Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi dans le sillage de Wall Street, pénalisées par des ventes automobiles décevantes en mars aux Etats-Unis tandis que le risque politique refait surface en Europe. Les grands constructeurs automobiles américains, en particulier General Motors et Ford, ont annoncé lundi avoir vendu pour la plupart moins de voitures neuves qu'espéré en mars. "Ce ne sont pas tellement les grosses données US", notamment l'indice ISM dans l'industrie qui a baissé de 0,5 point en mars, qui ont pesé sur la cote, mais "c'est surtout au niveau des ventes automobiles américaines qu'on constate un gros décalage en mars par rapport aux estimations", a expliqué Alexandre Baradez, un analyste de IG France. L'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis a en effet légèrement ralenti son rythme de progression le mois dernier, selon l'indice des directeurs d'achats de ce secteur publié lundi par l'association professionnelle ISM, mais les analystes s'attendaient à une réduction encore plus prononcée de 0,7 point. "Je pense qu'il y a aussi une question politique" avec la percée dans les sondages de Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la gauche radicale à l'élection présidentielle française, a complété l'analyste. Une progression de nature à inquiéter des marchés qui se préparaient jusqu'alors à un affrontement entre Marine Le Pen (extrême droite) et Emmanuel Macron (centriste) au second tour de l'élection présidentielle, dont le premier tour a lieu dans trois semaines. Dans ce contexte les indicateurs plutôt encourageants publiés en Europe ne sont pas parvenus à inverser la tendance alors qu'en zone euro comme en France, la croissance du secteur manufacturier a continué d'accélérer en mars, ressortant au plus haut depuis quasiment six ans.
L'Eurostoxx 50 a cédé 0,80 % La Bourse de Paris a terminé en baisse (-0,71%), pénalisée par l'évolution dans le rouge de Wall Street après des ventes automobiles décevantes en mars et alors que le risque politique refait surface en Europe. L'indice CAC 40 a perdu 36,60 points à 5.085,91 points dans un volume d'échanges faible de 3 milliards d'euros. Vendredi, il avait fini en hausse de 0,65%. Société Générale a baissé de 2,60% à 46,32 euros. BNP Paribas a cédé 1,94% à 61,22 euros. Crédit Agricole a reculé de 1,65% à 12,49 euros. Safran a pris O,94% à 70,69 euros. Sartorius Stedim Biotech a plongé de 7,40% à 58,48 euros. La Bourse de Londres a perdu 0,55%. A la clôture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a cédé 40,23 points pour terminer à 7.282,69 points. Prudential a cédé 1,96% à 1.653 pence. Barclays a perdu 1,62% à 221,45 pence. ITV a reculé de 2,56% à 213,30 pence. Next a cédé 3,56% à 4.166 pence. Micro Focus a gagné 1,19% à 2.305 pence. Burberry a pris 0,75% à 1.737 pence. La Bourse de Francfort a terminé sur une baisse, son indice vedette Dax ne décrochant pas un nouveau record historique pourtant à portée de main. Le Dax a clôturé en repli de 0,45%, à 12.257,20 points, non loin de son plus haut niveau, atteint en avril 2015 (12.391 points). Le MDax des valeurs moyennes a cédé 0,03% à 23.896,60 points. Deutsche Börse a pris 1,76% à 87,70 euros. Thyssenkrupp a monté de 1,05% à 23,20 euros. Siemens a reculé de 0,62% à 127,60 euros. Volkswagen a perdu 0,66% à 135,70 euros. Deutsche Bank a cédé 2,79% à 15,70 euros. La Bourse de Bruxelles a terminé en baisse de 0,43%, l'indice Bel-20 des principales valeurs atteignant 3.800,44 points. Ontex a baissé de 1,40% à 29,68 euros. Umicore a pris 0,64% à 53,74 euros. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,60% à 513,45 points. Le groupe de travail temporaire Randstad a chuté de 3,55% à 52,18 euros. Arcelor Mittal a perdu 1,43% à 7,77 euros. Le groupe chimique et pharmaceutique DSM a grimpé de 1,10% à 64,11 euros. La Bourse de Milan a terminé en baisse, l'indice FTSE Mib reculant de 1,22% à 20.243 points. Buzzi Unicem a réalisé la meilleure performance du jour, en hausse de 3,27% à 0,4394 euros. Brembo a pris 1,95% à 70,7 euros. Salvatore Ferragamo a gagné 1,18% à 28,41 euros. Fiat Chrysler Automobiles a été en recul de 4,98% à 9,74 euros. BPER Banca a perdu 3,50% à 4,516 euros. Unicredit a baissé de 2,70% à 14,06 euros. La Bourse suisse a démarré la semaine dans le rouge. L'indice SMI des valeurs vedettes a cédé 0,29% à 8.633,86 points. Presque tous les titres ont fini dans le rouge. Les bancaires étaient particulièrement sous pression, après les perquisitions menées vendredi par des agents du fisc en Europe et en Australie dans une vaste enquête de fraude fiscale visant notamment des clients de la banque Credit Suisse et ses bureaux de Paris, Londres et Amsterdam. Credit Suisse a chuté de 1,95% à 14,61 francs suisses. UBS a reculé de 1,43% à 15,80 francs suisses. Zurich Insurance a perdu 1,94% à 262,20 francs suisses. La Bourse de Madrid a clôturé en nette baisse perdant 1,32% et repassant nettement sous la barre des 10.400 points, à 10.325,3 points. Toutes les valeurs bancaires ont reculé, plombant particulièrement l'Ibex 35 dont elles constituent le tiers. Banco Popular a lâché 10,44% à 0,82 euro. Banco Santander, a cédé 1,74% à 5,65 euros. BBVA a chuté de 3,05% à 6,95 euros. Gas Natural a baissé de 1,17% à 20,30 euros. Telefonica a perdu 0,91% à 10,39 euros. Repsol a reculé de 1,17% à 14,31 euros. La Bourse de Lisbonne a clôturé en baisse de 0,80% à 4.968,00 points, pénalisée par la banque BCP qui a chuté de 3,06% à 19 centimes d'euro. Sonae a décroché de 2,95% à 92 centimes d'euros. Jeronimo Martins a reculé de 2,33% à 16,38 euros. Amorim a progressé de 2,45% à 10,25 euros. REN a pris 0,60% à 2,84 euros.
Automobile et doutes sur Trump pèsent Wall Street a démarré le deuxième trimestre en baisse lundi, affaiblie des ventes automobiles décevantes en mars et un scepticisme accru sur la capacité de Donald Trump à mettre en œuvre ses réformes de soutien à la croissance économique. Plusieurs Etats ont lancé une action en justice contre l'administration Trump qu'ils accusent d'enfreindre la loi en repoussant l'entrée en vigueur de nouvelles normes énergétiques pour plusieurs produits courants. Cette poursuite renforce le scepticisme des investisseurs sur la capacité du nouveau président à concrétiser ses promesses, à l'origine d'un fort mouvement de hausse des cours. L'indice Dow Jones a perdu 13,01 points, soit 0,06%, à 20.650,21. Le S&P-500, plus large, a cédé 3,88 points, soit 0,16%, à 2.358,84. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 17,06 points (-0,29%) à 5.894,68 points. Les déclarations de Donald Trump avant sa première rencontre avec son homologue chinois n fin de semaine ont également pesé sur la tendance. Le président américain a jugé que sa rencontre avec Xi Jinping serait "très difficile", rappelant que les Etats-Unis ne pouvaient tolérer plus longtemps des déficits commerciaux massifs et des pertes d'emplois. "Le marché a été un peu décontenancé par les récents commentaires de Trump concernant la réunion", relève Andre Bakhos, directeur général chez Janlyn Capital. Les investisseurs attendent aussi le démarrage de la saison des résultats du premier trimestre avant de pousser plus loin un marché jugé déjà bien valorisé. L'indice S&P se traite à environ 18 fois les résultats estimés pour les 12 mois à venir, au-dessus de sa moyenne de long terme qui se situe à 15. "Les valorisations sont actuellement à des niveaux raisonnablement élevés. Ce qu'il nous faut pour le reste de l'année ce sont des résultats qui les justifient", souligne Bill Northey (Private Client Group de U.S. Bank). La semaine qui débute sera par ailleurs chargée en indicateurs économiques, avec notamment la publication vendredi du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis. Aux valeurs, Tesla a grimpé de 7,27% et touché un pic historique après que le constructeur de voitures électriques a annoncé une hausse de 69% de ses livraisons au premier trimestre, à un volume sans précédent de 25.000 véhicules. A l'inverse, les autres constructeurs automobiles ont été orientés à la baisse. General Motors a cédé 3,37% et Ford Motor 1,72% à la suite de la publication de chiffres de ventes de voitures neuves inférieurs aux attentes pour le mois de mars, signe d'essoufflement. Le mouvement de baisse a aussi emporté les distributeurs, comme Penske Automotive Group (-1,86%) ou Group 1 Automotive (-6,86%). Les loueurs sont également affectés à l'instar de Hertz Global (-9%) ou Avis Budget (-5,48%), dans la crainte d'un gonflement des stocks et d'une baisse des prix de revente sur le marché de l'occasion. Accenture a perdu 1,87%, pénalisé par l'abaissement du conseil de Goldman Sachs de "neutre" à "vendre". La biotech Novocure s'est envolée de plus de 37% après une avancée dans un traitement du cancer du pancréas. Panera Bread a bondi de 7,93% après une information de Bloomberg selon laquelle la chaîne de boulangeries et de cafés, présente aux Etats-Unis et au Canada, étudie différentes options pour l'avenir, y compris une cession.