L'Algérie veut développer la viticulture à travers l'introduction de nouvelles variétés afin d'intensifier la production et substituer aux importations de produits de la vigne, En matière de culture, l'Algérie doit améliorer la situation agronomique au niveau de la formation de la plante notamment en ce qui concerne les modes de conduite, les porte-greffes, la taille et au niveau des infrastructures pour aller vers le marché international. La situation pédoclimatique de l'Algérie, lui permet de produire (des produits) avec très peu d'intervention phytosanitaire ce qui est très important pour le marché étranger. "Tout le monde veut un produit plus sain avec moins de traitement", a souligné le directeur général de la régulation et du développement de la production agricole au ministère Chérif Omari lors d'une confé- rence sur les pratiques innovantes dans la filière viticole animée par un expert italien. Toute la côte algérienne bénéficie d'un climat méditerranéen, idéale pour la culture viticole, elle est connue par ses longs étés chauds et secs. Les hivers sont doux et humides, la neige est rare mais pas impossible. Les pluies sont abondantes et peuvent être diluviennes. Il fait généralement chaud surtout de la mi-juillet à la mi-août, en effet c'est le cas de la wilaya d'Aïn Témouchent, une région leader en production viticole d'Algérie, elle produit des raisins d'excellente qualité. Des atouts dont la variété des sols et le climat méditerran éen, donnent à cette région des conditions idéales pour produire des raisins de qualité supérieure. Ses terres fertiles sont parsemées de nombreuses variétés de vignobles qui s'étendent à perte de vue à Châabet L'ham, Terga ou encore à El Amria et à El Malah. Nous sommes à quelques jours de la clô- ture des vendanges. " Goûtez. C'est du muscat, il est aromatisé, parfumé, juteux et délicieux ", nous invite un vendeur qui a installé ses étals de fortune aux abords de la route qui mène vers la station baln éaire Bouzedjar, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest d'Oran. " Ces raisins proviennent du vignoble de Hmida, un des viticulteurs qui a décroch é une attestation de label de qualité délivrée par de l'Institut technique des arbres fruitiers et de la vigne (ITAFV) ", se vante le vendeur. Beaucoup de routiers notamment les vacanciers s'arrêtent ici pour acheter des raisins à 150 dinars le kilo. Dans cette région, le tiers des vignobles sont destinés au raisin de table, le reste étant dédié à la production de vin. " Ici les sols sont d'une grande variété : lithique, argile rouge, calcaire et grès de Silves. Résultat : avec une forte teneur en sucre, ces cépages de table blancs, qu'ils soient issus de Vitis vinifera ou hybrides, sont très appréciés pour leur arôme muscat é. La région produit aussi des raisins précoces qui ont pour nom : Madeleine- Angevine-Oberlin et Jaoumet. En moyenne saison, d'août à novembre, apparaît le délicieux Chasselas, peau fine et dorée, chair tendre, juteuse et sucrée ", explique un ingénieur agronome de l'ITAFV. " Dès la mi-août jusqu'à septembre, arrive le Courtiller, un raisin à petits grains, peau fine et chair juteuse et le Servant à petits grains. Ensuite, viennent des variétés à gros grains allongés, le Dattier à peau épaisse vert jaune et pulpe charnue, l'Italia ou Idéal blanc à peau moyenne et pulpe musquée dont la peau épaisse est de couleur ambrée et la chair croquante ", poursuit-il. Et d'ajouter : " L'arôme muscaté provient de substances naturelles nommées terpènes. Riche en vitamines A, B et C, le raisin contient de nombreux oligo-éléments dont notamment le fer et le magnésium. Ce qui confère un effet protecteur contre l'ané- mie, les maladies cardiovasculaires et aide à l'élimination du mauvais cholesté- rol ". PRÈS DE 70.960 HECTARES ONT ETE PLANTES ENTRE 2014-2015 EN ALGERIE Après une relative hausse enregistrée l'an dernier, un léger repli de la production viticole est attendu cette saison, selon une source de la Direction des services agricoles (DSA). Une baisse imputable en partie aux aléas pluviométriques. Sur une superficie de 12 656 hectares voués à la viticulture, Aïn Témouchent a produit plus de 475 000 quintaux de raisin l'an dernier, dont plus de 227 000 quintaux de raisin de table (4,319 ha) et 247 285 quintaux de vigne de cuve (8,337 ha), selon la DSA. Des chiffres qui montrent que quantitativement, le rendement demeure faible. Seuls 219 785 quintaux de raisin ont été transformés en 1 576 000 hectolitres de vin dans les 13 caves de la wilaya. Selon les chiffres présentés par M. Omari, l'Algérie importe plus de 25 millions de dollars de produits de vigne. En 2015, l'Algérie a importé 1,8 million de dollars de raisin frais 25 millions de dollars de raisins secs, selon les statistiques du ministère du Commerce. L'Algérie, souligne-t-il, cherche à amé- liorer la production nationale pour satisfaire la demande, étaler la période de production et mieux la répartir tout au long de l'année mais surtout pour enrichir la gamme variétale en cépage précoce et tardive. "Nous avons un souci stratégique au niveau de la maîtrise de pépinières, c'est pour cette raison que nous voulons donc monter des pépinières innovantes et modernes pour nous permettre d'avoir un choix variétal qui pourrait donner des élé- ments de réponse en termes d'étalage des récoltes tout au long de l'année", a-t-il dit. Pour ce responsable, le développement de cette filière permettra d'approvisionner le marché avec des variétés diversifiées le long de l'année, d'alimenter l'industrie de transformation et constituera, d'autre part, un potentiel à l'export notamment vers le marché européen.