtant que des partis dont on ne sait pas si réellement ils sont au pouvoir, incitent par leurs comportements à se demander si en plus ils sont autonomes, c'est-à-dire libres de leurs initiatives et libres de leurs décisions. Les raisons de ces interrogations sont nombreuses. Revenons sur quelquesunes d'entre elles. Ce n'était pas eux qui avaient désigné Zeroual, et était-ce eux qui avaient décidé de soutenir Zeroual et se rassembler au sein d'une coalition qui prétendait représenter la majorité pré- sidentielle avec Ouyahia comme chef de gouvernement ? Ce n'était pas eux qui avaient désigné Bouteflika, et étaientce eux qui avaient décidé de soutenir Bouteflika et se rassembler au sein d'une alliance dite stratégique ( ?) qui prétendait représenter la majorité présidentielle, là encore, avec Ouyahia comme chef de gouvernement? Dans ces conditions, il ne nous est, n'est-ce pas pas vraiment utile de regarder du côté du champ politique pour tenter de comprendre comment les mêmes partis se sont retrouvés à appliquer le programme dit de Zeroual puis le programme dit de Bouteflika , pour le premier en tant que coalition, pour le second en tant qu'alliance. Pourquoi coalition puis alliance et à quoi devait rimer le concept de stratégique ? Si Zeroual avait accepté de partir en laissant intacts la coalition et les chefs des partis la composant, ce n'est pas le cas de Bouteflika qui aurait accepté de travailler avec les mêmes, ce n'est pas lui qui aurait choisi ces partis et ce ne sont pas ces derniers qui l'ont choisi comme partenaire. Ya-t-il des convictions ou des intérêts qui traversent les partis au pouvoir en particulier ? Quelles convictions quand on n'a pas entendu une seule fois les pro et les anti SG du moment des partis frères ennemis, argumenter sur le plan des programmes ou des orientations politiques, économiques et idéologiques ? Il ne suffit pas pour un parti de disposer d'un ou de deux ou plus de ministres au sein du gouvernement pour réellement être au pouvoir. Nous sommes dans un système politique où les partis existent mais n'ont aucun pouvoir. Un multi- partisme sans vrais partis. Un champ politique qui n'existe que par son appellation. En réalité, l'opposition et le pouvoir en tant que partis paraissent interchangeables. L'opposition est constituée également d'hommes et de partis qui étaient au pouvoir, en particulier Hms et le RCD.