Les Bourses européennes ont terminé mardi en forte baisse, déprimées par le secteur bancaire qui suscite des inquiétudes en raison des difficultés de plusieurs établissements en Europe. "Le marché est focalisé sur le secteur bancaire. Il s'inquiète particulièrement du besoin de recapitalisation de plusieurs banques en Europe avec des risques de contagion à l'ensemble du secteur", résume Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant Bleu Gestion. Ces craintes interviennent quelques jours après la publication vendredi soir des tests de résistance menés par l'Autorité bancaire européenne (EBA) qui n'ont pas réussi à rassurer.
L'Eurostoxx 50 a reculé de 2,03% La Bourse de Paris a terminé en baisse de 1,84%. L'indice CAC 40 a perdu 81,18 points à 4.327,99 points. Parmi les valeurs, le secteur financier a été encore sous pression. Axa a perdu 3,20% à 17,40 euros, BNP Paribas 4,33% à 41,81 euros, Crédit Agricole 2,73% à 7,59 euros, Société Générale 3,13% à 28,52 euros et Natixis 6,07% à 3,42 euros. Le secteur automobile a également subi la défiance du marché. PSA a lâché 3,26% à 12,91 euros et Renault 3,40% à 74,76 euros. Eurofins a bondi (+10,61% à 374,80 euros). Maurel et Prom s'est envolé (+35,79% à 3,87 euros). La Bourse de Londres a terminé en baisse de 0,73%. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 48,55 points pour terminer à 6.645,40 points. Barclays a cédé 3,57% à 146 pence, RBS 1,75% à 185,80 pence et HSBC 1,28% à 482,80 pence. Royal Dutch Shell (action "B") a cédé 1,82% à 1.915,50 pence et BP 1,06% à 413,90 pence. BHP Billiton a reculé de 2,69% à 937,40 pence, Rio Tinto de 1,79% à 2.441,50 pence et Anglo American de 1,63% à 835 pence. La Bourse de Francfort a accusé le coup d'une nouvelle dégringolade des valeurs bancaires. L'indice Dax des 30 valeurs vedettes a chuté de 1,80% pour finir à 10.144,34 points. L'action Commerzbank a plongé de 9,19% pour terminer à un plus bas historique de 5,24 euros, celle de Deutsche Bank a cédé 4,83% à 11,24 euros. Parmi les autres publications du jour, peu ont eu l'heur de plaire aux investisseurs, à l'exception de Fresenius Medical Care (+0,63% à 82,45 euros). Lufthansa a cédé 3,17% à 10,39 euros, et BMW a lâché 2,25% à 75,41 euros. Les résultats d'Infineon (-4,90% à 13,98 euros) ont reçu un accueil glacial, ceux de Vonovia (-1,20% à 35,14 euros) à peine un peu meilleur. Le titre Volkswagen a perdu 5,03% à 118,85 euros. Sur le MDax des valeurs moyennes (-1,38% à 20.882,20 points), Metro, l'une des plus grosses capitalisations de cet indice, a dévissé (-8,67% à 28,02 euros). La Bourse de Bruxelles a terminé en baisse de 1,78%, l'indice Bel 20 regroupant les 20 valeurs vedettes s'établissant à 3.365,38 points. Parmi les 18 valeurs dans le rouge, les banques ING Group et KBC Group enregistrent les baisses les plus importantes, respectivement -4,64% à 9,40 euros et -4,28% à 44,15 euros. Deux valeurs seulement ont terminé en hausse: le métallurgiste Umicore (+047% à 51,54 euros) et le gestionnaire du réseau de transport d'électricité Elia (+0,47% à 47,63 euros) A la Bourse de Madrid, l'Ibex 35 a clôturé en baisse de 2,77%, à 8.277,30 points. Banco Santander, première banque par capitalisation de la zone euro, était la plus touchée, son titre clôturant en baisse de 5,32% à 3,51 euros. BBVA, deuxième banque espagnole par sa capitalisation, a perdu 4,87% à 4,79 euros. Les autres banques ne se portaient guère mieux, Caixabank perdant 5,37% à 2,10 euros, Bankia 4,41% à 0,65 euro et Banco de Sabadell 4,97% à 1,13 euro. Le géant des télécommunications Telefonica chutait de 3,82% à 8,45 euros et le numéro un espagnol de la construction ACS était en chute de 3,30% à 24,60 euros. A Milan, l'indice FTSE Mib a perdu 2,76% à 16.098 points. Le groupe de spiritueux Campari a réalisé la meilleure performance (+4,65%, à 9,68 euros), suivi de Ferrari (+2,52% à 41,52 euros), qui a publié des résultats trimestriels record. En revanche, les valeurs bancaires ont vécu une séance très difficile. La plus forte chute a été enregistrée par Monte Paschi di Siena (BMPS) qui a cédé 16,1% 0,2601 euro. Toutes les banques ont fini en fort recul dont Banca popolare dell'Emilia Romagna (-12,36%, à 3,034 euros), Banca popolare di Milano (BPM, -10,29% à 0,3651 euro) ou encore Banco popolare (-10,12% à 2,15 euros). L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 1,43% à 438,61 points. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par le sidérurgiste Arcelor Mittal, qui a chuté de 5,30% à 5,45 euros, et par la banque néerlandaise ING, qui a perdu 4,64% à 9,40 euros. Les seules hausses sont celles du groupe chimique et pharmaceutique DSM, qui a augmenté de 3,48% à 59,76 euros, et du fournisseur de cuves pour l'industrie chimique et pétrolière Vopak, qui a gagné 0,23% à 45,58 euros. La Bourse de Lisbonne a terminé en baisse de 1,79% à 4.661,47 points. BCP a baissé de 5,24% à 1,81 centime d'euro. Le groupe d'électricité et de gaz Energias de Portugal (EDP) a perdu 2,50% à 3,00 euros et sa filiale pour les énergies renouvelables EDP Renovaveis 1,85% à 7,07 euros. Le groupe pétrolier et gazier Galp Energia a reculé de 2,05% à 12,18 euros.
Contexte défavorable pour Wall Street Wall Street a baissé mardi, en suivant une vague d'inquiétude sur les places mondiales ainsi que la chute persistante du marché pétrolier: le Dow Jones a perdu 0,49% et le Nasdaq 0,90%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 90,74 points à 18.313,77 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 46,46 points à 5.137,73 points. L'indice élargi S&P 500 a reculé de 13,81 points, soit 0,64%, à 2.157,03 points. "Le marché s'était montré assez résistant après le référendum britannique, donc les investisseurs semblent chercher un ou deux prétextes pour prendre leurs bénéfices, et ils en ont trouvé quelques-uns aujourd'hui", a estimé Art Hogan, de Wunderlich Securities. Au lieu de se laisser abattre par la victoire électorale fin juin des partisans d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE), Wall Street a flambé en juillet à des records, mais les inquiétudes internationales semblent la rattraper en partie. Mardi, "le sentiment mondial est plombé par une chute des places européennes sur fond d'inquiétudes sur le secteur bancaire, tandis qu'au Japon, la déception demeure face au plan de relance", ont résumé dans une note les experts de la maison de courtage Charles Schwab. Malgré l'annonce par le gouvernement nippon de mesures représentant quelque 240 milliards d'euros, les investisseurs, manifestement accoutumés à un interventionnisme massif sur le plan budgétaire comme monétaire, ont fait la fine bouche, tandis qu'en Europe, ils n'ont pas été rassurés par les résultats de tests de résistance du secteur financier. A cela s'ajoute "le fait que le pétrole a terminé sous 40 dollars le baril, ce qui est un seuil psychologique marquant", a noté M. Hogan. Alors qu'ils s'affichaient encore au plus haut en respectivement huit et 11 mois début juin, les cours du Brent et du WTI ont depuis inexorablement dégringolé tandis que la crainte d'excédents persistants revient hanter les investisseurs.
L'automobile déprime Dans la consommation, les chaînes de grands magasins Macy's, Nordstrom et Kohl's ont respectivement chuté de 7,25% à 32,76 dollars, 6,86% à 40,74 dollars et 7,95% à 37,87 dollars après des chiffres jugés décevants sur leurs ventes de juillet, évoqués par M. Hogan comme un facteur de baisse du marché. Dans le même ordre d'idées, le secteur automobile était déprimé par des chiffres décevants sur ses ventes mensuels: les constructeurs General Motors, Ford et FCA (ex-Fiat Chrysler) ont perdu respectivement 4,38% à 29,93 dollars, 4,33% à 11,94 dollars et 3,95% à 6,08 dollars. La société de biotechnologies Biogen s'est envolée de 9,37% à 330,11 dollars sur des rumeurs d'acquisition de la part des laboratoires pharmaceutiques Merck (-0,56% à 58,33 dollars) et Allergan (-1,61% à 250,75 dollars). Les valeurs de la santé étaient aussi animées par une série de résultats, comme le laboratoire Pfizer, qui a cédé 2,47% à 36,39 dollars après avoir dépassé les attentes au deuxième trimestre mais fait état d'un plongeon de son bénéfice net. En revanche, la chaîne de pharmacies CVS a gagné 4,89% à 98,06 dollars après l'annonce d'une hausse de ses ventes trimestrielles, bien que son bénéfice net ait baissé et qu'elle ait revu ses prévisions annuelles en baisse. Egalement dans le secteur, le distributeur AmerisourceBergen a avancé de 4,55% à 89,43 dollars après avoir annoncé des ventes et des bénéfices en hausse pour le dernier trimestre. Enfin, l'assureur santé Aetna a progressé de 1,10% à 115,71 dollars après avoir fait état d'une progression de son bénéfice net trimestriel, parmi des résultats dans l'ensemble jugés supérieurs aux attentes. Dans les autres résultats notables, le groupe de grande consommation Procter and Gamble (P&G) a pris 0,41% à 86,76 dollars après l'annonce de résultats trimestriels supérieurs aux attentes et de prévisions engageantes pour son exercice 2016/2017.