Une mission du Fonds monétaire international (FMI) se rendra aujourd'hui en Argentine pour une mission d'évaluation de la situation économique. Il s'agit d'une première depuis 2006, annonce le ministère des finances argentin. Cette mission d'évaluation, en principe annuelle et appelée article IV, vise à évaluer les forces et faiblesses des économies de chacun des pays membres de l'organisation. Les experts du FMI sont chargés de "recueillir des informations et échanger" avec le gouvernement, les parlementaires, le secteur privé et la société civile, indique le ministère. L'application de "l'article IV représente une nouvelle étape de la réintégration de l'Argentine dans le giron international", se félicite-t-il. La mission s'achèvera le 30 septembre. Les audits des comptes publics ont été suspendus en 2006, en raison de la détérioration des relations entre l'institution financière et le président Nestor Kirchner, puis avec son épouse Cristina Kirchner, après la faillite du pays en 2001.
Carton rouge Le fossé s'était encore creusé début 2013 quand le FMI a engagé contre l'Argentine une procédure de sanctions inédite pour dénoncer le manque de fiabilité de ses statistiques d'inflation et de croissance. La patronne du FMI, Christine Lagarde, avait alors menacé le pays d'un "carton rouge", s'attirant les foudres de Buenos Aires. Arrivé au pouvoir en décembre, le nouveau président argentin Mauricio Macri veut désormais refermer ce chapitre en s'engageant à ouvrir son économie et en multipliant les gestes de bonne volonté. "Les mesures macroéconomiques qui sont définies par les nouvelles autorités en Argentine sont très encourageantes", s'était félicitée Mme Lagarde début février, soulignant notamment l'engagement en faveur de "données économiques transparentes". Les autorités ont notamment procédé à une refonte du système de calcul de l'inflation et publié un nouvel indice d'évolution des prix en juin. Buenos Aires avait accompli un nouveau geste d'apaisement en s'engageant à accepter de nouveau les audits annuels du FMI et en autorisant la publication de rapports informels établis par l'institution sur son économie.