La chute brutale des produits des hydrocarbures ont obligé l'Algérie de passer à autre chose pour faire face à la crise pétrolière, et ce, dans le but de redynamiser l'économie nationale, hors l'or noir. L'Algérie s'est lancée, depuis quelques années déjà, sur le chemin de la transition énergétique en décidant d'encourager l'exploitation à vaste échelle des énergies renouvelables. En effet, la révision du programme national porte essentiellement sur le développement du photovoltaïque et de l'éolien à grande échelle, sur l'introduction des filières de la biomasse (valorisation des déchets), de la cogénération et de la géothermie, et également sur le report, à 2021, du développement du solaire thermique (CSP). Ce programme a connu une première phase consacrée à la réalisation de projets pilotes et de tests des différentes technologies disponibles, durant laquelle des éléments pertinents concernant les évolutions technologiques des filières considérées sont apparus sur la scène énergétique et ont conduit à la révision de ce programme. Conformément à la réglementation en vigueur, la réalisation de ce programme national est ouverte aux investisseurs du secteur public et privé nationaux et étrangers. La consistance du programme en énergies renouvelables à réaliser pour les besoins du marché national sur la période 2015-2030 est de 22 000 MW, dont plus de 45 00 MW seront réalisés d'ici 2020. Ce programme consiste au développement du photovoltaïque, l'éolien à grande échelle, et les filières de la biomasse, de la cogénération et de la géothermie avec l'introduction du solaire thermique (CSP) à partir de 2021. Les capacités en énergie renouvelables seront installées selon les spécificités de chaque région : Région du Sud, pour l'hybridation des centrales existantes et l'alimentation des sites éparses compte tenu de la disponibilité des espaces et de l'important potentiel solaire et éolien qui privilégie ces régions ; Région des Hauts Plateaux pour leur potentiel d'ensoleillement et de vent avec possibilité d'acquisition des terrains ; Région du littoral selon la disponibilité des assiettes de terrain avec l'exploitation de tous les espaces tels que les toitures et terrasses des bâtiments et autres espaces non utilisés. Les besoins complémentaires pour d'autres domaines d'application sont intégrés dans la capacité totale du photovoltaïque, tels que le résidentiel, l'agriculture, le pompage, les ressources en eau, l'industrie, l'éclairage public et les services. Fait marquant, à partir d'aujourd'hui, la capitale abritera un Forum, dont les travaux porteront sur le gaz et ces types d'énergies, réunissant de nombreux experts Algériens et de l'Union Européenne. L'émission quotidienne, ''l'Invité de la rédaction'' de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, a accueilli, hier le directeur général du Centre de développement des énergies renouvelables qui a été amené à détailler quelques-uns des mécanismes par le biais desquels a commencé à être menée cette transition. Commentent la décision du gouvernement d'élever ces énergies au rang de " priorité nationale ", M. Nourredine Yassa rappelle que tous les secteurs d'activités (énergie, habitat, transports, ressources en eau…) sont appelés à l'intégrer dans leurs programmes d'action. Réfutant l'idée que l'Algérie soit en retard dans le domaine, l'intervenant signale que les projets pilotes déjà réalisés l'ont été à l'effet de sélectionner les technologies les mieux à même de s'adapter aux conditions climatiques du pays. Il annonce que 20 centrales solaires, implantées dans les Hauts-Plateaux et en zones sahariennes, vont entrer en activité, avant le mois de juillet " résultat des expériences capitalisées dans le photovoltaïque, mais également l'éolien en en matière de centrales hybrides gaz-solaire ". L'invité rappelle qu'un premier programme, adopté en 2011, visait à installer 12 000 mégawatts destinés à la consommation domestique et 10 000 mgw destinés à être exportés. " En 2015, ajoute-t-il, celui-ci a été réactualisé pour être porté à 22 000 mgw, intégrant à la fois le solaire et l'éolien ". Pour booster le développement de ces deux types de production d'énergie, créatrices de petites et moyennes entreprises et génératrices d'emplois, M. Yassa signale que les autorités ont arrêté des mesures d'ordre fiscal et parafiscal et décidé d'exonérer de taxes sur les équipements importés, les investisseurs potentiel prêts à se lancer dans ces types d'activités.