Le conservateur modéré Ali Larijani a été largement réélu hier président du Parlement iranien. Il a obtenu 173 voix contre 103 pour son adversaire réformateur Mohammad Reza Aref. Le scrutin a été retransmis en direct à la radio publique. Ce vote était organisé à la suite d'élections législatives d'avril qui ont permis un rééquilibrage des forces entre conservateurs et réformateurs alliés aux modérés du président de la République, Hassan Rohani. Mais ces derniers n'étaient pas assez forts pour prendre la présidence du Parlement. Il s'agit d'une large victoire de M. Larijani, 57 ans, puisqu'il obtient plus de 61% des voix. Quelque 281 députés (sur un total de 290 que compte le Parlement) ont pris part au vote. Le réformateur M. Aref obtient moins de voix que le nombre des députés que son camp revendiquait. Selon un décompte au lendemain du scrutin à partir de résultats officiels, le camp des réformateurs avait obtenu 133 sièges, celui des conservateurs 125 et les indépendants 26 sièges. Mais des députés élus avec le soutien des partis réformateurs et modérés ont préféré voter en faveur de M. Larijani. Politicien pragmatique, il avait approuvé l'accord sur le nucléaire de juillet 2015 entre l'Iran et les grandes puissances, contrairement aux plus radicaux du camp conservateur. Ali Larijani a également réussi à mobiliser les indépendants en sa faveur.
Radicaux écartés Sa réélection à la tête du Parlement intervient une semaine après celle de l'ayatollah Ahmad Janati, un ultraconservateur, élu à une large majorité à la tête de l'Assemblée des experts. Cet organe est chargé de nommer, surveiller et éventuellement démettre le guide suprême. Le gouvernement du président modéré Hassan Rohani devra composer avec ce nouveau parlement toujours dominé par les conservateurs. Mais les plus radicaux ont été pour la plupart écartés lors des dernières législatives. A un an de la présidentielle de 2017, les conservateurs gardent le contrôle des deux grandes institutions élues d'Iran, le Parlement et l'Assemblée des experts. M. Rohani devrait se représenter pour un second et dernier mandat.
Téhéran n'enverra pas de pèlerins à La Mecque, accuse Ryad Les Iraniens n'iront pas en pèlerinage à La Mecque, a déclaré dimanche le ministre iranien de la Culture faisant état d'entraves de la part de l'Arabie saoudite, selon la télévision d'Etat. Après deux séries de négociations sans résultats à cause des entraves des Saoudiens, les pèlerins iraniens ne pourront malheureusement pas effectuer le hadj, a déclaré le ministre, Ali Janati. Une délégation iranienne s'est rendue la semaine dernière en Arabie saoudite pour tenter de trouver un accord sur le pèlerinage des fidèles iraniens à La Mecque. Mais elle a quitté vendredi l'Arabie saoudite faute d'accord. Le ministère saoudien du hadj et ses responsables n'avaient pas l'autorité nécessaire pour prendre des décisions, avait alors déclaré Saïd Ohadi, président de l'Organisation iranienne du hadj. Il avait ajouté que les Saoudiens n'avaient pas accepté les conditions de l'Iran. Le ministère saoudien du hadj avait quant à lui tenu la partie iranienne responsable de l'impossibilité pour ses pèlerins d'effectuer le pélerinage cette année. Ces discussions étaient la deuxième tentative des deux grandes puissances rivales du Moyen-Orient pour fixer les conditions de l'organisation du pèlerinage cette année, une gigantesque bousculade ayant fait 2.300 morts dont 464 Iraniens lors du dernier hadjde septembre 2015. Les premiers pourparlers en avril en Arabie saoudite n'avaient pas non plus donné de résultat, dans un climat particulièrement tendu depuis la rupture des relations diplomatiques en janvier entre les deux pays. Ryad avait proposé que les Iraniens puissent obtenir des visas électroniques imprimables, toutes les représentations diplomatiques saoudiennes en Iran étant fermées depuis janvier. Ce que Téhéran avait alors accepté. Ryad a rompu ses liens diplomatiques avec Téhéran après que des manifestants iraniens eurent endommagé des missions diplomatiques saoudiennes, dont l'ambassade à Téhéran, pour protester contre l'exécution par le régime saoudien d'un opposant et dignitaire religieux chiite. Au début du mois, l'Iran avait reproché à l'Arabie saoudite de ne pas avoir prévu d'arrangements satisfaisants pour que les fidèles iraniens puissent se rendre au grand pèlerinage annuel qui se tiendra à la fin de l'été, accusant Ryad de sabotage.