Dans une interview à Arabie, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a indiqué que le baccalauréat 2017 verra une "plus grande" clarification des sujets et les élèves seront informés "suffisamment tôt". "Cette année, le bac verra (…) une plus grande clarification au niveau des sujets et des attendus. Une circulaire en rapport est déjà sur le terrain, afin que les élèves puissent être informés suffisamment tôt", a expliqué la ministre, soulignant que les mesures antifraude, prises cette année sont d'ordre technique, organisationnel, pédagogique et sécuritaire. Dans ce cadre, son département mènera une campagne de sensibilisation en direction des élèves sur les peines encourues en cas de prise en flagrant délit de fraude, particulièrement dans l'usage du téléphone portable ou autre moyen technologique. Les sanctions prévoient, à cet effet, cinq ans d'exclusion de l'examen pour les scolarisés et dix ans pour les non scolarisés, a-t-elle précisé. Le risque zéro n'existe pas Cependant, la ministre reconnaît que le risque zéro n'existe pas. "Comme dans toute entreprise mobilisant des milliers de personnes sur le terrain, le risque zéro n'existe pas, même si nous affirmons que toutes les mesures ont été prises pour assurer la sécurité de l'examen et la confiance des candidats au bac", a-t-elle expliqué au mensuel du monde arabe et de la francophonie, ajoutant qu'au-delà de ces mesures, l'importance de cet examen recommande de le réformer "complètement". "Au-delà de ces mesures, l'importance de cet examen nous recommande, tant au niveau du contenu des sujets que la préservation de sa valeur pédagogique, en tant qu'examen sanctionnant le cycle secondaire et ouvrant la voie aux études universitaires, qu'au niveau du mode organisationnel, de réformer complètement cet examen", a-t-elle précisé, faisant état d'une feuille de route sur la réforme du bac à l'échéance 2022. Revenant sur la fuite des sujets durant les épreuves du bac 2016, la ministre de l'Education nationale a rappelé que dans l'histoire de l'organisation du bac, "c'est la seconde fois qu'une fuite de sujets est officiellement reconnue et que l'examen a été reprogrammé dans les matières et filières concernées", soulignant que "le scandale aura été de ne pas refaire les épreuves". "Des situations similaires ont été vécues dans d'autres pays sans que cela prenne (une) ampleur sociétale", a-t-elle ajouté, réfutant la thèse du complot contre sa personne. "La coïncidence avec les pressions auxquelles nous avons été soumis peut laisser place à cette interprétation, celle du complot contre ma personne. Et cela particulièrement quand les forces hostiles s'en sont saisies pour demander mon départ. Mais, à mon sens, cela reste une coïncidence", a-t-elle expliqué. Au sujet des réformes menées dans le secteur, Nouria Benghabrit a réitéré que tous les efforts consentis visent l'émergence, à travers le profil de formation proposé par l'école algérienne, d'un de son algérianité, doté de compétences lui permettant de réaliser et d'être compétitif sur le marché du travail et ouvert aux langues et aux différentes civilisations". Evoquant les problèmes socioprofessionnels des enseignants et travailleurs du secteur de l'éducation, la ministre a indiqué que le suivi et l'accompagnement à l'échelle des wilayas, par les directeurs de l'éducation, "a permis de résoudre près de 80%" des problèmes, se réjouissant en conséquence de l'instauration d'un "climat de confiance" qui a permis la signature, avec la presque totalité des partenaires sociaux, de la charte d'éthique du secteur de l'éducation. Affirmant que le recours à la grève, comme quasiment unique moyen de revendication, est "désastreux et contreproductif pour l'ensemble des acteurs", la ministre de l'Education nationale a estimé que le droit de grève, dans les secteurs stratégiques, "ne peut être traité selon les règles générales établies en la matière, et des consensus peuvent se construire pour des secteurs sensibles et stratégiques comme l'éducation". Par ailleurs, elle a annoncé, sans donner de détail, le lancement, dès le mois de janvier 2017, d'une stratégie nationale de remédiation pédagogique, ajoutant que les enseignants, de tous les paliers scolaires, peuvent organiser, en fin d'année, des examens de rattrapage au profit de tous les élèves ayant obtenu une moyenne annuelle entre 9 et 9,99, afin de réduire les taux de déperditions.