Les Bourses européennes ont terminé jeudi en net recul emportées par des craintes au sujet d'un durcissement monétaire aux Etats-Unis et inquiètes d'un affaiblissement de l'économie chinoise. "Il y a une tension sur le marché aujourd'hui qui est principalement liée à deux facteurs: le renforcement de l'hypothèse d'une remontée des taux directeurs américains et des chiffres médiocres en Chine", a résumé Frédéric Rozier, un conseiller de gestion de Meeschaert Gestion Privée. Selon le compte-rendu du dernier comité de politique monétaire de la banque centrale américaine publié mercredi soir, plusieurs membres de la Fed "ont estimé qu'il serait approprié de relever la cible des taux sur les fonds fédéraux assez vite". Ces minutes "augurent d'une remontée très rapide des taux d'intérêts et c'est un facteur de stress pour les marchés", a poursuivi M. Rozier. De plus la publication jeudi, avant l'ouverture des marchés européens, d'un commerce extérieur chinois frappé par un net repli en septembre de ses exportations et importations, a également "semé le trouble sur la croissance chinoise, et par ricochet sur celle de l'économie mondiale", a-t-il souligné. L'Eurostoxx 50 a reculé de 1,10% La Bourse de Paris a terminé en net recul (-1,06%). L'indice CAC 40 a perdu 47,07 points à 4.405,17 points, dans un volume d'échanges moyen de 3,3 milliards d'euros. La veille, il avait reculé de 0,44%. Axa a perdu 3,47% à 20,04 euros. Société Générale a reculé de 3,04% à 32,24 euros. Crédit Agricole enregistré une baisse de 3,22% à 9,05 euros. BNP Paribas a chuté de 2,90% à 46,94 euros. Peugeot a lâché 2,27% à 12,90 euros et Renault 1,89% à 74,07 euros. Vivendi a cédé 0,96% à 18,07 euros. Casino a perdu 2,11% à 41,77 euros. La Bourse de Londres a terminé en baisse de 0,66%, pénalisée par le secteur de la distribution avec la polémique autour de la pâte à tartiner Marmite et celui des matières premières après un mauvais indicateur chinois. A la clôture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 46,27 points à 6.977,74 points. Tesco a perdu 3,03% à 195,10 pence. Sainsbury's a lâché 0,90% à 231,20 pence. Marks and Spencer a reculé de 2,71% à 319,20 pence. Rio Tinto a perdu 4,86% à 2.576,00 pence. BHP Billiton a reculé de 4,40% à 1.184,00 pence. Anglo American a dégringolé de 4,80% à 990,60 pence. Le groupe de télécommunications Sky a accusé le coup (-1,91% à 848,00 pence) après avoir publié un chiffre d'affaires au premier trimestre 2016-2017 dopé par la baisse de la livre sur fond de Brexit. La Bourse de Francfort a connu une séance de nette baisse. L'indice vedette Dax a perdu 1,04% à 10.414,07 points, tandis que le MDax a lui cédé 0,75% à 21.087,71 points. Vonovia a pris 1,33% à 31,60 euros. L'énergéticien EON a gagné 0,78% à 6,61 euros. Fresenius Medical Care est en hausse de 0,63% à 75,22 euros. Commerzbank a lâché 4,08% à 5,57 euros. Deutsche Bank, qui a déjà perdu presque la moitié de sa valeur depuis le début de l'année, il a abandonné 2,91% à 11,99 euros. Bayer a reculé de 0,31% à 89,40 euros. BMW a cédé 1,38% à 75,94 euros. Daimler a perdu 1,43% à 63,20 euros. La Bourse de Bruxelles a terminé en baisse de 0,55%, l'indice Bel-20 des principales valeurs de la place belge s'affichant à 3.505,90 points. Parmi les huit valeurs en hausse, le groupe postal bpost enregistre la plus forte hausse: +1,71%, à 24,36 euros. La baisse la plus importante est réalisée par la banque ING, qui perd 2,21% à 11,08 euros. La Bourse suisse a reculé, l'indice SMI des valeurs vedettes cédant 0,85% à 7.999,93 points. Le gagnant du jour est Swatch, qui avait déjà bien progressé mardi après la publication des résultats du géant du luxe LVMH. Jeudi, le titre de l'horloger a pris 4,56% à 304,80 francs suisses. Des courtiers attribuent ce mouvement à des achats de couverture ainsi que des études optimistes d'analystes ayant revu à la hausse l'objectif de cours de l'action. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 1,21% à 445,20 points. L'assureur Aegon a chuté de 5,89% à 3,65 euros. Le fournisseur de services maritimes Boskalis a baissé de 5,10% à 31,25 euros. Le groupe de forage pétrolier et gazier SBM a augmenté de 1,92% à 13,30 euros. La Bourse de Milan a terminé en recul, l'indice FTSE Mib perdant 1,22% à 16.269 points. Finecobank a gagné 5,58% à 5,055 euros, porté par l'annonce de la mise sur le marché de 20% de son capital par UniCredit. Cette dernière a en revanche chuté de 3,64% à 2,066 euros. Après plusieurs séances de forte hausse, Banco Popolare, dont les actionnaires doivent voter samedi sur la fusion avec Banca Popolare di Milano (BPM), a dévissé de 4,69% à 2,4 euros. BPM a elle chuté de 4,61% à 0,3998 euro. La Bourse de Madrid a terminé dans le rouge, perdant 0,90% à 8.608,7 points. Banco Popular a dégringolé de 6,56% à 1,02 euro. Bankia a chuté de 4,34%, 0,73 euros. Banco Santander a perdu 2,15%, 3,91 euros. BBVA a reculé de 1,98%, 5,54 euros. D'autres valeurs de l'Ibex 35 ont reculé, à l'instar du géant du textile Inditex (Zara), dont le titre a lâché 0,58% à 31,98 euros et celui des télécoms Telefonica (-0,58% à 8,70 euros). Wall Street finit en légère baisse Wall Street a légèrement baissé jeudi dans un marché attentif à l'actualité internationale et partagé entre des chiffres nettement décevants en Chine et la bonne tenue des cours pétroliers: le Dow Jones a perdu 0,25% et le Nasdaq 0,49%. Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 45,26 points à 18 098,94 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 25,69 points à 5 213,33 points. L'indice élargi S&P 500 a reculé de 6,63 points, soit 0,31%, à 2 132,55 points. Après une première moitié de séance en nette baisse, la Bourse de New York s'est peu à peu remise pour finir proche de l'équilibre. D'un côté, "les investisseurs ont été déçus par des chiffres sur les exportations chinoises", a mis en avant Jack Ablin, de BMO Private Bank. La plupart des marchés mondiaux ont mal réagi à l'annonce d'un gros coup de froid sur le commerce extérieur de la Chine en septembre avec un repli conjugué des exportations et des importations, qui augure mal des perspectives de reprise de la deuxième économie mondiale. Toutefois, Wall Street a aussi digéré un petit rebond des cours pétroliers qui, après avoir hésité dans le sillage de chiffres hebdomadaires mitigés sur l'offre américaine, se sont décidés pour le vert. Parmi les facteurs encourageants pour le pétrole, un affaiblissement du dollar a d'ailleurs aussi pu contribuer à rassurer la Bourse sur les perspectives des multinationales et exportateurs américains, même si le billet vert reste en forme sur fond de spéculation sur un resserrement monétaire américain avant la fin de l'année. Sur ce plan, Wall Street reste "sous pression (...) des inquiétudes sur la Réserve fédérale (Fed)", a assuré Peter Cardillo, économiste en chef chez First Standard Financial. Les investisseurs apparaissent de plus en plus résignés à l'idée que la banque centrale va reprendre son resserrement monétaire en décembre, un an après avoir relevé ses taux pour la première fois depuis 2006. "Un responsable de la Fed, (Patrick) Harker, a encore estimé ce matin que l'économie allait bien et s'est prononcé pour une hausse des taux d'ici la fin de l'année", a rapporté M. Cardillo. Enfin, dans ce contexte, les indices américains n'ont guère réagi à l'annonce d'inscriptions hebdomadaires au chômage au plus bas depuis plus de 40 ans ainsi que d'une reprise de la hausse des prix à l'importation en septembre. Harley Davidson monte Parmi les valeurs, la banque Wells Fargo a perdu 1,26% à 44,25 dollars, sans profiter de l'annonce du départ avec effet immédiat de son P-DG John Stumpf à la suite du scandale des comptes factices ouverts au nom de clients et à leur insu. Comme JPMorgan (-0,57% à 67,74 dollars) et Citi (-0,42% à 48,47 dollars), elle annoncera vendredi ses résultats trimestriels. Le constructeur de motos Harley Davidson a pris 0,46% à 50,42 dollars, les investisseurs digérant des propos de son directeur général, rapportés par plusieurs médias, sur l'intention du groupe d'accentuer sa présence sur les marchés asiatiques. Parmi les valeurs, la compagnie ferroviaire CSX a monté de 3,11% à 31,15 dollars malgré une baisse de ses bénéfices trimestriels, le marché semblant estimer que le groupe avait bien résisté à ce qu'il qualifie lui-même de "vents contraires dans l'énergie et la macroéconomie". La compagnie aérienne Delta Air Lines a pris 1,88% à 40,01 dollars, s'étant largement reprise après avoir ouvert dans le rouge dans le sillage de l'annonce d'un recul de son bénéfice trimestriel en raison de la panne informatique qui a cloué ses avions au sol plusieurs heures début août et de surcapacités. Le fabricant de cosmétiques Ulta, qui a relevé ses prévisions de résultats trimestriels et annuels, s'est adjugé 11,37% à 266,14 dollars.