Les Bourses européennes sont restées mardi pour la plupart en légère baisse, pâtissant d'un regain de prudence des investisseurs, inquiets devant les incertitudes géopolitiques américaines. "Il y a un effet américain qui transpire un peu sur le marché européen en ce moment", a souligné Alexandre Baradez, un analyste de IG France. "Une tension géopolitique sous-jacente est bien présente même si elle n'est pas exacerbée, et on sent qu'il ne faut pas grand-chose pour que d'un coup, cette tension s'accroisse de manière plus forte", ce qui pousse les investisseurs à prendre un peu leurs bénéfices en ce début de deuxième trimestre, a-t-il complété, citant les incertitudes autour de la Corée du Nord et de la Syrie. Ces questions géopolitiques "peuvent en plus peut-être retarder la mise en place des réformes" aux Etats-Unis, après l'échec fin mars de la réforme de l'assurance-maladie, a poursuivi M. Baradez.
L'Eurostoxx 50 a baissé de 0,30% La Bourse de Paris a terminé en petit repli (-0,11%). L'indice CAC 40 a perdu 5,59 points, à 5.101,86 points. Société Générale a lâché 1,23% à 45,30 euros. Crédit Agricole a baissé de 1,17% à 12,24 euros. BNP Paribas a perdu 1,02% à 59,39 euros. LVMH a pris 0,55% à 208,60 euros. Maurel et Prom a gagné 1,47% à 3,46 euros. JCDecaux a progressé de 0,58% à 32,13 euros. La Bourse de Londres a clôturé en légère hausse de 0,23%. A la clôture, l'indice FTSE-100 gagnait 16,56 points à 7.365,50 points. Les supermarchés Sainsbury ont pris 0,91% à 265 pence. WM Morrison a gagné 0,64% à 236,10 pence. Randgold a grimpé de 4,84% à 7.580 pence. Fresnillo a pris 4,36% à 1.652 pence. Persimmon a gagné 1,47% à 2.210 pence. BHP Billiton a perdu 0,11% à 1.314,50 pence. Anglo American a reculé de 1,30% à 1.218,50 pence. RBS a baissé de 1,88% à 234,50 pence. Barclays a cédé 0,56% à 215 pence. HSBC a pris 0,14% à 657,70 pence. La Bourse de Francfort a enchaîné une troisième séance de repli. L'indice vedette Dax a cédé 0,50% à 12.139,35 points, tandis que le MDax des valeurs moyennes a reculé de 0,04% à 24.187,55 points. Lufthansa a fini en tête du Dax, gagnant 3,70% à 15,83 euros. Siemens a terminé en légère hausse de 0,35% à 128,10 euros. Commerzbank a perdu 2,03% à 8,16 euros. Deutsche Bank a cédé 1,58% à 15,31 euros. Sur le MDax, le laboratoire Stada, qui s'était envolé lundi de plus de 10% après une offre de rachat des fonds Bain Capital et Cinven, s'est stabilisé en finissant en très léger repli de 0,08% à 64,40 euros. La Bourse de Milan a terminé en légère baisse, l'indice FTSE Mib reculant de 0,46% à 20.109 points. Italgas a pris 2,09% à 4,194 euros. Hera a monté de 1,67% à 2,684 euros. Atlantia a augmenté de 1,66 à 24,53 euros Banco BPM a dégringolé de 4,35% à 2,55 euros. STMicroelectronics a reculé de 3,64% à 14,05 euros. Unicredit a baissé de 3,02% à 13,51 euros. La Bourse de Bruxelles a terminé dans le rouge, l'indice Bel-20 des principales valeurs reculant de 0,38% à 3.807,60 points. Parmi les quinze valeurs en baisse, le groupe belge de métallurgie Bekaert enregistrait la plus mauvaise performance de l'indice: -1,49% à 44,73 euros. Le groupe immobilier Confinimmo a progressé de 0,51% à 109,25 euros. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,15% à 518,40 points. Le sidérurgiste Arcelor Mittal a chuté de 2,35% à 7,47 euros et le fabricant néerlandais de systèmes de lithographie pour l'industrie des microprocesseurs ASML a perdu 0,94% à 121,65 euros. Le spécialiste de la sécurité numérique Gemalto a grimpé de 1,16% à 55,17 euros. L'indice SMi de la Bourse suisse a clôturé la séance à 8.640,66 points, en hausse de 0,28%. Grâce à des résultats meilleurs que prévus, Givaudan a signé la plus forte progression du jour, avec une hausse de 3,79% à 1.889 CHF. Sika, le groupe suisse convoité par Saint-Gobain, a été suspendu de cotation pour la journée, à sa demande, avant la tenue de son assemblée générale annuelle. A 11h20, le dernier cours affichait une hausse de l'action de +0,7%. A Madrid, l'indice Ibex-35 des valeurs-vedettes a terminé en baisse de 0,21%, à 10.416,3 points. Banco Popular, en difficultés et dont le P-DG a ouvert la porte à une augmentation de capital et évoqué la possibilité d'une fusion, a poursuivi sa dégringolade entamée lundi, chutant de 9,67% à 66 centimes. BBVA a perdu 0,30% à 7,02 euros. Bankia a cédé 1,87% à 1,05 euro. Le fabricant d'éoliennes Gamesa a bondi de 3,55% à 19,85 euros, la plus forte hausse de l'indice, après avoir distribué un dividende exceptionnel à ses actionnaires lié à sa prochaine fusion avec l'Allemand Siemens. A Lisbonne, l'indice PSI a clôturé en hausse de 0,06% à 4.966,73 points. La holding du secteur des télécommunications Pharol a grimpé de 10% à 0,36 euro. Le groupe de BTP Mota-Engil a pris 3,22% à 2,18 euros. Le producteur de liège Corticeira Amorim a perdu 1,58% à 5,61 euros. Le papetier Altri a reculé de 1,33% à 4,16 euros.
Wall Street a pâti des risques géopolitiques La Bourse de New York a fini en baisse modérée mardi, les investisseurs observant d'un oeil inquiet la montée des tensions géopolitiques. L'indice Dow Jones a cédé 0,03%, soit 6,72 points, à 20.651,30. Le S&P-500, plus large, a perdu 3,38 points, soit 0,14%, à 2.353,78. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 14,15 points (-0,24%) à 5.866,77. Le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, s'est rendu dans la journée à Moscou porteur d'un message commun des puissances du G7 et de leurs alliés au Proche-Orient dénonçant avec force le soutien de la Russie au régime du président syrien, Bachar al Assad. Alors que Donald Trump semble finalement vouloir endosser le costume de leader du monde occidental traditionnellement dévolu au président américain, Rex Tillerson a encore haussé le ton contre Damas et Moscou à l'issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G7, à Lucques en Toscane. De leur côté, les médias nord-coréens ont mis en garde les Etats-Unis contre une attaque nucléaire, qui disent-ils serait déclenchée au moindre signe laissant croire que Washington cherche à mener une frappe préventive contre la Corée du Nord. L'indice de volatilité VIX du CBOE, également surnommé "l'indice de la peur" de Wall Street, a terminé au-dessus de la barre des 15 points, à 15,07, pour la première fois depuis le scrutin présidentiel du 8 novembre. Les cours de l'or, valeur refuge traditionnelle, ont bondi de 1,4% pour se traiter à un plus haut depuis novembre, tandis que le rendement des emprunts du Trésor à 10 ans a perdu six points de base. Cette semaine écourtée - Wall Street sera fermée pour cause de Vendredi Saint - verra le coup d'envoi, avec les banques, d'une nouvelle saison des résultats, ce qui explique une forme d'attentisme des acteurs du marché. "Pendant qu'on attend les résultats, on lit les développements géopolitiques, ce qui rend tout le monde un peu plus tendu", a dit Mark Kepner, directeur général chez Themis Trading.
Baisse du titre United Continental Le dollar a reculé de 0,3% face à un panier de devises internationales, une évolution qui a donné un coup de pouce aux cours du pétrole, également portés par porté par des informations disant que l'Arabie saoudite avait dit à des responsables de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qu'elle voulait prolonger de six mois l'accord mondial de réduction de la production. Du côté des valeurs individuelles, le titre United Continental a terminé sur une baisse de 1,13% à 70,71 dollars, sous le coup du scandale provoqué par les images de l'évacuation forcée d'un passager d'un vol de la compagnie. Les déboires de United profitent à American Airlines, dont l'action a gagné 3,80% à 43,93 dollars, inscrivant la plus forte hausse du S&P 500. Cette progression s'explique également par la révision à la hausse par le premier transporteur aérien américain de sa prévision de revenus unitaires. L'indice Dow Jones regroupant les valeurs liées au transport a cédé 0,59%, accusant l'un des replis sectoriels les plus marqués. Le compartiment financier a finalement terminé sur un repli de 0,26% après avoir un temps reculé de 1,4%. La réduction des pertes du secteur s'explique par le fait que Donald Trump a dit que son administration travaillait à l'assouplissement des régulations et notamment à la refonte de loi Dodd-Frank encadrant Wall Street, qui pourrait être supprimée et remplacée par "quelque chose d'autre". Le marché actions reste porté par les fondamentaux économiques et par les espoirs placés dans les mesures, jugées favorables à la croissance, envisagées par Donald Trump, a estimé Art Hogan, chargé de la stratégie marchés chez Wunderlich Equity Capital Markets, ajoutant qu'il pouvait en revanche être affecté par l'imprévisibilité des risques géopolitiques.