L'année 2007 a été exceptionnelle pour l'Algérie en termes d'entrée en devises grâce aux exportations pétrolières et au regard du niveau actuel des réserves de change en plus de l'acquis social pour les travailleurs qui consiste en l'augmentation des salaires. Néanmoins, l'inflation importante évaluée à 3,8 % a pesé lourd sur les ménages. Plus encore, elle a mis à nu les dysfonctionnements du marché, les difficultés de la sphère réelle de l'économie nationale encourageant du coup une tendance à une baisse du pouvoir d'achat de la majorité de la population. En effet, malgré la prochaine entrée en vigueur de la nouvelle grille des salaires en Algérie, on s'attelle à réfléchir d'ores et déjà à la meilleure manière d'atténuer les effets d'un véritable effondrement du pouvoir d'achat des travailleurs. L'année 2007, tout le monde en conviendra, a marqué les esprits ; le marché des produits de large consommation ayant connu des perturbations sans précédent. Les répercussions de la flambée des prix des matières premières à l'international ont été aussitôt ressenties localement. Les produits les plus affectés par l'inflation sont la pomme de terre (+60%), les fruits (+15%), les poissons frais (+13,6%), les huiles et graisses (+8,6%) ainsi que le café (+6%). Ces principaux produits, et non des moindre, ont défrayé la chronique durant de longs mois. Leurs prix ont dépassé tout entendement. Par conséquent, l'urgence est à la mise en place des mécanismes permettant de maîtriser les indices généraux des prix à la consommation en Algérie. Avec des réserves de changes ayant atteint des niveaux jamais réalisés depuis l'indépendance, l'économie nationale a tous les atouts à même de consolider la croissance hors hydrocarbure dans certains secteurs clés d'activité notamment dans les domaines agricole, industriel ou encore des services. A défaut d'une stratégie globale et fiable, l'inflation risque de persister encore et "chambouler" ainsi tous les indices macro-économiques d'autant plus que la tendance inflationniste gagne du terrain dans le monde entier. En effet, au même titre que le subprime, la menace inflationniste devrait faire les gros titres de la presse dans les prochaines semaines. D'après des experts, 2008 s'annonce sous de mauvais auspices pour l'économie mondiale. En Europe comme aux Etats-Unis, mais également en Chine, les indices des prix sont en train de déraper. Dopé par les coûts alimentaires et de l'énergie, l'indice des prix a augmenté de 4,3 % aux États-Unis et de 3,1 % dans la zone euro. Le tout sur fond de ralentissement économique. Certes, le phénomène est essentiellement dû à la tension sur les cours du pétrole et à la demande en matière de produits alimentaires. Mais, il n'en demeure pas moins qu'il complique la tâche des autorités monétaires. La Banque centrale européenne, à titre d'exemple et la Réserve fédérale souhaitent un taux d'inflation à 2 % ou en dessous. Car dans les conditions actuelles, elles devraient donc relever leurs taux pour lutter contre l'inflation. Mais, comme le FMI qui va revoir ses prévisions de croissance à la baisse, elles s'inquiètent aussi du ralentissement économique qui menace. De quoi baisser les taux, comme la fait la FED , la banque centrale américaine , au début de décembre .Le pire serait ,en fait , pour ces institutions monétaires la "stagflation ", selon le jargon économique qui signifie un mélange de stagnation économique et d'inflation, très difficile à gérer.