Les principaux syndicats argentins ont organisé hier leur première manifestation commune à Buenos Aires contre la politique d'austérité mise en place lors des quatre premiers mois de pouvoir du Président de centre-droit Mauricio Macri. Divisés sous les mandats de Nestor puis Cristina Kirchner (2003-2015), la Confédération générale du travail (CGT) et les deux branches de la Centrale des travailleurs argentins (CTA) ont cette fois décidé d'unir leurs forces pour dénoncer le virage libéral entrepris selon eux par le nouveau Président. Les syndicats dénoncent «une vague de licenciements» tant dans le secteur public que privé, depuis l'arrivée au pouvoir de M. Macri le 10 décembre dernier. Ils réclament aussi des mesures contre l'inflation, qui devrait atteindre cette année 36% par an selon les analystes, et des baisses d'impôts. «L'ensemble du mouvement va se mobiliser contre les licenciements, contre l'austérité et contre la pauvreté qui s'est aggravée sous le gouvernement Macri», a dénoncé le syndicaliste José Rigane, de la centrale CTA Autonome. La tension sociale a beaucoup augmenté ces derniers mois en Argentine, avec plusieurs manifestations et mouvements de grève des médecins, enseignants, employés du secteur bancaire et fonctionnaires, entre autres. Le Président Macri sera en déplacement à Tucuman, à 1 200 kilomètres au nord, pour y annoncer un Plan national de l'eau qui devrait créer 200 000 emplois selon un communiqué officiel. Le gouvernement de centre-droit a reconnu avoir procédé, dans les trois premiers mois de l'année, à 11 000 licenciements.