La Tunisie s'est imposée contre l'Algérie (2-1), jeudi au stade de Franceville. Avec ce succès, les Aigles de Carthage se replacent dans la course à la qualification dans le groupe B. En revanche, pour les Fennecs, qui ne comptent qu'un point après deux matches et ne sont plus maître de leur destins, les quarts de finale s'éloignent dangereusement. Le talent individuel des Algériens ne suffira pas pour aller chercher le sacre dans cette CAN. Sauvés par deux fois par Riyad Mahrez face au Zimbabwe, les Fennecs ont cette fois buté sur le solide collectif tunisien (1-2), porté par un Mathlouthi des grands soirs, et n'ont désormais plus leur qualification pour les quarts de finale entre leurs mains. Comme la première rencontre avait laissé des traces et envoyé à l'infirmerie Raïs M'Bohli (genou) et El-Hilal Soudani (cuisse), le sélectionneur belge de l'Algérie, Georges Leekens, a été contraint d'effectuer deux changements pour ce derby nord-africain avec les entrées de Malek Asselah et Rachid Ghezzal. Très attendu, le Lyonnais aura déçu tant il a semblé à la peine pour combiner avec ses partenaires offensifs, Soudani, Mahrez et Brahimi. Dès la 5e minute, le ton de la première période était donné avec une frappe de Brahimi déviée au-dessus de la barre par Mathlouthi, suivie sur le corner par un arrêt réflexe pour repousser une tête à bout portant de Slimani. A partir de là, en multipliant les parades jusqu'à la pause, le portier tunisien allait provoquer un sentiment de frustration croissant chez les Algériens, muets à la pause malgré plusieurs coups de pieds arrêtés dangereux.
Les Fennecs n'ont plus leur destin en main Au retour des vestiaires, le scénario parfait allait se dessiner pour des Tunisiens opportunistes qui profitaient de deux bévues de la défense centrale algérienne. Premier fautif, Rémy Bensebaini : le Rennais déviait un centre de Msakni dans son propre but avec un dégagement raté à la trajectoire fatale pour son gardien, Malik Asselah (50e). Puis un quart d'heure plus tard, les Aigles de Carthage achevaient leurs adversaires. Sur un contre, Aïssa Mandi allait provoquer un penalty en osant une remise maladroite de la tête pour son gardien. En retard sur Wahbi Khazri qui a intercepté le ballon, le latéral du Napoli n'avait pas d'autre choix que de retenir l'ailier de Sunderland par le maillot avant que Naïm Slïti ne transforme le penalty d'un contre-pied parfait (65e). Après une réaction trop timide consécutive à plusieurs changements, les Algériens marqueront pour l'honneur dans le temps additionnel, sur une frappe puissante de Sofiane Hanni (90e+1). Comme en 2015 en Guinée Equatoriale, l'Algérie jouera sa qualification pour les quarts de finale lors d'une troisième rencontre face au Sénégal. Mais cette fois, les Fennecs n'auront pas leur destin entre leurs pieds.
Leekens: "Impossible de gagner en donnant des cadeaux" L'Algérie a donc perdu le match qu'il ne fallait pas perdre à la CAN 2017. Défaits logiquement (1-2) par les voisins tunisiens, les Verts vont sans doute rentrer prématurément au pays. Après avoir récolté un point en deux manches et offert un visage extrêmement décevant. Le sélectionneur national Georges Leekens, aussi peu inspiré que ses joueurs durant cette CAN était naturellement déçu au sortir de cette énorme déconvenue. "On a très bien commencé. Mais on sait que dans un match de ce niveau, il ne faut pas donner de cadeau, a-t-il déclaré à l'issue de la partie au micro du diffuseur officiel de la compétition. Si on donne deux cadeaux en deuxième mi-temps, on ne peut jamais gagner. C'est le problème qu'on a eu et la marge de progression qu'on a. Donner un cadeau sur une mise en touche, moi comme ex-défenseur, je ne peux pas l'accepter." Le second but qui découle d'une faute lamentable de Faouzi Ghoulam a scellé le sort des Algeriens dans cette partie. Plus que le but, c'est la manière dont il a été encaissé qui a courroucé le Belge. "La manière dont on prend le deuxième but, on attaque et on encaisse le contre, ce n'est pas ce qu'on avait dit avant le match. On revient dans le match et puis on perd un peu les pédales", a-t-il pesté.
Le Sénégal fait carton Deux matches, deux victoires. Le Sénégal s'est assuré une place en quart de finale de la Coupe d'Afrique des nations, et la première place du groupe B, en disposant du Zimbabwe (2-0), jeudi soir au stade de Franceville. Sadio Mané et Henri Saivet sont les deux buteurs du soir pour les Lions de la Teranga, qui joueront les quarts pour la première fois depuis 2006. Jusqu'ici, tout va bien pour les Lions de la Teranga ! Qualifiés et premiers du groupe B, le Sénégal d'Aliou Cissé retrouvera les quarts de finale de la CAN pour la première fois depuis l'édition 2006. La différence a été faite dès le premier quart d'heure avec un but de Sadio Mané (9e) et un coup franc magistral d'Henri Saivet (14e). En voyant le pressing sénégalais dans le premier quart d'heure, il n'y avait pas besoin d'avoir vécu la causerie de l'intérieur pour comprendre la teneur du message d'Aliou Cissé : le sélectionneur avait certainement piqué au vif ses joueurs, conscient de l'aspect flatteur de la victoire (2-0) des siens face à la Tunisie dimanche dernier. Les Sénégalais n'ont laissé aucune marge de manœuvre aux Warriors lors de leur entame de match. Après plusieurs menaces sur le but zimbabwéen, Sadio Mané mettait son équipe dans le bon sens en concluant de façon opportuniste, au deuxième poteau, un centre (ou tir) croisé de son remuant partenaire Baldé Diao Keita. Quelques minutes plus tard, le Laziale allait ouvrir la voie du break à ses partenaires en provoquant un coup franc plein axe. Seul nouveau titulaire dans le onze de départ à la place de Ndiaye, Henri Saivet se chargeait d'enrouler le ballon dans la lucarne droite du gardien zimbabwéen Mkuruva.
Faire tourner contre l'Algérie "Il fallait attaquer ce match de la meilleur des façons, on l'a bien fait, savourait le Stéphanois au micro de beIN Sports. On s'était dit qu'il fallait assurer la qualification car sur un troisième match c'est toujours difficile, on l'a bien vu lors de la dernière CAN." Deux ans après leur élimination à Malabo lors de la 3e journée de la CAN 2015, les partenaires de Saivet voulaient effectivement éviter de se retrouver à nouveau dans un match couperet face à l'Algérie, qui les avait sortis à l'époque. Les Sénégalais pourront même lancer leurs remplaçants afin de faire souffler des titulaires, voire de leur mettre un peu de pression. Et ce ne serait pas de trop, car en seconde période, les Lions de la Teranga ont fait preuve d'un relâchement parfois déconcertant. Kara Mbodji a failli concéder un penalty en bousculant Mushekwi, parti seul au but (65e). En laissant l'action se poursuivre sans sanctionner le colosse d'Anderlecht, l'arbitre marocain, Rédouane Jiyed, a peut-être condamné les Warriors à la défaite. Dès lors, la rencontre se débridait et les Sénégalais manquaient de finition à plusieurs reprises : d'une bicyclette, Moussa Sow enlevait le ballon à son partenaire Sadio Mané, mieux placé (77e), avant que Keita gaspille une contre-attaque à 3 contre 1 (82e). Qualifiés et assurés de la première place dès son deuxième match, le Sénégal s'est mis dans une situation confortable et sait déjà qu'ils disputera ses deux prochains matches (3e journée et quart de finale) à Franceville. Il se pose désormais en grand favori pour la suite de cette édition gabonaise de la CAN.