Le déplacement du commissaire européen au Commerce, M. Peter Mandelson, qui effectue depuis dimanche une visite de deux jours en Algérie, n'a pas permis de débloquer l'accord bilatéral entre l'Algérie et l'UE dans le cadre des discussions relatives à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC malgré que l'Union européenne ait réaffirmé son soutien à l'Algérie dans ce processus. Pour le responsable européen "ce n'est pas le contentieux entre l'Algérie et l'UE qui retarde l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, mais il est question d'arriver à un accord multilatéral avec tous les membres de l'Organisation mondiale du commerce". L'UE souhaite également renouveler l'accord d'association avant 2010 sur le plan commercial, qui sera, selon le responsable européen, au profit de l'Algérie. A l'issue des entretiens avec de hauts responsables de l'Etat, dont le ministre du Commerce, M. El Hachemi Djaâboub, tenus hier à la résidence El Mithak, M. Mandelson a souligné, dans une conférence de presse, que l'Algérie a profité du programme de la relance économique lancé par le président Bouteflika pour développer son économie et "maintenant, il faut maintenir cette dynamique" avec, notamment, la création d'emplois pour les jeunes Algériens, générer des recettes et ouvrir l'économie avec l'extension des possibilités commerciales et le redéploiement du secteur privé. Pour le commissaire européen, l'Algérie a des capacités pour concrétiser le développement économique et social en utilisant l'atout de la richesse pétrolière, se débarrasser de la mentalité du socialisme "qui n'a plus sa place" et sortir du terrorisme "qui a gêné le pays dans son développement". Il faut aussi, selon lui, avancer avec plus de vitesse, tout en soulignant que l'UE soutien l'Algérie et fera de son mieux dans l'avenir. Dans le même cadre, il a invité l'Algérie à diversifier son économie, ses exportations et mener avec progrès les négociations commerciales. Pour l'Europe, l'accès de l'Algérie à l'OMC est une priorité numéro " 1 ", "afin d'atteindre le progrès économique de l'Algérie". A ce titre, il a réaffirmé qu'il se réjouit de la reprise des discussions à Genève en soulignant que "l'Algérie a posé son pied sur la pédale de l'accélérateur et il ne faut pas renoncer" tout en rappelant le soutien de l'UE. Sur la question de l'Euromed, il a affirmé que l'Algérie est un membre important dans cet accord, notamment sur le plan économique et financier en attendant la création de la zone de libre-échange prévue pour 2012. Néanmoins, M. Mandelson a souligné que cet accord d'association, qui est "une base" de développement des relations bilatérales entre l'Algérie et l'UE, ne fonctionne pas bien actuellement. A ce titre, il a annoncé que l'accord d'association sera renouvelé et revu sur le plan des conditions commerciales avant 2010, de façon que celles-ci soient plus avantageuses pour l'Algérie. Il sera question également de voir plus d'investissement étranger en Algérie, ce qui doit se faire avec le redéploiement du secteur privé en saisissant le moment actuel marqué par l'importance des recettes pétrolières. Dans ses réponses aux questions de la presse, il a souligné sa satisfaction par rapport aux efforts consentis par l'Algérie mais "qu'il faut faire plus d'efforts avec plus de dynamisme et renforcer sa base économique pour s'intégrer dans l'économie mondiale", a-t-il ajouté. Pour M. Mandeslon l'Algérie est très en retard et c'est le moment pour elle d'avancer. Dans ce cadre, il a expliqué que l'une des pistes pour atteindre cette intégration, c'est l'adhésion à l'OMC et il faut faire plus d'effort dans la collaboration plurilatérale avec les partenaires de l'OMC, avant de conclure que les avantages pour cette adhésion à l'OMC seront sans mesure avec les efforts entrepris de cette adhésion. Pour ce qui est du blocage dans la signature de l'accord bilatéral entre l'UE et l'Algérie dans le processus d'adhésion à l'OMC, il a indiqué qu'il y a des problèmes liés à l'énergie et les services ajoutant que "l'UE ne peut pas balayer ces problèmes et il faut des efforts de la part de l'Algérie". Concernant l'énergie, il explique que c'est par rapport au transit et la double tarification de l'énergie. Une question qui a été, selon lui, clarifiée et "le dossier est en phase finale". A rappeler que des discussions ont été menées dans ce cadre entre le ministre de l'Energie, M. Chakib Khelil, et le commissaire européen de l'énergie lors de son déplacement en Algérie. Pour ce qui est des services, il est question de l'investissement étranger afin de garantir le transfert de la technologie et le savoir-faire pour l'économie algérienne, ce qui est une "opportunité et non un problème" et profiter de l'ouverture des services afin de créer de l'emploi. Pour M. Mandelson, sa visite en Algérie n'est pas motivée par les débats sur les problèmes techniques mais consiste "à poser les jalons pour une coopération afin de régler ces problèmes". Il dira même que ce n'est pas un problème de contentieux entre l'Algérie et l'UE d'autant qu'il y a plus de 100 membres à l'OMC et "il faut régler les problèmes dans le cadre multilatéral". De son côté, le ministre algérien du Commerce, M. El Hachemi Djaâboub, a indiqué que l'Algérie réitère son option irréversible d'aller à l'OMC et que c'est avec souveraineté que l'Algérie a choisi le partenariat avec l'Europe. Avant de conclure que l'Algérie s'engage à arriver à un accord avec l'UE et que l'année 2008 sera celle de l'accès de l'Algérie à l'OMC. Pour ce qui est de l'importation des véhicules de moins de 3 ans, il affirme qu'il reste l'un des problèmes techniques posé dans cette adhésion.