La rencontre gouvernement-walis qui s'est achevée dimanche vise désormais une meilleure adaptation du dispositif légal et réglementaire régissant le fonctionnement et la gestion des collectivités territoriales. C'est aussi l'amélioration du fonctionnement de la démocratie locale, l'application d'une véritable décentralisation et la clarification des missions et des compétences de l'ensemble des acteurs locaux, adossée à un contrôle rigoureux de tous les actes de gestion et de leur impact au niveau local. Dans cette finalité, il s'agira dès lors de clarifier davantage la répartition des responsabilités entre les niveaux central et local, de définir les rapports entre les différents organes élus et entre les organes de l'administration. L'approche du développement local est désormais orientée vers un processus participatif utilisant les initiatives locales comme moteur du développement économique et social. Ce développement doit de fait faire face aux principaux enjeux, répondre aux besoins des citoyens qui ont désormais une position et un rôle actif et responsable ; assurer un gouvernance locale transparente, une lutte contre la bureaucratie et la corruption, une action directe à la recherche de nouvelles lignes financières, la recherche de l'investissement porteur et avec un attrait économique et social plus constant en matière de création de richesse et d'emplois et enfin la régulation urgente de la problématique du foncier. La promotion des capacités managériales des collectivités locales est une condition première de l'accroissement souhaité des ressources financières, et permettra aux acteurs locaux d'affronter les défis et les changements qualitatifs projetés, dans le cadre d'un transfert de compétence et de la responsabilité, selon une nouvelle conception avancée de la décentralisation et de la déconcentration. Ce processus qui s'inscrit en droite ligne avec le nouveau modèle de croissance économique en phase a pour objet de doter le système économique, financier et social local d'instruments universels de la performance, de rendre les collectivités locales plus compétitives, et de contribuer largement à faciliter la vie quotidienne des citoyens. Dans cet esprit de renouveau local, les walis ont désormais pour mission d'encourager directement l'entreprise de production qui constitue un axe permanent de développement, tant pour sa création que pour son épanouissement économique, par une action sur son environnement immédiat, au moyen d'une politique publique active, dans les différentes phases de l'investissement et du cycle d'exploitation des ressources naturelles propres à chaque région du pays. Comme déjà souligné par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, l'effort doit tout en priorité s'adresser aux petites et moyennes entreprises. Ainsi, la stratégie adoptée par l'Etat pour faire face à la baisse des revenus pétroliers, M. Sellal a dit devant les walis : " Nous n'avons pas choisi l'austérité, et nous rejetons tout sentiment pessimiste et de défaitisme. Nous avons résolument choisi la voie de développement en allant à la recherche de la croissance dans nos entreprises, tout en s'assurant de la consolidation de la justice sociale ". Le développement qu'il soit national ou local a besoin de gestionnaires professionnels et d'acteurs locaux maîtrisant le savoir-faire managérial et de maintenance, d'entrepreneurs modernes et de capitaines d'industrie qui sachent mobiliser les capitaux, et acceptent de courir le risque des affaires, dans le cadre de la légalité et leur intérêt bien compris. Ce sont-là, les préalables et les conditions d'une évolution qualitative, en matière d'alternative aux hydrocarbures et de stabilité sociale, du niveau de productivité et dans le climat des affaires, à même de donner une impulsion plus grande à l'investissement et à l'utilisation rationnelle des capacités de production. La mise en œuvre de ce renouveau de développement local requiert la mobilisation de toutes les énergies afin de garantir son efficacité, ainsi, que la cohérence des grandes orientations de la décentralisation, de même que la synergie la plus adaptée, entre le pouvoir local et les partenaires économiques et sociaux. Le pilotage du développement local concerne le wali, mais implique pleinement les communes et les élus, de tout niveau de la représentation citoyenne. La concrétisation du nouveau modèle de croissance économique est une exigence du développement de l'économie nationale qui doit assumer une intégration profitable dans l'économie mondiale, par des échanges fondés, de moins en moins, sur les hydrocarbures, et de plus en plus, sur l'effort productif et la compétitivité de ses produits et services.