L'accord bilatéral n'a pas été encore signé. Les discussions butent en particulier sur la double tarification des produits énergétiques. “Parce qu'il y a des problèmes qui n'ont pas été réglés.” C'est ce qu'a indiqué le commissaire de l'Union européenne au Commerce, M. Peter Mandelson, hier lors d'une conférence de presse organisée à la résidence d'Etat El-Mithaq, en évoquant la non-signature d'un accord bilatéral entre l'Algérie et l'UE, dans le cadre du processus d'adhésion de notre pays à l'OMC. L'Union européenne s'était engagée à soutenir la candidature de l'Algérie, mais cet engagement n'a pas encore été concrétisé. Les promesses de l'Union européenne de prêter main forte à l'Algérie dans son cheminement vers l'Organisation mondiale du commerce (OMC) restent au stade de bonnes intentions. “Nous ne pouvons pas balayer et ignorer ces questions. Il faut les régler avant de conclure”, souligne M. Peter Mandelson, en tapant du poing sur la table. Les négociations, précise le commissaire européen, butent sur les questions des prix de l'énergie et des services. Sur l'énergie, c'est la double tarification pratiquée par l'Algérie sur le marché intérieur et à l'exportation qui focalise les débats. Concernant les services, l'Union européenne souhaite une plus grande ouverture du secteur. “Ce que nous voulons c'est que des investissements étrangers soient réalisés en Algérie”, explique M. Peter Mandelson, en reconnaissant que “beaucoup de progrès ont été réalisés sur les deux volets, des progrès en phase de clarification finale”. Le commissaire de l'Union européenne au Commerce, comme pour lever tout malentendu, souligne que sa mission en Algérie “était justement de poser les jalons et les bases d'une bonne coopération” permettant le règlement des questions litigieuses. “Je ne vais pas rentrer dans les détails des négociations qui doivent être réglées à Genève. Mais, l'Algérie a posé un pied sur l'accélérateur et l'Union européenne est aux côtés de l'Algérie pour l'aider à avancer dans le processus d'adhésion à l'OMC, qui doit être conclu cette année”, affirme M. Peter Mandelson, estimant que l'adhésion à l'OMC “doit être la priorité de l'Algérie”. Le ministre du Commerce, M. El-Hachemi Djaâboub, pour sa part, a réaffirmé, l'option irréversible de l'Algérie, “d'aller à l'OMC”. M. El-Hachemi Djaâboub souligne que la visite du commissaire de l'Union européenne au Commerce “est une occasion d'aplanir les difficultés restantes”, espérant conclure rapidement un accord bilatéral. Peter Mandelson : l'Algérie pourrait adhérer à l'OMC fin 2008 Concernant l'accord d'association, le commissaire de l'Union européenne au Commerce annonce qu'il n'est pas satisfait. “Je ne crois pas qu'il fonctionne suffisamment bien à l'heure actuelle. Je suis impatient de voir ce partenariat mieux fonctionner dans l'intérêt de l'Algérie”, indique-t-il. M. Peter Mandelson parle de la nécessité “de revoir l'accord avant 2010 pour approfondir certaines clauses commerciales. Pour voir comment il est possible de tirer plus d'opportunités et plus d'avantages de l'accord”. “Je voudrais voir d'avantage d'investissements européens dans l'économie algérienne”, affirme le commissaire de l'Union européenne au Commerce. C'est qu'en matière d'investissements, les entreprises européennes sont restées trop timides. Ce sont surtout les entreprises du Golfe, des pays émergents, de la Chine qui se sont engouffrées dans ce marché aux portes de l'Europe. “Il faut aussi une plus grande ouverture de l'économie algérienne et un climat plus favorable au développement du secteur privé”, estime M. Peter Mandelson. “L'Algérie est très en retard pour pouvoir se permettre d'avoir une attitude timorée. Le moment est venu de ne pas manquer de courage, de faire preuve d'une réelle détermination”, note-t-il, ajoutant que l'Union européenne doit, elle aussi, accroître son soutien. Meziane Rabhi.