Après la CNEP Banque, la BADR se lance dans le crédit immobilier pour se diversifier dans un marché qui devient de plus en plus concurrentiel. Le crédit immobilier de la BADR sera destiné aux habitants des zones rurales, a annoncé hier à Alger son P-DG, M. Boualem Djebbar, en marge d'une rencontre sur le financement de l'économie regroupant le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, et les directeurs des banques publiques. "Ce nouveau produit vient renforcer la contribution de la BADR dans le financement des projets visant à développer le secteur agricole et rural", a précisé M. Djebbar. A noter que le développement du crédit immobilier en Algérie a été suivi par des actions visant le renforcement des dispositifs de financement du logement et le développement de la promotion immobilière, la réduction des coûts de la transaction par l'allègement de la charge fiscale sur les transactions immobilières. Basé sur le financement des secteurs stratégiques tels que la pêche, l'agriculture, l'agroalimentaire, la transformation et l'emballage des boissons, cette banque s'aligne aujourd'hui sur d'autres créneaux de financement. Le crédit immobilier, constitue donc le moyen efficace pour un cadre ou un employé de voir son rêve d'accession à la propriété se réaliser dans des délais raisonnables. Et les intervenants dans ce secteur ne s'y sont pas trompés tant la demande semble forte et le potentiel de progression important. Aujourd'hui un particulier peut aisément souscrire un crédit immobilier pour peu que son revenu soit jugé suffisant et stable aux yeux de l'organisme de crédit. Concernant les prérogatives de la Badr, elles sont schématisées principalement dans le financement de l'agriculture où la céréaliculture s'adjuge la part de lion des crédits alloués. Mais, parfois, elle dépasse ce créneau. D'ailleurs, pour le premier semestre 2006, plus de 278 millions de dinars ont été consacrés pour le secteur privé hors circuit agricole. Comme elle privilégie également le secteur privé qui bénéficie des 4/5 des crédits offerts par ladite banque laissant le cinquième restant pour le secteur public. Les catégories qui sont censées bénéficier des crédits de la Badr sont les PME, le financement des activités créées dans le cadre du programme de l'Ansej, mais aussi les grandes entreprises. Enfin, le montant des crédits accordés dans le domaine agricole, jusqu'au 30 juin 2007, s'élève à 79 milliards de dinars dont plus de 75 milliards sont destinés à la branche céréalière. Outre cette dernière, la Badr intervient aussi pour le financement de la pêche, l'aquaculture, l'industrie alimentaire et l'habitat rural, dans l'attente d'intégration d'autres crédits à l'instar du leasing et des crédits à la consommation. M. Djoudi a, pour sa part, indiqué au cours des travaux que la spécialisation de certaines banques et institutions financières, à l'image de la Badr dans le financement de l'agriculture ou la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep) dans le financement immobilier, représente un des volets de la réforme financière engagée par les pouvoirs publics. Aucun détail n'a été révélé sur les modalités et conditions d'attribution de ce crédit ou les taux d'intérêts par M. Djebbar qui s'est contenté d'indiquer que ce produit serait lancé "très prochainement". La Badr, qui retrouve peu à peu sa vocation originelle de banque agricole, confirme, ainsi, avec ce nouveau produit, destiné exclusivement au financement de l'immobilier rural, son retour à cette vocation. D'après les dernières statistiques disponibles, plus de 85 % du portefeuille de la BADR est axé sur le financement des secteurs de l'agriculture, l'agroalimentaire, de l'emballage et la chaîne du froid, la pêche et les activités périphériques contribuant au développement rural. Par ailleurs, le patron de la BADR a affirmé que 128 000 dossiers de crédits agricoles dans le cadre du Fonds national pour le développement agricole et rural (FNDAR) ont été traités jusqu'à la fin 2007 pour un montant de 123 milliards de dinars dont 200 millions de dinars pour la revalorisation de terres agricoles dans le cadre des concessions de l'Etat.