“Les problèmes d'immigration ne peuvent pas être réglés avec une approche uniquement sécuritaire”, soutient l'ambassadeur du Portugal à Alger. L'ambassadeur du Portugal à Alger, M. Luis de Almeida Sampaio, dont le pays a assuré la présidence de l'Union européenne durant le deuxième semestre de 2007, a estimé hier que “regarder vers la Méditerranée est devenu une priorité pour l'Union européenne”, rappelant au passage les nombreux sommets et réunions organisés en commun avec les pays africains en général et ceux du Maghreb, en particulier. Accompagné du représentant de la Commission européenne à Alger, M. Wolfgang Plaza, M. Sampaio a été l'hôte du quotidien El Moudjahid pour une conférence-débat portant sur la coopération algéro-européenne, le bilan de la présidence portugaise de l'Union européenne qui s'est achevée le 31 décembre dernier, le traité simplifié européen et ses retombées sur la coopération avec les tiers. Lors de cette rencontre avec la presse, M. Sampaio a tenté d'expliquer tout l'intérêt que porte l'Europe à ses partenaires africains. Durant la présidence portugaise de l'UE, a indiqué M. Sampaio, une réunion ministérielle, la première du genre depuis 1991, entre les pays du Maghreb et ceux de l'UE, avait été organisée à Lisbonne. La même ville avait accueilli, en décembre dernier, le sommet Europe-Afrique, sept années après un premier sommet tenu au Caire. M. Sampaio relève que, contrairement au passé, le processus engagé entre l'Europe et l'Afrique est doté d'une stratégie commune, d'objectifs et de délais pour leur concrétisation, ainsi que de réunions de suivi. Les chapitres de ce partenariat concernent tout un ensemble de thèmes d'intérêt commun et qui couvre des domaines aussi variés que la paix et la sécurité, la bonne gouvernance et les droits de l'Homme, le commerce et l'intégration régionale, les questions énergétiques, les changements climatiques, les migrations, la science et la société. Interrogé sur l'implication de l'Union européenne dans les programmes de coopération avec l'Afrique, M. Plaza a, pour sa part, rappelé la convention signée entre les deux parties pour le financement par les Européens du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CERT) à hauteur de un million d'euros. La question de la migration, dont l'Europe continue d'être un réceptacle à des mouvements de population en provenance du continent africain, a également été évoquée lors de cette rencontre avec les représentants des institutions européennes à Alger. M. Sampaio a qualifié ce sujet de “très important, mais délicat”, considérant, cependant, que “les problèmes d'immigration ne peuvent pas être réglés avec une approche uniquement sécuritaire”. Pour lui, les aspects de partenariat et de développement des pays du Sud demeurent intimement liés à cette problématique qu'il faut prendre en charge de manière globale. L'ambassadeur portugais a décrit, à cette occasion, le continent européen comme “plus motivé par le dialogue avec les pays du Maghreb”, tout en insistant sur “l'intégration régionale” de ces pays qu'il a jugée “essentielle” pour la réussite de ce dialogue. Sollicité pour donner son appréciation sur les réformes économiques engagées en Algérie, M. Sampaio a affirmé qu'il a senti “une détermination très lucide et une volonté ferme chez les autorités algériennes de conduire à bon port ces réformes”. Pour lui, les lenteurs constatées dans la réalisation des projets “existent dans toutes les économies en transition”. L'Union européenne est “déterminée” et “reste disposée à répondre positivement” aux sollicitations de l'Algérie, soutient-il tout en recommandant “l'intégration de l'économie algérienne dans l'économie mondiale” qui demeure, d'après lui, “un passage obligé pour le développement du pays”. Hamid SaIdani