Les indices de la tenue prochaine de la Conférence nationale des cadres, sous la présidence du chef de l'Etat, sont évidents. La déclaration faite par M. Ahmed Ouyahia, lors de la réunion du sommet de l'alliance présidentielle, quant à l'annonce prochaine par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, d'un nouveau programme quinquennal, affirme l'organisation de cette conférence. En effet, le chef de l'Etat s'agissant d'un programme national de développement, va saisir la tenue de cette rencontre nationale pour annoncer les grandes lignes de ce quinquennal devant les cadres de la nation, surtout qu'il s'agit de nouvelles mesures appelées à se concrétiser sur une base consensuelle et globale pour répondre aux préoccupations des populations. A un moment où la crise financière, découlant du système économique international, se traduit pour tous les continents et tous les pays par des difficultés économiques, sociales et politiques accrues, pour l'Algérie, " il est d'abord et avant tout de participer à l'économie mondiale de manière dynamique et créative en misant sur une économie d'entreprise compétitive et attractive au plan interne et externe pour générer des surplus économiques et financiers et ce, principalement à partir de la connaissance et de l'innovation ". Tout se jouera en définitive dans la capacité des cadres et des autres acteurs nationaux et leur participation adéquate à la bonne gouvernance et à la meilleure gestion des deniers publics. Le pays a besoin de cet engagement et du témoignage de ses cadres accompagnant le développement sur le chemin de la croissance économique et du bien-être social. Le programme quinquennal, doté d'une enveloppe financière de 150 milliards de dollars, a donc besoin de plus de rigueur et d'attention pour son application, notamment que persiste dans certains secteurs une mentalité de laisser-aller, ouvrant la voie à toutes les déviations. Ce à quoi le chef de l'Etat ne manquera pas de soulever pour rappeler tout le monde à l'ordre pour des activités qui tendent à la transparence, à la moralisation de la vie publique et à la modernisation des relations politiques et sociales, entreprenant une meilleure maîtrise des problèmes des populations et en faveur de leur confort matériel, c'est-à-dire que chacun des cadres, des gestionnaires et des élus aille trop loin dans la transformation de l'environnement au profit exclusif du bien- être de tous. Cette tâche essentielle implique une nouvelle conscience, une nouvelle mentalité et une responsabilité certaine pour faire face à tous les inconvénients, à l'anarchie et au chevauchement des responsabilités entre institutions. C'est dire, que dans cet esprit de transparence et d'intégrité dans la gestion des affaires publiques, le chef de l'Etat mettra probablement l'accent sur une meilleure responsabilité morale et politique de la part des commis de l'Etat et des élus à l'endroit des administrés et de la rigueur dans les dépenses publiques. La conjoncture actuelle, que traverse le pays avec certains scandales économiques et financiers, fait appel à la notion de courage saisissant la situation, et l'analyse. Sans nul doute, ces phénomènes, survenant à l'aube de ce programme quinquennal, sont le fait de certains cercles occultes et de personnes misant sur le maintien du statu quo de l'Algérie, afin de mieux se servir, préserver leurs privilèges et porter atteinte à l'économie nationale. La place et l'importance qu'occupent les cadres dans la hiérarchie des rouages de l'Etat pour défendre le patrimoine national, leur indiquent le chemin et le devoir d'être les vrais défenseurs de ce patrimoine, d'être contre la corruption, le népotisme et la dépravation des mœurs. Donc, il s'agit de dynamiser plus l'action et la responsabilité de tous. Les caractéristiques, les ressources et les atouts spécifiques que porte le programme quinquennal exigent une meilleure mobilisation des institutions de l'Etat et des instances élues afin de faire de ces objectifs la clé de voûte du développement national et local, dans l'esprit de l'unité nationale. Ainsi, il est à attendre, à l'issue de cette conférence, que le chef de l'Etat balise encore plus de chemin par de nouvelles mesures vigoureuses visant à restaurer la " discipline " et à redynamiser la gouvernance à tous les niveaux. Face à tous ces défis, seuls la conviction, la solidarité nationale et l'engagement des cadres et des élus peuvent apporter une réponse durable poussant tout le monde à faire une introspection afin de tirer collectivement les enseignements utiles pour envisager avec sérénité la relance économique, la lutte contre les maux sociaux. Enfin, cette conférence nationale des cadres vient rappeler l'impérieuse nécessité d'œuvrer inlassablement pour une Algérie commune, la recherche et le maintien de la paix sociale, la diversification de la production, l'accroissement de la productivité, la compétitivité et la flexibilité de l'économie, la lutte contre la délinquance juvénile et économique. L'efficacité de cette démarche, voire de cette volonté, sera largement tributaire de la fermeté de l'engagement de chacun à aboutir à l'opérationnalisation de toutes les mesures qui seront annoncées par le président de la République. Dés lors, cela peut se traduire par une réflexion féconde à tous les niveaux. Elle dépendra en particulier de la détermination de chaque cadre, chaque élu et autres acteurs nationaux à renforcer sa crédibilité, son sens de la responsabilité et son attachement à la promotion d'une gestion vertueuse et responsable.