Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, avait annoncé, au début du mois, que les premiers lingots d'or du gisement de Tirek Amesmessa seront produits dès ce mois de janvier.Pari tenu puisque le ministre a assisté, samedi, à la première coulée du premier lingot d'or provenant du minerai aurifère d'Amesmessa. Ce gisement est, pour rappel, exploité par l'entreprise Enor, un partenariat entre la compagnie australienne "Goldmines", qui détient 52 % et la compagnie nationale Sonatrach (48%). Ce partenariat entre Sonatrach et l'australienne Goldmines s'inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie adoptée par le ministère de l'Energie et des Mines et qui consiste à impliquer Sonatrach dans le développement du secteur minier en Algérie, en vue d'intéresser les compagnies internationales à s'engager dans la recherche minière et l'exploitation de gisements. Une stratégie payante dans la mesure où elle a permis la mise en valeur de ce gisement d'Amesmessa, considéré comme le plus grand en Afrique en dehors du Congo. Grâce à l'exploitation de ce gisement, l'Algérie compte produire, graduellement, 3 tonnes d'or par an. Une évolution spectaculaire de la production, comparée à la production de 2005 qui n'excédait pas les 641 kg. Le cap de 3 tonnes d'or par an sera progressivement atteint grâce notamment au procédé Heap Leach (lixiviation en tas) utilisé pour la première fois en Algérie pour la valorisation des minerais aurifères. Par ailleurs, ce projet, qui a nécessité un investissement de 47 millions de dollars, a fait l'objet, au préalable d'un plan de développement, accompagné d'une étude d'impact sur l'environnement, qui a déjà obtenu les autorisations des autorités compétentes. Lors de sa visite de samedi, le ministre a ainsi constaté sur place l'importance de l'investissement consenti dans les infrastructures, les nouvelles installations et les équipements. En effet, l'alimentation de la mine en eau a nécessité la réalisation d'un nouveau forage d'exploitation d'eau dans le bassin aquifère du Tanezrouft, d'un réservoir de stockage d'une capacité de 480 m3, d'une station de pompage de 161 litres par seconde et enfin d'une conduite d'eau de 40 kilomètres de longueur. Cette conduite d'eau sera, par ailleurs, prolongée jusqu'à la mine d'Amesmessa, soit 60 km, après avoir alimenté en eau, dans une première phase, la mine de Tirek. Au-delà de l'alimentation de la mine en eau, l'Enor a décidé, dans son souci de participer au développement économique de cette région, d'installer le long de la conduite d'eau une fontaine fraîche pour les citoyens et les voyageurs se déplaçant sur la piste Tamanrasset-Bordj Badji Mokhtar ainsi que d'abreuvoirs à chaque 10 km environ pour les cheptels des populations nomades. L'Enor, qui réalise actuellement des travaux d'exploration dans le périmètre qu'elle détient, compte bien inscrire sa présence dans la durée au Hoggar. Elle ambitionne, dans ce contexte la découverte de nouvelles ressources aurifères. Au prix actuel du métal jaune qui frôle des 1 000 dollars l'once, la coulée du premier lingot d'or d'Amesmessa ne peut que réjouir l'Algérie.