Les cours du pétrole ont terminé en hausse vendredi à New York, surfant encore sur l'accord à l'Opep et profitant d'informations rassurantes sur le sort de la banque Deutsche Bank aux Etats-Unis. Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a gagné 41 cents à 48,24 dollars sur le contrat pour livraison en novembre au New York Mercantile Exchange (Nymex). En revanche, à Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, n'a pas réussi à passer la barre des 50 dollars et a finalement concédé quelque 18 cents à 49,06 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Dans l'ensemble, "ce sont les suites d'une semaine positive, d'un mois positif, et le sentiment est à la hausse", a expliqué Bob Yawger de Mizuho Securities USA. Sur la semaine, le WTI a pris 8,45% et le Brent 6,91%. Principal facteur de soutien, les membres de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) se sont accordés mercredi soir pour limiter leur production afin de soutenir des cours en chute libre depuis deux ans à cause d'un excès d'offre. La progression des cours dans la foulée de cette annonce a toutefois été limitée par les inquiétudes pesant sur l'application concrète de cette décision. "Un des facteurs freinant les prix est le scepticisme autour de la capacité de l'Opep à répartir l'objectif déclaré de production entre 32,5 et 33 millions de barils par jour en quotas par pays", ont indiqué les analystes de Commerzbank dans une note. Autre inconnue, la position de la Russie, qui n'est pas membre de l'Opep, restait ambiguë. Le pays est l'un des plus grands producteurs mondiaux de brut et a produit à un niveau record de plus de 11 millions de barils par jour en septembre. "Nous parlons de maintenir les niveaux (de production) qui ont été atteints. Mais savoir à quel niveau, c'est encore en discussion", a prévenu vendredi le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak. Rassurés sur Deutsche Bank Autre facteur apportant du soutien au pétrole vendredi, les inquiétudes sur l'avenir de la banque allemande Deutsche Bank ont semblé se dissiper. Deutsche Bank est proche d'un accord avec les Etats-Unis sur le paiement d'une amende de 5,4 milliards de dollars pour solder un litige immobilier remontant à la crise financière, a indiqué une source proche du dossier. Ce montant serait bien en dessous des 14 milliards initialement réclamés par le ministère américain de la Justice (DoJ). "Même si il n'y a pas de lien direct. Le fait qu'il a y moins de risques sur les marchés d'actions apporte du soutien au pétrole également", a détaillé Bob Yawger. Baisse en Asie Les cours du pétrole étaient orientés à la baisse dans les échanges matinaux en Asie, alors que la prudence reste de mise quant à la mise en œuvre de l'accord surprise de l'Opep pour réduire l'excès d'offre. Mercredi, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a pris la décision surprise de ramener sa production à un niveau de 32,5 à 33 millions de barils par jour, contre 33,47 mbj en août, selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE). Cette première baisse de production décidée en huit ans a initialement fait monter les cours. Mais la hausse a été modérée et le baril n'a pas franchi la barre psychologique des 50 dollars, notamment parce que les détails pratiques de l'accord restent à déterminer. Un comité va notamment être mis en place pour déterminer les niveaux de production applicables à chacun des pays. L'enthousiasme est également tempéré par les exemptions dont pourraient bénéficier l'Iran et surtout le Nigeria et la Libye. Vers 04H00 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre, référence américaine du brut, reculait de 27 cents à 47,56 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, également pour livraison en novembre, cédait 31 cents à 48,93 dollars. Il y a beaucoup de questions quant à la mise en oeuvre de l'accord de l'Opep et beaucoup pensent que les gros titres sont plus optimistes que la réalité, a déclaré dans une note Chris Weston, analyste chez IG Markets. Les réductions ne se matérialiseront pas avant 2017 et la possibilité que diverses nations dépassent leurs limites est réelle. D'autres spécialistes doutent de la réalité de la coopération entre Ryad et Téhéran, pourtant capitale pour l'accord. En outre, observe M. Weston, l'Opep ne représente que 40% de la production mondiale. Les cours ont chuté depuis juin 2014, quand le baril se négociait 100 dollars, et ce en raison d'une offre largement excédentaire.