Les 14 pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) tiendront une réunion informelle en marge du Forum énergétique prévu fin septembre à Alger, a annoncé lundi le président de l'OPEP, Mohammed Bin Saleh Al-Sada. "Une réunion informelle des pays membres de l'OPEP est prévue en marge du 15ème Forum international de l'énergie prévu du 26 au 28 septembre en Algérie", a-t-il précisé dans un communiqué dont l'annonce a fait remonter lundi les prix pétroliers à près de 45 dollars pour le Brent. L'OPEP se préoccupe du "rétablissement de la stabilité et de l'ordre dans le marché pétrolier", souligne M. Al-Sada.Le ministre qatari a réaffirmé l'optimisme de l'OPEP concernant un prochain rééquilibrage de l'offre et la demande, malgré la récente rechute des cours du brut. "Nous tablons sur une hausse de la demande de pétrole aux 3e et 4e trimestres", grâce à un rebond économique dans les "principaux pays consommateurs", relève-t-il. "La baisse des cours du pétrole observée récemment et la volatilité actuelle des marchés n'est que temporaire", souligne le communiqué, évoquant des facteurs conjoncturels comme l'annonce du Brexit et des surplus de stocks. "Les prévisions de hausse de demande de brut aux 3e et 4e trimestres couplée à une baisse des disponibilités amènent les analystes à conclure que la baisse des marchés n'est que momentanée et que les prix du pétrole progresseront durant la dernière partie de 2016", estime l'OPEP. Les ministres de l'OPEP, qui pompe environ un tiers du brut mondial, ne s'étaient pas fixés de plafond de production lors de leur réunion à Vienne le 2 juin, jugeant leur production "raisonnable" et validée par la progression tendancielle des prix après un plus bas atteint en janvier. Le 17 avril dernier, une réunion des pays producteurs de pétrole membres et non membres de l'OPEP s'est achevée sans qu'aucun accord ne soit conclu. A l'issue de six heures de tractations, les pays concernés avaient besoin de "plus de temps", avait alors déclaré de M. Al-Sada. Les participants à cette réunion devaient discuter autour de la possibilité du gel de leur production pétrolière à son niveau de janvier 2016 afin de soutenir les prix, dans un marché où l'offre est surabondante. Mais des divergences entre l'Iran et l'Arabie saoudite, les deux grands rivaux du Moyen-Orient, avaient éclaté avant même le début des discussions, entraînant une décision de boycott de Téhéran. Un accord, négocié en février dernier par l'Arabie, la Russie, le Qatar et le Venezuela, vise à geler la production de brut aux niveaux de janvier 2016 afin d'enrayer la surabondance de l'offre, jusqu'à ce que la demande reprenne au 3e trimestre de 2016. Les ministres du cartel, qui pompe environ un tiers du brut mondial, ne s'étaient pas fixé de plafond de production lors de leur réunion à Vienne le 2 juin, jugeant leur production raisonnable et validée par la progression tendancielle des prix après un plus bas atteint en janvier. Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, a indiqué lundi qu'une participation de la Russie au Forum d'Alger était au stade de la réflexion. Il a confié qu'il existait la possibilité qu'il rencontre le cas échéant son homologue saoudien, Khaled al-Faleh, en marge de ce congrès. Réunis en avril à Doha, la Russie et l'Opep avaient échoué à convenir d'un gel concerté de production pour soutenir les cours, en raison notamment de divergences au sein même du cartel. Après cette annonce les prix du pétrole montaient hier en cours d'échanges européens, retrouvant un peu de vigueur au moment où l'Opep annonçait une réunion informelle sur fond de spéculations sur un possible gel de la production. Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 44,79 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 52 cents par rapport à la clôture de vendredi. par ailleurs, les cours du pétrole ont ouvert en hausse à New York après l'annonce d'une réunion informelle en septembre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), laissant espérer des mesures de stabilisation d'une offre toujours élevée. Vers 13H05 GMT, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en septembre gagnait 62 cents à 42,42 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Une annonce inattendue de l'Opep comme quoi l'organisation va tenir une réunion informelle fin septembre a provoqué de nouvelles rumeurs sur une possible entente à propos des niveaux de production pour soutenir les cours du pétrole. Il y a peu de chances que cela se traduise par une annonce concrète. Les investisseurs optimistes sont un peu encouragés par les rumeurs selon lesquelles l'Opep envisage un gel de son offre, a rapporté Mike Lynch, de Strategic Energy & Economic Research. Ce n'est pas sûr que cela influe longtemps sur le marché, mais c'est la seule véritable actualité. Les observateurs restent prudents car l'Arabie saoudite, membre dominant de l'Opep, avait déjà conclu un accord avec la Russie pour geler leurs offres, mais cela n'avait pas été suivi d'effets après l'échec d'un sommet sur le sujet en avril en présence de la plus grande partie des membres du cartel. L'annonce d'hier a tout de même encouragé une tentative de rebond des cours, engagée depuis le début août après un très mauvais mois de juillet dans un contexte d'inquiétudes renouvelées sur le niveau élevé de l'offre. Il est peu probable que l'affaiblissement du marché pétrolier continue à court terme, ont avancé dans une note les experts de Commerzbank, citant des indications techniques. Sur un autre plan, celui de la demande, ils citaient comme facteur encourageant une hausse à un niveau sans précédent des importations chinoises de pétrole le mois précédent.