Le train numéro 3 du complexe gazier de Tiguentourine, ciblé par une attaque terroriste en janvier 2013, sera remis en service dans les tout prochains jours permettant à cette installation de tourner en plein régime avant fin 2016, a assuré son directeur général, Kamel Aoues. "Les travaux de réparation se sont achevés et nous sommes actuellement dans la phase finale des essais avant la remise en service du train numéro 3. C'est donc dans les jours à venir qu'on va introduire le gaz dans le train pour qu'il soit opérationnel", a indiqué M. Aoues à des journalistes, lors d'une visite sur le site gazier. M. Aoues a précisé également que ce train devrait être remis en marche "avec une capacité de 2 à 3 millions de mètres cubes de gaz par jour (m3/j), dans une première phase afin de le stabiliser". Ensuite, cette unité devrait atteindre sa capacité maximale de traitement estimée à 9 millions de m3/j, dans une dizaine de jours. Selon ce responsable, la remise en service du train numéro 3 suivie par un arrêt technique du train numéro "pour une opération de maintenance périodique qui durera un mois". D'une capacité de traitement de gaz de 16 millions de m3/j actuellement, le complexe gazier de Tiguentourine devrait atteindre une production de 24 millions de m3/j au dernier trimestre 2016, soit une hausse de 30% par rapport aux volumes produits actuellement, a assuré M. Aoues. Avec la reprise totale de toutes les installations du complexe de Tiguentourine qui devrait tourner à plein régime avant fin 2016, l'association Sonatrach-BP-Statoil qui opère ce site gazier mise sur une production de 5,3 milliards de m3 de gaz, 550.000 tonnes de GPL et 615.000 tonnes de condensat, a-t-on expliqué. Ainsi, ce complexe devrait retrouver sa capacité initiale de 9 milliards de m3 de gaz par an à partir de 2017, a promis M. Aoues. En outre, la production totale du complexe gazier de Tiguentourine devrait progresser encore de 30% d'ici 2020 à la faveur de l'entrée en exploitation des nouveaux puits et le renforcement des capacités actuelles de production. D'autre part, le directeur des opérations du site, Said Oumeddour, a indiqué à l'APS que les travaux de réparation de ce train avaient coûté 80 millions de dollars, soulignant que l'installation d'un nouveau train "peut coûter jusqu'à 280 millions de dollars". Deux sociétés ont été chargées d'assurer ces travaux de réparation: une multinationale spécialisée dans l'engineering et les méthodes de réparation (Petrofac) pour les études, alors que l'exécution a confiée à la Société algérienne de réalisations de projets industriels (Sarpi). L'opération a été chapeauté par l'association Sonatrach-BP-Statoil qui opère le site de Tiguentourine ainsi que trois autres installations actuellement en développement à savoir Hassi Farida, Hassi Ouan Abecheu et Hassi Ouan Taredrt, situés tous dans le champ d'In Amenas dans la wilaya d'Illizi (Sud-Est). Le contrat d'association de 20 ans entre les trois partenaires prendra fin en 2022 avec une possibilité de prolongation de 5 ans, alors que la première mise en production du premier site (Tiguentourine) a été effectuée le 21 juin 2006, rappelle-t-on. Le groupement exploite actuellement 43 puits en production et sept (7) en cours de raccordement, dont la mise en production est prévue entre fin 2016 et début 2017.
Renforcement de la sécurité S'agissant, par ailleurs, du dispositif sécuritaire mis en place suite à l'attaque terroriste du 16 janvier 2013, M. Aoues a indiqué "qu'un nouveau plan sécuritaire a été adopté en collaboration avec les services de l'Armée nationale populaire (ANP)", ajoutant que les éléments de l'Armée sont présents "d'une manière permanente et quotidienne sur les lieux". M. Aoues a aussi précisé que les expatriés qui représentent 20% des effectifs de la société et qui ont quitté les lieux après l'attaque "sont revenus progressivement à partir de septembre 2014", rappelant que le site avait fonctionné 18 mois sans son personnel étranger. De son côté, le responsable de la sécurité interne du site de Tiguentourine, Nouar Ferkhi, a affirmé que "plusieurs nouvelles mesures sécuritaires ont été mises en place au lendemain de l'attaque pour assurer la sécurité du personnel et des infrastructures du site". "Nous avons instauré de nouvelles règles sécuritaires qui sont parfois même compliquées, mais la sécurité n'a pas de prix", a-t-il souligné. Le chargé de la sécurité des équipements du complexe, Robert Shirman, a quant à lui, indiqué à l'APS que "le dispositif sécuritaire du site a été renforcé", affirmant que le personnel algérien et étranger du site "se sent en sécurité". Pour sa part, Nicolas Tichani, ingénieur français qui fait partie de l'équipe chargée de la réparation du train numéro 3, a dit n'avoir "aucune crainte" sur sa sécurité ici. "Sinon, je ne serais pas venu", a-t-il insisté.