Afin de promouvoir la mise enœuvre des bonnes pratiques duGroupe de travail du ForumGlobal de lutte contre le Terrorisme(GCTF) pour la prévention de l'extrémismeviolent et du terrorisme, les travaux de la4ème session plénière du GCTF sur le ren-forcement des capacités au Sahel (GTS), sesont poursuivis ont été hier à huis clos àAlger. Au deuxième jour de cette session d'ex-perts co-présidée par l'Algérie et leCanada, les travaux ont été consacrés au"renforcement de la coopération juridiqueet judiciaire formelle ou informelle auSahel", et ont abordé la "mise en œuvre duMémorandum de Rabat" sur les bonnespratiques pour des actions efficaces de luttecontre le terrorisme dans le secteur de lajustice pénale.Les discussions ont porté notamment sur la"facilitation du partage des informations"entre fonctionnaires de la justice des paysdu Sahel, sur "l'amélioration de la coordi-nation et l'identification" des priorités com-munes concernant les enquêtes et poursui-tes transfrontalières, ainsi que sur "l'amé-lioration du soutien de la coordination enmatière d'extradition".Aussi les discutions sur la façon d'amélio-rer la coopération policière, et permettred'envisager "comment renforcer les capaci-tés des forces de maintien de l'ordre en vuede contrer les activités terroristes et d'iden-tifier les éventuelles bonnes pratiques del'intervention policière auprès de la sociétécivile" ainsi qu'au "renforcement des capa-cités de lutte contre le financement du ter-rorisme", et de lutte contre le blanchimentd'argent aux niveaux national et régional,ont été notamment au menu de la rencon-tre. UNE OCCASION POUR LEPARTAGE D'EXPERIENCES La réunion a été aussi l'occasion pour lespays de "partager leurs expériences" et des'informer sur les activités en cours et pré-vues en vue de "mettre en œuvre leMémorandum d'Alger" sur les bonnes pra-tiques en matière de prévention les enlève-ments contre rançon par des terroristes. Al'issue de ces travaux, le programme de tra-vail du GTS a été actualisé pour l'année2017, visant à soutenir la mise en œuvreeffective de la Résolution 2178 du Conseilde sécurité des Nations unies axée sur lephénomène des "combattants terroristesétrangers".Participent à cette réunion, des pays de larégion du Sahel ainsi que les membres duConseil de sécurité des Nations unies et desorganisations internationales, régionales etsous-régionales dont l'ONU et ses institu-tions en charge dans la lutte contre le terro-risme, l'Union africaine (UA), le CAERT,Afripol, CEDEAO.L'Algérie est membre fondateur du GCTFqui constitue une plate-forme informelle etmultilatérale de lutte contre le terrorismeregroupant une trentaine de membres. LA DEMOCRATIE, UNE SOLUTIONDE LUTTE CONTRE LETERRORISME Présent à cet événement, le ministre desAffaires maghrébines, de l'Union africaineet de la Ligue des Etats arabes, AbdelkaderMessahel, a affirmé lundi que la réconcilia-tion nationale et la démocratie sont deuxaxes "essentiels et fondamentaux" dansl'élaboration d'un plan national de lutteanti-terroriste, l'extrémisme violent et lediscours radical.En tant que pays expérimenté dans ledomaine de lutte contre le terrorisme, M.Messahel a expliqué que "la politique del'Algérie est centrée depuis 1999 essentiel-lement sur deux axes à savoir: la réconci-liation nationale et la démocratie qui jouentchacune un rôle essentiel et fondamentaldans la lutte anti-terroriste"."Quand on veut lutter contre le terrorisme,le discours radical, l'exclusion et l'extré-misme violent, l'antidote c'est la démocra-tie", a-t-il souligné. Le ministre AbdelkaderMessahel, a estimé que "ce genre de réu-nion sert à faire des évaluations et se proje-ter dans les actions, face à l'expansion etl'étendue des activités terroristes au Mali età d'autres pays de la région comme leBurkina Faso et la Côte d'ivoire récemmentou encore au Nigeria." "Nous souhaitonset voulons un travail avec les pays de larégion de renforcement des capacités etpermettre à ces pays de se doter desmoyens efficaces pour faire face au terro-risme", a indiqué M. Messahel.Il a notamment souligné l'importance de la"formation" dans le domaine de sécurité etl'apport du soutien logistique, et le partagede renseignements et expériences afin d'ac-compagner les pays dans la résolution desconflits. L'EXPERIENCE ALGERIENNEBIENTÔTDANS UN DOCUMENT Le ministre chargé des Affaires maghrébi-nes, de l'Union africaine et de la Ligue desEtats arabes, a précisé qu'un document surl'expérience algérienne en matière de lutteanti-terroriste sera rendu public à la com-munauté internationale, dans lequel il sou-lignera la place importante de la démocra-tie et la réconciliation nationale", annon-çant à cette occasion la tenue au printempsprochain à Alger, d'une grande conférencesur "le rôle de la réconciliation nationale"dans la lutte anti-terroriste. Enfin, M.Messahel a précisé que "l'action del'Algérie ne se limite pas uniquement ausoutien aux pays voisins dans la lutte anti-terroriste, mais elle participe égalementdans la codification des pratiques que lesNations unies sont appelées à mettre enœuvre pour que la lutte soit une affaire detous, à l'échelle globale et internatio-nale". Abdelkader Messahel a réaffirméla position de l'Algérie qui repose sur lanon-ingérence politique et le rejet detoute intervention étrangère dans la réso-lution du conflit en Libye prônant lasolution politique à travers un dialogueinclusif inter-libyen. "La position del'Algérie est toujours la même depuis ledébut de la crise en Libye et nous avonsdit qu'il n'y avait pas d'autres alternatives àla solution politique, et ce, dans le cadred'un dialogue global qui rassemble tous lesLibyens loin de toutes pressions afin deparvenir à l'unité, la souveraineté de laLibye ainsi que la cohésion du peuple", adéclaré M. Messahel. Le ministre chargédes Affaires maghrébines, de l'Union afri-caine et de la Ligue des Etats arabes, a sou-ligné qu'"en tant que pays voisin, frère etpartageant une histoire avec la Libye, ilétait du devoir de l'Algérie d'être à l'écoutedes préoccupations des Libyens", estimanttoutefois que l'ingérence et les interven-tions militaires étrangères sont "génératri-ces de chaos" et ne font pas partie de la cul-ture de l'Algérie. "Nous souhaitons que lasolution du conflit en Libye émane desLibyens, qu'il y ait un dialogue inter-libyenloin de toutes interventions internationa-les", a soutenu M. Messahel.Selon M. Messahel, la Libye recèle degrands potentiels, "des femmes et des hom-mes avec de grandes compétences capablesde trouver une solution à travers un dialo-gue inclusif". Acet effet, "l'Algérie continue d'apporterson aide à toutes les parties en Libye, et tra-vaille pour le rétablissement de la paix et lastabilité dans ce pays qui est une continuitéde la stabilité de toute la région et des paysvoisins", a-t-il ajouté. SERRADJ PROCHAINEMENT À ALGER M.Messahel a, en outre, évoqué les nom-breuses visites effectuées par les responsa-bles libyens et algériens, annonçant lavenue à Alger dans les prochains jours duPrésident du Conseil présidentiel du gou-vernement d'entente nationale de Libye,Fayez Serradj. Atravers les nombreusesrencontres effectuées dans différentes capi-tales des pays du Sahel, M. Messahel aaffirmé que tous les pays étaient unanimesà souligner l'importance de trouver unesolution politique loin de toute interventionétrangère. "Notre but est d'avoir un seulagenda pour les Libyens, se basant sur laréconciliation nationale, le dialogue inclu-sif et la défense de l'unité du territoirelibyen, en parallèle nous travaillons à avoirun agenda commun pour les pays du Sahelet pour la communauté internationale, dansle but d'accompagner les Libyens à résou-dre le conflit et non pas pour interférer", a-t-il conclu.