Il y a une tendance à " désapprendre " le compter sur soi pour tout attendre de l'Etat tout en particulier pour tout attendre du programme présidentiel comme si sa mise en œuvre est une affaire qui implique exclusivement le gouvernement. Les objectifs fixés par le programme sont certes grandioses, généreux, mais c'est le propre de tout projet de fixer d'abord des objectifs et ensuite de réunir les conditions pour y parvenir, de celle qui se donnent les moyens de répondre aux attentes populaires, des attentes d'autant impatientes que les objectifs sont fixés à un niveau élevé. Bien sûr, l'énoncé des objectifs ne suffit pas à les faire atteindre. Il a fallu une nouvelle conception de la stratégie industrielle, capable de mettre fin au mouvement de désindustrialisation, capable de donner une cohérence à cette stratégie et d'intégrer celle-ci dans une vision plus large de développement. Toute réflexion à mener dans le sens de l'industrialisation du pays devrait bien intégrer la donnée que l'ancien modèle s'est essoufflé sous les contraintes locales et internationales, qu'il n'avait pas produit développement durable, qu'il y a un nouvel environnement mondial qui s'étend, même en s'imposant à l'ensemble de l'économie de tous les pays, sans exception. Si l'économie algérienne veut se reconstruite, exister, c'est bien sûr d'abord par l'industrie, et quand on dit industrie, il s'agit d'un concept global Industrie à développer à partir de la pétrochimie, à partir de l'agriculture, à partir des autres ressources minières... Industrie à développer à partir de pôles régionaux, de façon à ce que ces pôles rayonnent chacun dans sa région le pays, notamment depuis que le Grand Sud est intégré dans la vision du développement et d'intégration à l'économie mondiale pour en faire sur le plan national un moteur pour l'emploi.