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Les Bourses européennes plombées par le ralentissement de l'emploi aux USA Le rapport a pesé sur la tendance à Wall Street, qui a clôturé en forte baisse
La Bourse de New York a clôturé en forte baisse vendredi, affectée comme les places financières européennes un peu plus tôt par les plus faibles créations d'emploi depuis 2003 aux Etats-Unis, qui ont accrédité le scénario de récession de la première économie mondiale. Le marché du travail américain a donné de gros signes d'essoufflement en décembre, avec 18.000 créations d'emplois seulement et un bond du chômage à 5% de la population active, des chiffres largement en-deçà des espérances des économistes. Le rapport a pesé sur la tendance à Wall Street, qui a clôturé en forte baisse. Son indice vedette le Dow Jones a perdu plus de 250 points (-1,96%), alors que le Nasdaq, qui regroupe les valeurs technologiques, a connu sa plus mauvaise séance en pourcentage depuis le 27 février 2007 (-3,77%). Auparavant, ces chiffres de l'emploi américain avaient déjà inversé la tendance des indices boursiers européens, qui ont terminé tous en très nette baisse. En clôture, Londres s'est replié de 2,02%, Francfort de 1,26% et Paris de 1,79%. La plus forte baisse a été enregistrée à Stockholm, qui a reculé de 3,42%. Un peu plus tôt, Tokyo avait déjà clôturé en baisse de 4,03% après quatre jours de fermeture pour le Nouvel An. "Il va sans dire que ces chiffres sont très mauvais. Après ça, même les plus optimistes, qui soutenaient l'hypothèse d'un simple ralentissement de l'économie, voient leurs certitudes remises en cause", a expliqué Al Goldman, analyste chez A.G Edwards. "Les investisseurs sont de plus en plus nombreux à penser que la croissance américaine va se situer en territoire négatif cette année, et il est logique que ça fasse plonger les marchés actions", a souligné René Defossez (Natixis). La première semaine de l'année 2008 se termine ainsi sur une série de mauvaises nouvelles pour les marchés, depuis les craintes de récession américaine déjà alimentées mercredi par un indice ISM de l'activité industrielle marquant une contraction, jusqu'au niveau record atteint par le baril de pétrole. "Mais ces mouvements sont sans doute exagérés. Ils sont uniquement imputables aux tous premiers chiffres américains de l'année qui, en plus, concernent la fin de l'année dernière que l'on savait déjà mauvaise", a nuancé René Defossez.,"Il serait plus raisonnable d'attendre une nouvelle moisson de chiffres avant de se prononcer sur les risques de récession", a-t-il ajouté. Après les chiffres de l'emploi, celui de l'indice ISM dans les services aux Etats-Unis, marquant un maintien du rythme de croissance en décembre (53,9% contre 54,1% le mois précédent), n'est pas parvenu à rassurer le marché. Par ailleurs, en zone euro, l'inflation est restée élevée en décembre, à 3,1% sur un an, selon une première estimation d'Eurostat. A Paris, le CAC 40 a perdu 1,79% à 5,446,79 points. Renault a lâché 7,58% à 86,45 euros, suivi par Peugeot (-6,79% à 46,51 euros), Michelin (-6,44% à 71,01 euros) et Valeo (-4,53% à 25,90 euros). JCDecaux a perdu 3,86% à 25,13 euros, après l'annulation d'un projet d'extension à la banlieue parisienne des vélos en libre-service Vélib. France Télécom (+0,33% à 24,30 euros), EDF (+0,38% à 81,81 euros) ou Total (-0,78% à 57,20 euros), valeurs refuges, ont mieux résisté. L'indice Footsie-100 de Londres a lâché 2,02% à 6.348,50 points. Les minières ont plongé: Anglo American a perdu 2,65% à 3.044 pence, BHP Billiton 3,44% à 1.542 pence, Rio Tinto 2,89% à 5.215 pence. Même tendance pour les financières, Barclays cédant 4,33% à 486,50 pence, HBOS 4,59% à 707,50 pence, Royal Bank of Scotland 4,35% à 423,25 pence. La distribution a également souffert: Kingfisher a cédé 6,81% à 130 pence, Next 5,67% à 1.464 pence, Marks and Spencer 4,52% à 518 pence et Tesco 2,56% à 456 pence. A Francfort, l'indice Dax a lâché 1,26% à 7.808,69 points, et celui des valeurs moyennes MDax de 2,55% à 9.319,44 points. Daimler a lâché 5,95% à 59,17 euros, BMW 2,83% à 40,90 euros et Volkswagen 1,75% à 149,16 euros. Continental a abandonné 7,90% à 77,85 euros. Parmi les gagnants, Postbank (+1,24% à 63,80 euros) a profité d'un commentaire favorable de Citigroup. Linde a grimpé de 4,38% à 94,88 euros. A Amsterdam, l'indice AEX a perdu 1,59% à 500,60 points. Le fournisseur de matériel de bureau professionnel Corporate Express a chuté de 9,74% à 4,45 euros. Le groupe de télécommunications KPN a gagné 2,76% à 12,67 euros, sur des rumeurs d'une offre de rachat par son concurrent espagnol Telefonica. L'indice Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a perdu 0,56% à 4.094,38 points. Agfa-Gevaert a accusé la plus forte chute (-5,77% à 9,31 euros). A l'opposé, le groupe pharmaceutique UCB (+7,52% à 34,62 euros) a bénéficié de commentaires positifs d'analystes. L'indice SMI de la Bourse suisse a plongé de 2,27% à 8.129,98 points, ses 20 valeurs vedettes s'inscrivant en rouge. Les grands perdants sont le numéro un mondial de l'horlogerie Swatch (-7,27% à 303 francs suisses), le leader mondial des implants dentaires Nobel Biocare (-5,48% à 276 francs) et le numéro deux mondial du luxe Richemont (-4,95% à 71,05 francs). Parmi les bancaires, la banque de gestion de fortune Julius Baer a lâché 4,48% à 84,30 francs, UBS 3,04% à 49,50 francs et Crédit Suisse 1,87% à 65,70 francs. A Milan, l'indice SP/Mib a clôturé en recul de 1,61% à 37.450 points. Fiat a plongé de 7,29% à 15,50 euros, plombée par les craintes de ralentissement aux Etats-Unis. Generali a mieux résisté (-0,59% à 30,36 euros) grâce à des informations de presse évoquant un possible remplacement en avril du président Antoine Bernheim par Claudio Costamagna, ancien de Goldman Sachs. A Madrid, l'indice Ibex-35 a terminé en baisse de 1,71% à 14.602,3 points.