L'ambassadeur du Portugal, M. Luis De Almeida Sampaio, a souligné, hier, que l'espace méditerranéen devient plus important que jamais, aussi bien pour l'Europe que pour le Maghreb. S'exprimant lors d'une rencontre avec les députés au sein de l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Luis de Almeida Sampaio a indiqué que l'élargissement de l'Europe aux pays de l'Est a fait que le centre de décision s'est déplacé vers l'Est, reléguant ainsi, au second plan 32 les questions de partenariat avec le Sud. Selon lui, "l'élargissement a produit une dérive vers l'Est". Cette dérive qui a marginalisé les pays du Sud, n'est pas dans l'intérêt d'un pays comme le Portugal, a-t-il ajouté. C'est dans ce contexte qu'il a précisé que son pays milite pour un recentrage vers les problématiques du Sud, les pays du Maghreb en premier lieu. En effet, dans une conjoncture dominée par les préoccupations énergétiques et migratoires les pays du Maghreb sont les partenaires privilégiés. Relancer le débat vers le Sud s'impose donc comme une priorité pour le Portugal qui vient de boucler sa présidence de l'Union européenne. A ce titre, l'ambassadeur du Portugal a indiqué que c'est durant la présidence du Portugal que les relations Europe-Afrique ont été relancées. Il a tenu à saluer le rôle de l'Algérie dans la concrétisation du dernier sommet UE-Afrique. Un sommet où a été élaboré une stratégie commune pour la relance du partenariat entre les deux continents. M. Luis de Almeida Sampaio a souligné, par ailleurs, que la relance ne peut se faire sans le concours des partenaires africains, notamment les pays d'Afrique du Nord. Ce recentrage vers le Sud prôné par le Portugal est, cependant, loin de l'initiative de l'Union méditerranéenne prônée par le président français. L'orateur qui reconnaît la pertinence à l'initiative, dans la mesure où elle s'axe sur les relations vers le Sud, redoute cependant ses implications sur le fonctionnement de l'Union européenne. D'autant que, selon lui, cette dernière a franchi un grand pas vers la cohésion avec la signature du traité de Lisbonne, le 13 décembre 2007. Concernant certains aspects liés à la sécurité, le conférencier trouve que la question de l'immigration clandestine est un problème qui ne peut être résolu dans une approche exclusivement sécuritaire. Il faut donc, selon lui, attaquer le problème à sa racine, à savoir le sous développement. Luis de Almeida Sampaio y voit la solution dans l'aide aux pays africains pour se développer et ouvrir de nouvelles perspectives pour leurs peuples.