Le groupe public Cosider (bâtiment et travaux publics) a réalisé un béné- fice net de l'ordre de 24 milliards de DA, indique le bilan de cet organisme et ses 8 filiales, présenté par son P-dg, Lakhdar Rekhroukh, lors d'une cérémonie organisée, dans la soirée de jeudi dernier où il n'a pas omis de rendre un vibrant hommage aux cadres du groupe. Ainsi donc et selon le bilan annoncé par le PDG, il ressort que Cosider a réalisé un chiffre d'affaires de 141 milliards de DA en 2015. Ce qui voudrait simplement dire que ce chiffre est en progression de 26% par rapport à celui de l'année précédente qui s'était établi à 112 milliards de DA. Le chiffre d'affaires (CA) a ainsi atteint les 104% des prévisions alors que les responsables tablaient sur un CA de 135 milliards de DA. Et cette remarquable progression a permis de réaliser un bénéfice net de l'ordre de 24 milliards de DA avec une contribution de neuf (9) milliards de DA aux recettes fiscales nationales contre quatre (4) mds DA en 2014. Quant à la répartition du chiffre d'affaires par filière, le bilan fait ressortir que celle des travaux publics vient en premi ère position avec une réalisation de l'ordre de 53,4 milliards de DA, soit une progression de 49% par rapport à 2014, suivie par les transports avec un résultat de 34,5 milliards de DA. La filiale canalisation a, quant à elle, réalisé un chiffre d'affaires de 33 milliards de dinars, suivie par la construction avec un résultat de 31,7 milliards de DA, l'énergie (25,1 mds DA), la défense nationale (11,5 mds DA), l'habitat (10,25 mds DA), l'hydraulique (9,5 mds DA). Là, il est utile de rappeler que sous forme de société d'économie mixte, Cosider a été créée le 1er janvier 1979 par la société nationale de sidérurgie (S.N.S) et le groupe Danois Christiani et Nielsen. En 1982, COSIDER devient filiale à 100% de la S.N.S suite au rachat par cette dernière des actions du partenaire Danois. Dans le cadre de la restructuration organique des entreprises publiques décidée par les autorit és algériennes, Cosider est transformée en 1984 en entreprise nationale placée sous tutelle du Ministère de l'Industrie Lourde. A la faveur de l'application des lois et des réformes économiques, dont notamment celles relatives à l'autonomie des entreprises publiques en 1988, COSIDER fut transformée en société par action en octobre 1989. Cosider a su créer et exploiter divers opportunités qui lui ont permis de développer et d'élargir son domaine d'intervention vers d'autres activités ne relevant pas uniquement de la branche du bâtiment et des travaux publics. Contrairement à ses concurrents présents sur le marché local, favorisée en cela par sa stabilité et sa volonté d'entreprendre, Cosider s'est engagée à diversifier en l'espace d'une décennie, ses portefeuilles d'activités et de clients. Une évaluation continue, par croissance interne, a fait de Cosider le plus grand Groupe Algérien de B.T.P.H. Aujourd'hui, Cosider Groupe SPAest organisé en un groupe de sociétés détenant 100% du capital de huit (08) filiales. Selon Jeune Afrique, le Groupe occupe la première place du BTPH en Algérie et la onzième en Afrique. Ces performances sont le résultat d'un sens aigu de l'organisation et de la rigueur, c'est également le résultat d'une culture d'entreprise forte qui a permis de réunir les meilleurs talents pour constituer des équipes de collaborateurs fortement motivés. Et justement et toujours en matière de résultats, le dernier bilan de jeudi dernier fait ressortir également que Cosider a maintenu en 2015 un rythme de croissance soutenu de son bilan financier tout en investissant de nouveaux créneaux pour préserver à long terme ses performances dans un contexte économique difficile. Ainsi, la valeur ajoutée, maintenue à hauteur de 52% de l'activité du conglomérat public de BTPH, a évolué de 34% en 2015 par rapport à l'ann ée précédente. En parallèle la valeur globale des marchés qui lui sont confiés, a avoisiné 531 milliards de DA à fin 2015, ce qui correspond à trois années d'activités. Selon M. Rekhroukh, environ 90 milliards de DA de ce plan de charge représentent de nouveaux projets obtenus par le différentes filiales du groupe, et ce, en dépit de la difficile situation que traverse le pays au plan des ressources budgétaires suite à la chute des cours mondiaux de pétrole. De plus, il faut aussi noter du bilan que les investissements consentis par Cosider au cours de l'année 2015 s'élèvent à près de 12 milliards de DA avec une création d'emplois de l'ordre de 7 000 postes portant l'effectif du groupe à 38.600 travailleurs. Plus de sept (7) milliards de DA de ces investissements ont été destinés à l'acquisition de nouveaux équipement ce qui a permis de rénover une grande partie de l'outil de travail du groupe. Le P-dg de Cosider a, également cité quelques difficult és rencontrés notamment celles "liées aux études des projets, de situations de retards dans des expropriations d'assiettes fonciè- res et la non disponibilité, dans certains cas, des autorisations de programmes et de crédits de paiement", a-t-il confié. Et pour l'exercice en cours cette année, M. Rekhroukh s'attend à une poursuite des performances réalis ées durant les six dernières années "compte tenu des chiffres arrêtés au premier semestre de l'année en cours. Cependant, "les analyse et études (...) font ressortir que l'année 2017 pourrait connaître l'apparition de difficult és liées notamment au ralentissement du rythme de certains projets qui figurent dans le plan de charge actuel ou au gel et au report de certains autres projets ou carrément leur annulation", a prévenu M. Rekhroukh. Une telle perspective "aura, certes, pour conséquence de ralentir l'activité du groupe, mais renforcera notre volonté à tout mettre en uvre pour consacrer la position de Cosider dans sa sphère d'activités", a souligné le patron du groupe public de BTPH. Enfin, Cosider s'est engagé dans la définition d'une stratégie de riposte qui "doit lui garantir de contenir les effets négatifs de la situation et de trouver des réponses appropriées aux exigences imposées par la conjoncture". Dans cette optique, le groupe envisage d'engager "une concertation avec les pouvoirs publics sur l'outil national de réalisation pour ce qui concerne les projets stratégiques", et ce, afin "d'éviter un désengagement rapide et brutal de la réalisation des projets d'infrastructure", a fait savoir M. Rekhroukh, rappelant que le secteur du BTPH emploie actuellement plus de deux (2) millions de travailleurs. Cette nouvelle stratégie de riposte engagée par Cosider s'articule aussi autour de l'investissement dans de nouveaux cré- neaux et métiers comme l'industrie, l'agroalimentaire et la mise en valeur des terres agricoles, a indiqué son P-dg, ajoutant que le groupe évalue actuellement les opportunités existantes en la matière. Toutes ces actions devraient permettre à Cosider "d'améliorer ses performances, d'acquérir de nouveaux parts de marché et de renforcer sa contribution au développement national", a-t-il conclu. Saïd. B.