Le 37e sommet des monarchies arabes du Golfe s'est ouvert mardi à Bahreïn où le roi d'Arabie saoudite a demandé à ses pairs de redoubler d'efforts pour affronter la situation très complexe qui prévaut actuellement au Moyen-Orient. La Première ministre britannique Theresa May devait dîner avec les dirigeants et s'exprimer mercredi à cette réunion annuelle du Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui comprend l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar. Mme May est la première femme et premier chef du gouvernement britannique à participer à un tel sommet. La réunion, qui s'est achevée mercredi, intervient en pleine transition politique aux Etats-Unis, alors que des conflits meurtriers se poursuivent en Syrie, en Irak et au Yémen. Le roi Salmane d'Arabie saoudite a déploré la situation en Syrie et appelé la communauté internationale à trouver une solution politique dans ce pays, secoué par une guerre qui a fait plus de 300.000 morts selon une ONG. Il a également affirmé poursuivre les efforts pour mettre fin au conflit au Yémen sous la conduite du gouvernement légitime que Ryad soutient militairement face à des rebelles. Comme ailleurs, la formation de l'administration de Donald Trump, qui prendra ses fonctions en janvier, est suivie de près dans les monarchies du Golfe. Celles-ci ont été déçues par la politique du président Barack Obama qui a amorcé une ouverture sur l'Iran, à la faveur d'un accord nucléaire, et a refusé d'impliquer militairement son pays avec l'opposition syrienne dans la guerre contre le régime de Bachar al-Assad. Les actions déstabilisatrices de Téhéran au Moyen-Orient restent l'obsession des monarchies arabes du Golfe et ce sujet devrait dominer les discussions, ainsi que la situation sur le marché incertain du pétrole. Arrivée lundi soir à Manama, Mme May a aussitôt été reçue par le roi de Bahreïn. Elle a eu des entretiens mardi avec le roi d'Arabie saoudite, l'émir du Koweït et son homologue des Emirats. Selon des sources officielles du Golfe. Mme May est la première femme et premier chef du gouvernement britannique à participer à une telle réunion du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabie unis, Koweït, Oman et Qatar). Londres réaffirme son partenariat S'exprimant mardi devant des marins à bord de l'HMS Ocean à Bahreïn, Mme May a déclaré qu'elle participait au sommet pour réaffirmer notre partenariat avec les pays du CCG et renforcer notre défense et la coopération en matière de sécurité. En octobre 2015, les Britanniques ont commencé à aménager une base navale à Mina Salman, près de Manama, la première à être construite de manière permanente au Moyen-Orient en quatre décennies. Dans son discours devant les militaires britanniques à Bahreïn, elle a jugé vital d'apporter une démonstration claire de l'engagement durable du Royaume-Uni pour la sécurité du Golfe. Mme May a aussi exprimé la volonté de Londres de développer les échanges commerciaux avec le Golfe pour la période post-Brexit. Comme le Royaume-Uni quitte l'Union européenne, nous devons saisir l'opportunité de sceller un nouvel arrangement commercial entre le Royaume-Uni et le Golfe, a-t-elle souligné. Les Britanniques évoquent un chiffre de 30 milliards de livres (35,7 milliards d'euros) en terme d'opportunités dans 15 secteurs au cours des cinq prochaines années dans le Golfe. Le royaume de Bahreïn est le théâtre de manifestations sporadiques depuis la répression en 2011 d'un mouvement de contestation animé par la majorité chiite. Bahreïn est régulièrement accusé de violer les droits de l'Homme et de réprimer les opposants. Amnesty International a prévenu qu'au-delà de Bahreïn, le bilan déplorable des monarchies du Golfe en matière de droits de l'Homme ne devrait pas être occulté lors de leur sommet à Manama. Des centaines de personnes ont été harcelées, illégalement poursuivies, privées de leur nationalité, détenues arbitrairement ou, dans certains cas, emprisonnées ou même condamnées à mort après des procès inéquitables, dans le cadre d'un effort concerté visant à faire taire toute critique ou dissidence, a dit Randa Habib, directrice d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord, dans un communiqué. Les consultations et le sommet de mardi et mercredi interviennent en pleine transition politique aux Etats-Unis, alors que des conflits meurtriers se poursuivent en Syrie, en Irak et au Yémen.