La plupart des Bourses européennes ont terminé en baisse ou à un niveau proche de l'équilibre, les investisseurs procédant à des prises de bénéfices dans le sillage de la conférence de presse de Donald Trump. "Aujourd'hui, nous assistons plutôt à des prises de profits préalables à l'arrivée au pouvoir de Donald Trump", a souligné Thomas Vlieghe, gérant allocataire d'actifs de Mandarine Gestion. Lors de sa lors de sa première conférence de presse depuis son élection à la Maison-Blanche, mercredi, Donald Trump "a ciblé le secteur de la santé et à nouveau mis en avant le secteur automobile qui sont les deux principaux secteurs en baisse sur les Bourses européennes", a-t-il relevé. Donald Trump a ainsi assuré qu'il imposerait de nouvelles conditions d'appels d'offres pour l'industrie pharmaceutique. Les titres automobiles ont par ailleurs été plombés en fin de séance par l'accusation portée contre Fiat Chrysler par les autorités américaines d'avoir truqué les moteurs de 104.000 de ses véhicules diesel aux Etats-Unis pour minimiser le niveau réel des émissions polluantes. L'Eurostoxx a perdu 0,64% L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a perdu 0,51% à 4.863,97 points. Sanofi a cédé 1,01% à 76,54 euros, Innate Pharma reculant de son côté de 1,99% à 15,25 euros, comme DBV Technologies (-2,83% à 65,12 euros) et Genfit (-2,89% à 21,84 euros). Renault a perdu 2,60% à 86,25 euros, Peugeot 1,94% à 16,93 euros, Michelin 1,37% à 104,50 euros et Valeo 1,07% à 54,45 euros. Les titres du luxe ont été tirés par les ventes en hausse du groupe suisse Richemont, à l'instar de LVMH (+1,80% à 186,55 euros) et Kering (+1,55% à 226,45 euros). Areva, dont la cotation a repris après sa suspension mardi après-midi, a perdu 9,81% à 4,69 euros. A Francfort, l'indice Dax a cédé 1,07% à 11.521,04 points. EON et RWE ont terminé tout en haut de l'indice, progressant respectivement de 2,37% à 7,17 euros et de 1,76% à 12,44 euros. ThyssenKrupp, qui a annoncé avoir racheté l'intégralité des parts détenues par Airbus Group dans leur coentreprise Atlas Elektronik, a cédé 0,84% à 23,49 euros. Les automobiles faisaient grise mine: Volkswagen a reculé de 2,45% à 147,30 euros, Daimler de 2,80% à 70,79 euros et BMW de 2,96% à 87,46 euros. Lanterne rouge du jour, Deutsche Bank a perdu 3,46% à 17,45 euros. L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a terminé quasi stable (+0,03% à 7.292,37 points) grâce à une montée des minières qui a compensé une baisse des supermarchés, permettant à l'indice vedette de battre son record en clôture pour la onzième séance de suite. Les minières ont été soutenues par la bonne tenue des cours des métaux: Anglo American est monté de 1,98% à 1.310,50 pence, Rio Tinto de 1,75% à 3.404,50 pence et BHP Billiton de 1,27% à 1.438 pence. Randgold a gagné 3,58% à 6.795 pence et Fresnillo 2,97% à 1.422 pence. Les chaînes de supermarchés ont fait l'objet de prises de bénéfices: Tesco a perdu 1,32% à 206,05 pence, Sainsbury's 0,61% à 259,80 pence et Morrison 0,21% à 239 pence. L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a reculé de 1,70% à 19.157 points, plombé par la chute de Fiat Chrysler. Le titre du constructeur automobile italo-américain, plusieurs fois suspendu, a cédé 16,14% à 8,78 euros et a entraîné dans sa chute la holding de la famille Agnelli, Exor (-9,36% à 40 euros). Ubi Banca, en passe d'acquérir trois des quatre banques régionales de la péninsule sauvées de la faillite fin 2015, a bondi de 9,12% à 3,088 euros. Derrière, Hera a gagné 3,23% à 2,304 euros et A2a 1,35% à 1,273 euro. La Bourse de Madrid était quasi stable (- 0,01% à 9407,40 points). Le secteur bancaire était globalement en baisse (Banco Santander -0,20% à 5,06 euros; CaixaBank -0,24% à 3,27 euros; BBVA -0,50% à 6,12 euros). L'aciériste Acerinox a perdu 6,72% à 12,35 euros et Mediaset 3,24% à 10,90 euros. L'électricien Iberdrola a gagné 1,10% à 6,06 euros, Gas Natural 1,04% à 17,43 euros et Enagas 1,24% à 24,12 euros. Inditex (propriétaire de Zara) a pris 0,76% à 31,62 euros et Telefonica 0,26% à 9,16 euros. L'indice SMI de la Bourse suisse a cédé 0,62% à 8.375,02 points, plombé par le recul de ses deux poids lourds pharmaceutiques, Roche et Novartis, en raison des déclarations protectionnistes de Donald Trump. Novartis a chuté de 2,22% à 72,80 CHF et Roche de 2,03% à 235,90 CHF. Actelion (+0,09% à 228,80 CHF) profitait en revanche de nouvelles rumeurs sur un accord avec le géant américain Johnson & Johnson (J&J). Dans le camp des gagnants, Richemont s'est envolé de 8,60% à 77 CHF après un trimestre meilleur que prévu, entraînant dans son sillage son concurrent Swatch (+5,46% à 349,80 CHF). Côté bancaires, UBS a perdu 0,30% à 16,70 CHF. La Cour européenne des droits de l'homme a validé jeudi la caution de 1,1 milliard d'euros imposée par la justice française à la banque après sa mise en examen en France pour encouragement à la fraude fiscale. La Bourse de Lisbonne a gagné 0,05% à 4.592,40 points. Jeronimo Martins a progressé de 0,85% à 16,06 euros. Parmi les gagnants figuraient également les papetiers The Navigator Company (+1,37% à 3,32 euros) et Altri (+0,90% à 3,93 euros). A l'inverse, la banque BCP, en forte baisse depuis l'annonce d'une augmentation de capital de 1,33 milliard d'euros, a perdu 2,77% à 0,82 euro. L'indice Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a reculé de 0,85% à 3.588,85 points. Parmi les trois valeurs dans le vert, Engie a enregistré la meilleure performance (+1,43% à 11,74 euros). Galapagos a subi le recul le plus important (-2,79% à 64,01 euros). L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a cédé 0,72% à 483,09 points. Arcelor Mittal a chuté de 3,40% à 7,45 euros et Galapos a perdu 2,79% à 64,01 euros. Le groupe de travail temporaire Randstad a gagné 0,67% à 54,50 euros. Wall Street recule La Bourse de New York a fini en léger repli jeudi, les investisseurs étant finalement échaudés par l'absence de détails donnés par le président élu Donald Trump en matière de politique économique lors de sa première conférence, organisée mercredi, depuis son succès électoral. Dow Jones a perdu 0,32%, soit 63,28 points, à 19.891,00, qui repasse ainsi sous la barre des 19.900 points alors qu'il avait frôlé les 20.000 points vendredi dernier. Le S&P-500, plus large, a perdu 4,88 points, soit 0,21%, à 2.270,44. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 16,16 points (-0,29%) à 5.547,49, ce dernier interrompant une série de quatre records de clôture de suite. Mercredi, les trois principaux indices de Wall Street avaient terminé en légère hausse après la conférence de presse de Donald Trump, laquelle a été dominée par l'affaire des documents prétendument compromettants que la Russie détiendrait à son sujet. Mais ce rendez-vous avec les médias, qui a duré plus longtemps que la plupart ne le prévoyaient, n'a rien apporté de neuf, de l'avis des analystes. Or, les promesses de baisse des impôts, d'ouverture de chantiers de grands travaux et de dérégulation de l'homme d'affaires ont dopé les valeurs américaines depuis sa victoire du 8 novembre. Après avoir bondi de 13,4% en 2016, et ce essentiellement à la faveur de "l'effet Trump", le Dow Jones fait du surplace depuis le début de l'année, n'affichant qu'une hausse de 0,66% sur les huit premières séances de 2017. "La dynamique a baissé d'un cran, du moins à court terme. Il y a une forte probabilité d'une plus grande volatilité si le programme (annoncé par Donald Trump) n'est pas mis en oeuvre ou si son exécution prend plus de temps que prévu", a déclaré Jeff Zipper, directeur général chez Private Client Reserve. Résultats attendus Les acteurs de marché ont également marqué une pause avant le début de la saison des résultats du quatrième trimestre, qui sera lancée vendredi par les poids lourds de la banque que sont Bank of America, JP Morgan Chase et Wells Fargo. Ce jeudi, l'indice S&P regroupant les valeurs financières a reculé de 0,74%, accusant la plus forte baisse sectorielle du jour. Le compartiment des télécoms a de son côté affiché la meilleure performance de la séance avec un gain de 0,63%, devant l'indice immobilier (+0,40%). Le titre Merck (+0,94%) a été la deuxième plus forte hausse du Dow Jones, derrière l'action McDonald's (+1,01%), poursuivant sur sa lancée de la veille (+2,85%). Le laboratoire continue de bénéficier de l'avance qu'il semble avoir pris face à ses concurrents dans la course au développement de traitements du cancer du poumon associant l'immunothérapie et d'autres médicaments.