Des dizaines de Sahraouis et d'Espagnols du mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui ont manifesté lundi en fin d'après midi devant l'ambassade du Maroc à Madrid pour exiger " la libération des prisonniers politiques sahraouis " et " l'arrêt de la répression marocaine dans les territoires occupés". Scandant " libérez les prisonniers politiques", " la lutte continuera et le Front Polisario vaincra" ou encore " Maroc coupable et l'Espagne responsable", " prisonniers de Gdeim Izik nous sommes avec vous", des dizaines de Sahraouis et d'Espagnols dont deux eurodéputés du parti espagnol de l'izquierda unida (Gauche unie) en l'occurrence Willy Meyer et Paloma Lopez ont répondu à l'appel lancé par la coordination espagnole des associations amies avec le peuple sahraoui pour exiger la libération des prisonniers politiques dont le procès se tient à Rabat et de dénoncer la répression exercée par l'occupant marocain. L'eurodéputé Willy Meyer a dans une déclaration à l'APS déploré " la situation dramatique que vit le Sahara occidental suite à la répression continue exercée par la police et l'armée marocaine". " Cette situation prive le peuple sahraoui de ses droits fondamentaux et notamment de son droit à l'autodétermination et nous exigeons en tant qu'eurodéputés, le retrait des forces coloniales afin de permettre d'établir un calendrier concret qui aboutira à la tenue d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental". Pour sa part, l'eurodéputée Paloma Lopez a estimé que " le procès des prisonniers de Gdeim Izik est illégal et ne réunit aucune garantie ni de respect du droit international et c'est pour cela que nous exigeons la libération immédiate de ces prisonniers ". En novembre 2010, les forces marocaines avaient violemment démantelé le camp de Gdeim Izik, alors qu'un tribunal militaire avait condamné 24 militants politiques sahraouis à de lourdes peines de prison allant de 20 ans à la perpétuité. Malgré l'annulation, sous pression internationale, de leur condamnation par la Cour de cassation le 27 juillet 2016 et le renvoi de l'affaire devant un tribunal civil, les prisonniers sahraouis, détenus depuis plus de six ans, ont été maintenus en prison. Lors d'une première audience en appel, la Chambre criminelle près l'annexe de la Cour Salé a reporté le 26 décembre dernier, le procès à l'encontre des 24 militants et défenseurs des droits de l'Homme sahraouis. Le coordinateur national des associations amies avec le peuple sahraoui (Ceas-sahara), José Taboada , a enfin souligné que de nombreux manifestations se sont tenues aujourd'hui devant les consulats marocains en Espagne afin de dénoncer la politique répressive que mène le Maroc depuis des années, dans les territoires sahraouis occupés et également, d'exiger la libération immédiate des prisonniers politiques sahraouis détenus " injustement et illégalement dans les prisons du Maroc".