Le conservateur modéré, Ali Larijani, 58 ans, a été réélu, hier, président du Parlement iranien avec 173 voix, contre 103 à son adversaire réformateur, Mohammad Reza Aref, lors d'un vote retransmis en direct à la radio publique. Il s'agit d'une large victoire de M. Larijani, puisqu'il obtient plus de 61% des voix. Quelque 281 députés (sur un total de 290 que compte le Parlement) ont pris part au vote. Un nouveau scrutin sera organisé dans les prochains jours, lorsque l'assemblée, conformément à la Constitution, aura approuvé en séance plénière les références des députés. Ce qui est sûr est que le réformateur Aref obtient moins de voix que le nombre des députés que son camp revendiquait. Selon un décompte établi à partir de résultats officiels des législatives du 29 avril, le camp des réformateurs avait obtenu 133 sièges, celui des conservateurs 125 et les indépendants 26 sièges. Mais des députés élus avec le soutien des partis réformateurs et modérés ainsi que des indépendants ont préféré voter en faveur de M. Larijani, un pragmatique, qui avait approuvé l'accord nucléaire de juillet 2015 entre l'Iran et les grandes puissances, contrairement aux plus radicaux du camp conservateur. Le président modéré, Hassan Rohani, a, d'ailleurs, rendu hommage à son action et affirmé que pour régler les problèmes du pays, le gouvernement et le Parlement devaient travailler ensemble. Le président iranien a ajouté que son pays devait s'entendre avec le reste du monde pour régler les problèmes économiques et sociaux. « Aucun pays n'a pu atteindre une croissance économique satisfaisante sans entente avec le monde », a-t-il dit. Selon lui, l'Iran a besoin de 30 à 50 milliards de dollars d'investissements étrangers pour pouvoir atteindre une croissance de 8%, contre 1% l'an dernier. Le gouvernement du président Rohani devra composer avec le nouveau Parlement toujours dominé par les conservateurs, mais dont les plus radicaux ont été pour la plupart écartés lors des dernières législatives. Cependant, la large victoire de M. Larijani intervient une semaine après celle de l'ayatollah Ahmad Janati, un ultraconservateur, qui a été également élu à une large majorité à la tête de l'Assemblée des experts, chargée de nommer, surveiller et éventuellement démettre le Guide suprême. Ainsi, à un an de la présidentielle de 2017, à laquelle de M. Rohani devrait se représenter pour un second et dernier mandat, les conservateurs gardent le contrôle des deux grandes institutions élues d'Iran, le Parlement et l'Assemblée des experts.