Les participants au colloque international sur le premier président de l'Algérie indépendante étaient nombreux, hier matin. "La salle du palais de la culture n'a pas été aussi grande pour contenir celles et ceux qui se sont déplacés pour prendre part à cette manifestation", rapporte l'envoyée spéciale de la radio Chaîne 3. Plus de 1200 participants venus de différents pays ont répondu à l'invitation des organisateurs. Après une minute de silence en hommage au président défunt Fidel Castro, le rideau est levé sur le colloque par le premier magistrat de la wilaya de Tlemcen. La cérémonie s'est déroulée en présence du ministre des Moudjahidine Tayeb Zitouni, celui de la Justice et garde des Sceaux Tayeb Louh et du ministre des Affaires maghrébine, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel. La fille de Ben Bella était, également, au rendez-vous. Emue, elle a félicité les organisateurs, et annoncé, le don de la bibliothèque de son défunt père à l'Université de Tlemcen. "Je suis très touchée par cet hommage que son pays et sa ville natale lui ont rendu". "C'est le Centenaire de la naissance d'un grand homme. Lui consacrer un hommage sous le haut patronage du président de la République, c'est le minimum qu'on puisse faire à un homme de cette stature, qui a consacré sa vie pour la libération et au développement de l'Algérie", a déclaré à la Chaîne 3, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel. En plus de cette rencontre scientifique et académique, les organisateurs ont prévu la mise sur pied d'une exposition de photos, d'inauguration d'une stèle commémorative, la baptisation au nom de Ben Bella de la bibliothèque de la faculté des sciences humaines et sociales de l'Université de Tlemcen. Hommage à tous les héros de l'Algérie Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a estimé, hier à Tlemcen, que l'hommage rendu au défunt président Ahmed Ben Bella est également celui des héros de la Nation et une matérialisation du serment prêté à l'Algérie. "Nous nous retrouvons aujourd'hui pour célébrer le Centenaire de la naissance de ce dirigeant et de ce moudjahid qui est resté fidèle à ses principes", a souligné le ministre, dans l'allocution prononcée à l'ouverture du colloque international "la personnalité d'Ahmed Ben Bella, une dimension nationale et internationale", qui se tient au palais de la culture de Tlemcen. 'La fidélité de cet homme s'est matérialisée dans sa résistance, sa lutte, sa résistance et sa souffrance qui ont l'ont porté au rang des grands de ce monde et des sages de l'Afrique", a ajouté Tayeb Zitouni lors de ce colloque qui réunit des chercheurs de diverses universités du pays et de l'étranger et des Moudjahidine. Le ministre des Moudjahidine a également rappelé l'hommage du Président Bouteflika rendu, en mai 2005, à cette figure historique qui a reçu le titre de docteur honoris causa, décerné par l'Université de Tlemcen, le qualifiant d'"homme du 20ème siècle qui inspire par ses idées tous ceux désirant suivre la voie des Moudjahidine sincères". Après avoir souligné le devoir du peuple algérien à honorer la mémoire de ses héros, Tayeb Zitouni a fait référence au message du Président Bouteflika, le qualifiant de "message de fierté et de dignité pour la sécurité, la paix et la stabilité afin de relever les défis du développement et d'atteindre les objectifs tracés". "Pour pérenniser ce message, il y a lieu de s'approprier les armes nécessaires pour vivre dans ce siècle, celles de la science, des connaissances, de la maîtrise des technologies et des sentiments de l'espoir et du bonheur à semer parmi le peuple", a ajouté le ministre, rappelant que le dirigeant Ahmed Ben Bella a consacré sa jeunesse et sa vie pour la libération du pays et qu'il a traversé des difficultés pour le bien de l'Algérie. "Nous devons suivre son exemple et œuvrer pour l'Algérie, rien que pour l'Algérie", a-t-il indiqué. La cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence du ministre de la Justice Taleb Louh et du ministre des Affaires maghrébine, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel ainsi que de nombreuses personnalités académiques nationales et étrangères. Organisé par l'Université de Tlemcen, en collaboration avec la wilaya de Tlemcen, ce colloque de deux jours vise à mettre en valeur le parcours du défunt président Ben Bella, sa contribution au mouvement national et à la guerre de libération, sa stature d'homme politique ainsi que ses contributions politiques, intellectuelles et humanitaires tant au niveau national qu'international. Les organisateurs de cette rencontre ont retenu plusieurs axes de réflexion concernant "Ben Bella, son environnement familial et social", "sa présence marquée dans le combat pour l'indépendance de l'Algérie, de l'approvisionnement des maquis en armes à son enlèvement", "la construction de l'Etat algérien sous la présidence de Ben Bella" et enfin "sa dimension internationale et sa contribution dans les mouvements de paix et de libération nationale à travers le monde". La vie de Ben Bella est indissociable de l'histoire de l'Algérie et de l'Afrique La vie d'Ahmed Ben Bella est "indissociable" de l'histoire de l'Algérie et de l'Afrique, transcendant les frontières et devenant une source d'inspiration pour les révolutionnaires, a affirmé pour sa part , le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. "La vie d'Ahmed Ben Bella est indissociable de l'histoire de l'Algérie et de l'Afrique. Elle a transcendé les frontières de l'Algérie. Elle est devenue une source d'inspiration pour les révolutionnaires du monde entier", a indiqué le ministre lors d'un colloque international intitulé "La personnalité d'Ahmed Ben Bella, une dimension nationale et internationale". M. Messahel a affirmé que parler d'un homme de la trempe de Ben Bella "n'est pas chose aisée. Il mérite les honneurs en raison de sa lutte et des sacrifices qu'il a consentis pour la libération de son pays et de pays africains". Pour Ben Bella, l'indépendance de l'Algérie "n'était qu'une étape dans la libération de l'Afrique tout entière", a indiqué M. Messahel, citant un discours du défunt qui, lors de la création de l'Union Africaine, avait déclaré : "Il est de mon devoir de dire, au nom du peuple algérien et des 1,5 million de martyrs, que la charte de l'Union Africaine ne sera pas écoutée si elle ne donne pas un soutien total aux peuples qui luttent pour leur liberté". A ce propos, Messahel a souligné qu'"Ahmed Ben Bella était l'un des pères fondateurs de l'Organisation de l'Union Africaine (OUA) et s'était fixé comme priorité la libération de toute l'Afrique", n'hésitant pas à mettre les ressources du jeune Etat algérien au service des mouvements de libération. D'autre part, le ministre a cité nombre de leaders africains qui, à l'époque, ont visité l'Algérie, dont Nelson Mandela, qui a écrit dans ses mémoires que l'Algérie était "une source d'inspiration pour l'Afrique du Sud. C'est Ben Bella qui m'a invité en Algérie. C'est l'Algérie qui a fait de moi un homme". Abdelkader Messahel a également cité Amical Cabral et sa célèbre déclaration: "Les chrétiens vont au Vatican, les musulmans à la Mecque et les révolutionnaires à Alger". Par ailleurs, le ministre a mis en exergue l'initiative du président Abdelaziz Bouteflika portant création du Comité des sages africains et qui opta pour Ben Bella pour le présider. "Ahmed Ben Bella était très attaché à l'Afrique et avait un sens prononcé du devoir vis-à-vis de ce continent", a conclut Abdelkader Messahel. Le colloque international consacré à la vie et à l'œuvre de l'ancien président Ben Bella est organisé à l'occasion du Centenaire de sa naissance (1916-2016).