Vivendi, principal actionnaire de Telecom Italia, a donné le signal de sa volonté de promouvoir son président du directoire Arnaud de Puyfontaine à la présidence de l'opérateur télécoms italien en le plaçant dimanche en tête de sa liste des candidats pour le nouveau conseil d'administration. Le mandat des membres du conseil d'administration de l'opérateur historique italien, qui est actuellement de trois ans, expire le mois prochain. Les actionnaires désigneront les membres du conseil lors de l'assemblée générale prévue le 4 mai et le nouveau conseil nommera un président au lendemain de cette assemblée. Vivendi, actionnaire à 24% de Telecom Italia, entend proposer 10 sièges dans le nouveau conseil d'administration de l'opérateur qui devrait être ramené à 15 membres. En Italie, le nom en tête de la liste des candidats proposés au conseil désigne généralement le président souhaité et des sources ont dit que Vivendi envisageait de nommer Arnaud de Puyfontaine comme prochain président de Telecom Italia. Le groupe de médias français a cependant laissé ses options ouvertes en intégrant également dans sa liste le nom du président actuel de Telecom Italia, l'Italien Giuseppe Recchi, ce qui rend techniquement possible une reconduction de ce dernier dans ses fonctions. Les actionnaires de Telecom Italia avaient jusqu'à dimanche pour soumettre leurs listes de candidats. Deux autres hauts dirigeants de Vivendi figurent sur la liste : le directeur financier Hervé Philippe et le secrétaire général général Frédéric Crépin. L'administrateur délégué de Telecom Italia, Flavio Cattaneo, est également désigné. Dans un contexte d'inquiétude concernant l'influence croissante de Vivendi sur les entreprises italiennes, le choix du prochain président de Telecom Italia est un sujet politiquement sensible. Vivendi fait l'objet d'une attention particulière depuis la prise d'une importante participation dans le diffuseur italien Mediaset, ce qui a conduit à des spéculations sur un éventuel rapprochement. Mais les deux groupes sont désormais engagés dans un conflit de longue haleine issu de la décision de Vivendi de remettre en cause un accord conclu en avril dernier sur le rachat de la filiale de télévision payante de Mediaset. Vivendi a en outre accumulé en quelques mois une participation de près de 30% dans Mediaset qui dénonce cette manoeuvre. La bataille s'est désormais déplacée sur le terrain juridique et réglementaire en Italie où chacun des deux groupes a déposé plainte pour diffamation. Vivendi a fait savoir dans un avis à la Commission européenne le 31 mars qu'après l'assemblée générale des actionnaires, il pourrait prendre le contrôle "de facto" de Telecom Italia. A la Bourse de Paris, l'action Vivendi recule de 0,36% dans les premiers échanges et à Milan, Telecom Italia abandonne 0,62% au même moment.