"Nous voulons augmenter notre production viticole à l'horizon 2019 à 10 millions de quintaux contre 5,3 millions de quintaux actuellement", a annoncé le directeur général de la régulation et du développement de la production agricole au ministère, Chérif Omari lors d'une conférence sur les pratiques innovantes dans la filière viticole animée par un expert italien. Il est intéressant de noter qu'en 2014, Réalisations Agricoles, une entité technico - scientifique compos ée d'ingénieurs agronomes hautement qualifiés et disposant d'une longue expérience dans le développement agricole et particulièrement l'arboriculture fruitière et de la vigne, indique que la politique de développement viticole n'a eu réellement un effet qu'avec le lancement du PNDA en 2000. L'objectif visé est d'étendre le vignoble existant pour reconvertir la céréaliculture sur les zones marginales et d'adapter le système de cultures aux conditions du milieu. Cette politique est concrétisée par le soutien accordé aux plantations viticoles à l'extension et à la réhabilitation des CPM. Le niveau des subventions accord ées par le FNRDA représente plus de 50 % de l'investissement nécessaire pour réaliser les plantations. Toujours selon Réalagro, le FNRDA soutient l'investissement agricole et a permis au cours de ces deux premi ères années d'application des réalisations importantes en plantations viticoles.Il reste que l'entretien des plantations avant l'entrée en production représente une charge importante qui ne peut être supportée par tous les bénéficiaires de projets. Il faut noter les restrictions des crédits de campagne et les difficultés de financement que connaissent les exploitations. L'entretien et la valorisation des investissements réalisés nécessitent la mise en place d'un système de financement adapté à la situation des producteurs. La même source a livré les chiffres suivants : le FNDRA a favorisé l'extension du vignoble existant et a permis les réalisations suivantes entre 2000 et 2002 : -14 421 ha de vigne de cuve -9 117 ha de vigne de table -271 ha de Champ de pieds Mère Et là, il est aussi important de relever qu'en termes de superficie justement, environ 70.960 hectares ont été plantés durant la campagne 2014-2015. Selon les chiffres présentés par le directeur général de la régulation et du développement de la production agricole au ministère, l'Algérie importe plus de 25 millions de dollars de produits de vigne. En 2015, l'Algérie a importé 1,8 million de dollars de raisin frais 25 millions de dollars de raisins secs, selon les statistiques du ministère du Commerce. L'Algérie, souligne-t-il, cherche à améliorer la production nationale pour satisfaire la demande, étaler la période de production et mieux la répartir tout au long de l'année mais surtout pour enrichir la gamme variétale en cépage précoce et tardive. "Nous avons un souci stratégique au niveau de la maîtrise de pépinières, c'est pour cette raison que nous voulons donc monter des pépinières innovantes et modernes pour nous permettre d'avoir un choix variétal qui pourrait donner des éléments de réponse en termes d'étalage des récoltes tout au long de l'année", a-til dit. Et justement pour M. Omari, le développement de cette filière permettra d'approvisionner. le marché avec des variétés diversifiées le long de l'année, d'alimenter l'industrie de transformation et constituera, d'autre part, un potentiel à l'export notamment vers le marché européen. Et saisissant justement cette opportunit é, le directeur général de la régulation et du développement de la production agricole au ministère Chérif Omari, a invité les intervenants dans cette filière à se structurer pour lancer une organisation de professionnels. C'est ainsi qu'a été programmé l'organisation de cette conférence par la Chambre nationale de l'Agriculture au cours de laquelle le spécialiste dans le domaine de la viticulture et production de plants de vigne Sartori Eugenie a présenté devant des professionnels une communication sur l'innovation dans ce domaine. La communication s'est articulée autour des variétés de raisin de table cultivées dans le monde et l'utilisation des nouvelles variétés et les plants de vigne certifiés. Pour l'expert italien, l'Algérie dispose de grandes potentialités naturelles et climatiques (zones pédoclimatiques, pluviométrie, composition du sol..) pouvant lui permettre de développer toutes les cultures. Enfin, en matière de culture de vigne, propose-t-il, l'Algérie doit améliorer la situation agronomique au niveau de la formation de la plante notamment en ce qui concerne les modes de conduite, les porte-greffes, la taille et au niveau des infrastructures pour aller vers le marché international. Ainsi donc, l'Algérie veut développer la viticulture à travers l'introduction de nouvelles variétés afin d'intensifier la production et substituer aux importations de produits de la vigne.