Des coups, Lionel Messi en a pris un bon paquet, dimanche soir à Bernabeu. Mais c'est l'Argentin qui a eu le dernier mot face au Real Madrid (2-3). Auteur d'un doublé dont le but de la victoire dans le temps additionnel, le quintuple Ballon d'or a réalisé une performance qui restera dans l'histoire du Clasico. Il n'avait plus marqué face au Real Madrid depuis trois ans. Une éternité à son échelle d'extraterrestre. Et puis, Lionel Messi s'est dit que la disette n'avait que trop duré. Dimanche à Santiago-Bernabeu, l'Argentin a revêtu les habits de lumière qu'il avait remisés au placard, en Ligue des champions principalement. Et les Merengue ont payé l'addition au prix fort. Le quintuple Ballon d'Or a réussi un doublé face au meilleur ennemi du FC Barcelone et permis aux Blaugrana de rester dans la course au titre de champion d'Espagne. Plus que jamais. Lumineux, Lionel Messi l'a été. Mais l'Argentin a payé cher pour parvenir à ses fins. Dimanche soir, rien ne lui a été épargné. Comme rarement, il s'est fait secouer par les hommes en blanc. Par Casemiro, à trois reprises en première période. Notamment sur un premier tacle qui a valu un jaune orangé au Brésilien (12e). Sergio Ramos, lui, a eu droit à son rouge pour un tacle sur le même Leo (77e). Une intervention qui sentait bon la testostérone et à ne pas montrer dans les écoles. Sinon de MMA.
" Il faut le féliciter, point barre" Cerise sur le gâteau, ce coup de coude involontaire de Marcelo que l'Argentin a pris en plein dans les gencives et qui l'a obligé à terminer le premier acte avec une compresse XXL dans la bouche. Elle n'a pas entamé sa lucidité. En tout cas beaucoup moins que le tampon qu'il avait pris mercredi face à la Juventus, en retombant tête la première sur la pelouse du Camp Nou (0-0). La preuve, Lionel Messi l'a donnée après la demi-heure de jeu quand il s'est transformé en couteau et a réduit la défense du Real au rang de plaquette de beurre ramollie (1-1, 33e). La seconde lame ? Il a fallu attendre la toute dernière seconde. Ou pas loin. Une passe en retrait bien sentie de Jordi Alba. Une reprise aux petits oignons de Messi (92e, 2-3). Et une célébration que Santiago-Bernabeu n'oubliera pas de sitôt. La Pulga a retiré son maillot, l'a ostensiblement tendu aux supporters du Real, s'est signé. Et a remballé ses affaires. La satisfaction du travail bien fait avec un historique 500e but dans les bagages. "Il faut le féliciter, point barre. Je n'ai rien d'autre à dire." Zinedine Zidane n'a évidemment pas voulu s'éterniser sur le cas de son bourreau du soir. Luis Enrique, lui, s'est montré un peu plus prolixe. Et heureux comme un gosse après une soirée pas comme les autres. Ce dernier Clasico gagné à la tête du Barça, le technicien sait à qui il la doit. "Leo Messi est tout le temps déterminant, jusqu'à ce qu'il rentre chez lui pour manger. Il est le meilleur joueur de toute l'histoire, de toutes les équipes, et j'en ai vu des matches de football en vidéo... Dans le football moderne, même lorsque tout le monde est au top physiquement et techniquement, il continue à faire la différence. C'est une chance pour les supporters barcelonais". Pour le football aussi. Beaucoup moins pour le Real Madrid.
Ramos et Piqué se sont encore échangés des amabilités Les inséparables Sergio Ramos et Gerard Piqué ont de nouveau animé l'après-match entre le Real Madrid et le FC Barcelone. Au centre des discussions, l'expulsion du premier et le favoritisme arbitral dont bénéficierait le club merengue selon le second. Que serait un Clasico sans ses petites polémiques d'avant et d'après-match ? Pas grand-chose. Si le spectacle était bien au rendez-vous sur le rectangle vert de Bernabéu lors de la victoire 3-2 du Barça, l'après-match a été tout aussi animé. Et comme souvent dans ces cas-là, Sergio Ramos et Gerard Piqué ne sont jamais très loin.
L'expulsion polémique de Ramos Tout est parti d'un fait de jeu. Alors que l'on jouait la 77e minute et que le Barça menait 2-1, Sergio Ramos s'est fait expulser après un tacle les deux pieds décollés sur Leo Messi. Avant de sortir du pré, le défenseur du Real Madrid a félicité ironiquement Piqué avant de lui montrer du doigt la tribune présidentielle du stade Santiago Bernabéu. "Maintenant, tu parles", lui a lancé Ramos, en réponse à des propos tenus par le défenseur catalan le mois dernier. Piqué avait en effet déclaré après la victoire de l'Espagne face à la France qu'il n'aimait pas les valeurs du Real Madrid et que certaines personnes assises aux côtés de Florentino Pérez à Bernabéu "tiraient les ficelles du pays". Sur Twitter ou devant la presse, Piqué dénonce aussi souvent un "arbitrage pro-Real", comme récemment après la qualification des hommes de Zidane face au Bayern Munich.
Piqué : "On sait qu'à Madrid, les arbitres sont permissifs" Invité après le Clasico à commenter l'expulsion de son coéquipier de sélection, Gerard Piqué a d'abord contredit ce dernier qui déclarait plus tôt aux médias espagnols qu'il n'avait pas touché Messi sur l'action de l'expulsion et que cette dernière ne méritait qu'un jaune : "Quand Sergio va rentrer chez lui, il va revoir l'action et regretter ce qu'il a dit. L'action est très claire, c'est un rouge direct", a lâché Piqué, avant d'aborder son thème préféré. "On sait qu'ici à Madrid les arbitres sont permissifs et je crois que les Madrilènes sont habitués à ça. Quand ce n'est pas le cas (quand l'arbitrage n'est pas en leur faveur), on voit les réactions qu'ils ont."
Ramos : "Piqué a eu ce qu'il voulait" Une petite sortie à laquelle Sergio Ramos a évidemment réagi quelques minutes plus tard, là encore en zone mixte : "Les Barcelonais ont une autre façon de voir le football, ils parlent tout le temps des arbitres. Nous, nous ne le ferons pas." A d'autres journalistes présents en zone mixte, Ramos est ensuite revenu sur son échange sur le terrain avec Piqué : "A Geri (surnom de Piqué), je lui ai dit qu'il aimait parler des arbitres et leur mettre la pression. Et que finalement, avec tout ce qu'il disait dans ses tweets, toutes ses plaintes, il avait eu ce qu'il voulait. Un arbitrage permissif ? Il doit peut-être parler de leur match face au PSG..." Le mot de la fin enfin pour Piqué, sur Twitter : "Joyeuse Saint Jordi (une fête catalane), une rose (qui s'offre traditionnellement à cette occasion en Catalogne), un maillot, 2-3 et on rentre à la maison." Vivement le prochain rassemblement de la sélection espagnole.