Fininvest, la holding de la famille Berlusconi, pourrait prendre une participation dans Telecom Italia pour permettre le règlement du différend qui l'oppose à Vivendi, écrit Il Messagero mercredi. Mediaset, le groupe de médias italien dont Fininvest est le principal actionnaire, et Vivendi devaient initialement se lier par des prises de participation croisées mais le géant français des médias a remis en cause l'accord initial en juillet et les deux parties sont désormais engagées dans un bras de fer, boursier dans un premier temps et désormais judiciaire. Vivendi est monté au capital de Mediaset à hauteur de 28,8%, devenant son deuxième actionnaire après Fininvest. Le groupe de médias français est aussi le premier actionnaire de Telecom Italia avec une participation de 24,9%. Selon Il Messagero, qui cite des conseillers, Vivendi pourrait ramener sa participation dans Mediaset à 9,9%, plaçant le reste de la participation auprès de fonds, tandis que Fininvest pourrait entrer dans Telecom Italia à hauteur de 9,9% en rachetant des titres à Vivendi. En outre, Vivendi obtiendrait deux sièges au conseil d'administration de Mediaset et Fininvest deux à celui de Telecom Italia. L'idée plaît à l'ex-président du Conseil Silvio Berlusconi qui suit l'affaire, ajoute le journal. Vivendi et Mediaset n'ont fait aucun commentaire. La montée de Vivendi au capital de Mediaset a soulevé des questions sur les intentions de Vincent Bolloré, président du conseil de surveillance groupe français, notamment sur une éventuelle association entre Mediaset et Telecom Italia, ce dernier ayant fait de la distribution de contenus une de ses priorités. La réglementation antitrust italienne n'autorise par une même société à occuper une part de marché excessive à la fois sur le marché des télécommunications et des médias et l'entrée e Vivendi dans Mediaset est déjà l'objet d'une enquête de l'AGCOM, le régulateur italien. Des participations croisées entre Mediaset et Telecom Italia, quelles qu'elles soient, pourraient également inquiéter les cercles gouvernementaux et certains analystes estiment que le plan dévoilé par Il Messagero serait difficile à mettre en œuvre. Deux sources proches du dossier ont rapporté que le rachat d'actions de Telecom Italia par Fininvest n'a jamais été une option. De son côté Pier Silvio Berlusconi, l'administrateur délégué du télédiffuseur italien, a aussi déclaré en janvier ne pas être intéressé par une participation dans Telecom Italia dans le cadre d'un accord global avec Vivendi. Une des sources a ajouté que le règlement du différend entre les deux groupes était suspendu à la conclusion de l'enquête du régulateur italien des télécoms sur la montée au capital de Vivendi dans Mediaset. "Quoi qu'il en soit, si Vivendi doit faire un choix entre Mediaset et Telecom Italia, il choisira de conserver les actions Telecom Italia", a dit la source proche du dossier.