La plupart des Bourses européennes ont terminé en légère baisse mardi, les investisseurs jugeant moins dur que prévu le discours de la Première ministre britannique Theresa May sur le Brexit. Le plan de Theresa May "semble avoir apaisé les craintes du marché sur un Brexit brutal, puisqu'elle a fait part de son souhait pour un accord de transition", relève Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. Mme May a annoncé qu'elle voulait un accord douanier entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, qui pourrait passer par la conclusion d'un accord complètement nouveau ou intégrer des éléments d'accords existants. Elle a par ailleurs souhaité que le processus de sortie de l'Union européenne se fasse "par étapes" afin d'éviter un changement trop brutal. L'Eurostoxx 50 a abandonné 0,29% La Bourse de Paris a cédé 0,46%, soit 22,49 points. L'indice CAC 40 s'est établi à 4.859,69 points, dans un volume d'échanges modéré de 2,8 milliards d'euros. Casino a rebondi (+3,59% à 51,74 euros), après des résultats qui lui permet d'aborder 2017 avec confiance. Dans le secteur automobile, Renault (+1,44% à 84,39 euros) a profité du dynamisme du secteur en 2016. Peugeot a pris 0,15% à 16,90 euros. Alstom a reculé de 0,91% à 26,14 euros. Il a confirmé ses objectifs pour 2020. Il a annoncé un contrat remporté, avec Colas Rail (groupe Bouygues, -1,15% à 34,50 euros) et Thales (-0,10% à 89,98 euros), pour fournir un système de métro à Hanoï. Engie (+1,11% à 11,79 euros) a été aidé par la signature d'un protocole d'accord préliminaire qui devrait lui permettre de regrouper ses filiales GRTgaz et Elengy. Bureau Veritas (-1,66% à 18,32 euros) et Innate Pharma (-3,64% à 14,57 euros) ont été pénalisés par un abaissement de recommandation. Global Bioenergies a bénéficié (+3,67% à 27,65 euros) de la commercialisation en France par Butagaz d'un certain type de bouteilles de gaz. La Bourse de Londres a nettement reculé, de 1,46%, en raison d'un rebond de la livre après le discours de Theresa May sur le Brexit. L'indice FTSE-100 a perdu 106,75 points, à 7.220,38 points. Le spécialiste des boissons alcoolisées Diageo a perdu 2,92% à 2.131,50 pence et le croisiériste Carnival 3,50% à 4.113,00 pence. Burberry a souffert (-2,69% à 1.593,00 pence), à la veille de la présentation de ses résultats trimestriels. Le groupe spécialisé dans la certification Intertek a été sanctionné (-3,20% à 3.449,00 pence) après une note défavorable. En revanche, Rolls-Royce a connu la plus forte hausse (+4,44% à 694,50 pence). Il va verser une forte amende destinée à solder une affaire de corruption à l'étranger. La banque Standard Chartered (+2,82% à 744,70 pence) et le groupe de services financiers Hargreaves Lansdown (+3,91% à 1.329,00 pence) ont bénéficié d'avis positifs. Le secteur aérien a fortement progressé, avec IAG (+1,99% à 491,50 pence) et Easyjet (+3,42% à 1.058,00 pence), après des informations de presse évoquant un rapprochement entre Lufthansa et Etihad Airways. Enfin, British American Tobacco a perdu 3,83% à 4.580,00 pence après avoir relevé son offre afin de prendre le contrôle de Reynolds. A la Bourse de Francfort, l'indice Dax a cédé 0,13% à 11.540 points et le MDax 0,23% à 22.476,56 points. Lufthansa (+4,28% à 11,81 euros) a été porté par des informations sur un possible rapprochement avec le concurrent du Golfe Etihad. Volkswagen a grappillé 0,03% à 146,35 points. Un tribunal allemand a donné raison en première instance à un client qui demandait le remboursement au prix du neuf de son véhicule, une Skoda (groupe VW) concernée par la tricherie sur les moteurs diesel du groupe allemand. Mais la justice a également dans le passé tranché en faveur de Volkswagen dans des cas similaires. Le groupe de BTP HeidelbergCement a fini dernier du Dax (-1,26% à 84,88 euros). Sur le MDax, le vendeur en ligne Zalando a lâché 5,98% à 37,28 euros. La Bourse de Bruxelles a cédé 0,17%, l'indice Bel-20 finissant à 3.588,31 points. L'indice a été tiré vers le bas par le groupe de métallurgie Umicore (-1,57% à 53,83 euros). Parmi les cinq valeurs dans le vert, le métallurgiste Bekaert a enregistré la plus forte hausse (+2,16% à 39,90 euros). La Bourse de Milan a grappillé 0,25%, l'indice FTSE Mib terminant à 19.296 points. Les banques caracolaient en tête: UniCredit (+3,51% à 2,71 euros), Ubi Banca (+3,41% à 3,396 euros) et Banco BPM (+2,29% à 2,772 euros). Saipem a progressé de 2,14% à 0,5005 euro, après avoir perdu la veille 4,39%. Telecom Italia a cédé 1,7% à 0,8375 euro, le cimentier Buzzi Unicem 1,63% à 23,61 euros et le fabricant de doudounes de luxe Moncler 1,54% à 17,24 euros. La Bourse de Madrid était à l'équilibre (-0,16%), à 9.394,90 points. Les valeurs bancaires ont reculé: Banco Santander (-0,45% à 5,04 euros), BBVA (-0,18% à 6,13 euros), CaixaBank (-1,06% à 3,25 euros). Les aciéristes terminent en berne: Arcelor Mittal (-1,58% à 7,55 euros), Acerinox (-1,62% à 12,44 euros). IAG gagne 3,77% à 5,69 euros et Acciona 2,26% à 74,09 euros. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a reculé de 0,49% à 481,77 points. Les baisses les plus importantes ont été subies par Arcelor Mittal (-2,08% à 7,52 euros), et par Galapagos (-1,42% à 63,92 euros). En revanche, la holding Altice a grimpé de 0,94% à 18,82 euros. La Bourse de Lisbonne a gagné 0,46%, à 4.597,61 points, tirée par la banque BCP. Poids lourd de l'indice PSI 20, BCP a bondi de 15,69% à 0,16 euro. Sa concurrente BPI a progressé de 0,44% à 1,13 euro. Parmi les perdants figuraient le papetier Semapa (-1,31% à 12,76 euros) et le producteur de liège Amorim (-1,60% à 8,47 euros). Wall Street recule, l'effet Trump s'essouffle La Bourse de New York a terminé dans le rouge mardi, pénalisée par le repli des valeurs financières et d'autres compartiments qui avaient rapidement progressé après l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. L'indice Dow Jones a perdu 58,96 points, soit 0,3%, à 19.826,77. Le Standard & Poor's 500, plus large, a cédé 6,75 points (-0,3%) à 2.267,89 et le Nasdaq Composite a reculé de 35,39 points (-0,63%) à 5.538,73. Les craintes de voir la nouvelle administration Trump adopter des mesures protectionnistes ont alimenté la baisse du dollar, tombé à son plus bas niveau depuis plus d'un mois, tandis que les rendements obligataires refluaient, les investisseurs réduisant leur exposition au risque. Les valeurs financières, qui ont figuré depuis l'élection présidentielle américaine du 8 novembre parmi les principales bénéficiaires de l'"effet Trump" favorable à Wall Street, grâce aux espoirs de remontée des taux et de dérégulation, ont connu leur pire séance depuis le 27 juin, l'indice S&P du secteur cédant 2,28%. Morgan Stanley a chuté de 3,79%, emportée par le repli général en dépit de l'annonce d'un doublement de ses bénéfices au quatrième trimestre. JPMorgan et Goldman Sachs accusent les plus fortes baisses du Dow, des reculs respectifs de 3,63% et 3,5%. Parallèlement, les valeurs pharmaceutiques et des biotechnologies ont souffert des déclarations du président élu américain, Donald Trump, au Washington Post sur son intention de s'attaquer aux pratiques tarifaires des laboratoires. L'indice S&P de la santé a abandonné 0,45% et parmi les grands acteurs du marché du médicament, Pfizer et Celgene ont cédé respectivement 1,41% et 2,15%. L'indice Nasdaq des "biotechs" a quant à lui reculé de 1,99%. Les transports touchés par les prises de bénéfices "On assiste à un repli des compartiments qui avaient vraiment bien profité de l'élection de Trump. Cela est dû en partie à l'impression qu'il commence à viser un certain nombre de cibles", a commenté Rick Meckler, président de LibertyView Capital Management. Les valeurs des transports, parmi lesquelles les compagnies ferroviaires, qui avaient elles aussi progressé depuis les élections, ont reculé, leur indice de référence clôturant sur une baisse de 1,12%. Le marché est par ailleurs incité à la prudence par la perspective d'une montée en cadence, dans les prochains jours, des publications de résultats. Mercredi, ce sont entre autres Goldman Sachs et Citigroup qui doivent présenter leurs comptes. Une hausse de 1,35% du compartiment de la consommation a toutefois permis aux grands indices de limiter quelque peu leurs pertes. Wal-Mart a ainsi gagné 1,92%, la plus forte contribution à la hausse pour le Dow et le S&P 500, après l'annonce de la création de 10.000 postes aux Etats-Unis. Aux fusions-acquisitions, Reynolds American s'est adjugé 3,05% après l'annonce par British American Tobacco d'une offre d'achat de 49,4 milliards de dollars sur la part du capital du groupe américain qu'il ne possède pas encore. Au total, environ 6,7 milliards d'actions ont été échangées mardi contre 6,3 milliards en moyenne sur les 20 séances précédentes. Sur le marché des changes, au-delà de la baisse marquée du dollar, la séance a été marquée par la hausse de la livre sterling, qui a pris plus de 3% face au billet vert après le discours de la Première ministre britannique, Theresa May, sur le Brexit et sa décision de soumettre aux deux chambres du Parlement le résultat des futures négociations avec l'Union européenne. Sur le marché obligataire, les emprunts d'Etat américains ont gagné du terrain, bénéficiant des propos de Donald Trump et de la baisse du dollar. Le rendement à dix ans est ainsi revenu à 2,33% contre 2,38% vendredi soir, après avoir touché en séance, à 2,305%, son plus bas niveau depuis le 30 novembre. Les marchés américains étaient fermés lundi pour le Martin Luther King Jr. Day.