"Il y avait beaucoup d'enfants. C'est une tragédie". Le Royaume-Uni s'est réveillé sous le choc mardi après l'attentat suicide contre une salle de concert de Manchester qui a surtout visé enfants et adolescents. L'attentat, perpétré par un homme qui a fait détoner un engin explosif dans le foyer de la Manchester Arena à la sortie d'un concert de la pop-star américaine Ariana Grande, a fait au moins 22 morts et 59 blessés. La police a indiqué que des enfants figuraient parmi les victimes, sans en détailler le nombre. Confirmant les craintes qui ont surgi rapidement puisque Ariana Grande attire d'abord un public de pré-adolescentes qui constituaient l'essentiel de son auditoire lundi soir dans cette salle de 21.000 places. Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent un jeune public paniqué essayant de sortir le plus rapidement de la salle. "Nous savons qu'un terroriste isolé a fait détoner un engin explosif à l'une des sorties de la salle, choisissant délibérément l'endroit et l'heure pour causer un maximum de victimes, dont de nombreux enfants et jeunes", a souligné la Première ministre britannique Theresa May dénonçant "une attaque terroriste épouvantable". Des milliers d'enfants, parfois âgés de moins de dix ans, et d'adolescents assistaient au concert et ont fui les lieux, paniqués, après l'explosion. Mardi, de nombreux parents étaient toujours à la recherche de leurs enfants, alors qu'une structure d'accueil a été mise en place au stade de football de Manchester City pour apporter un soutien aux victimes et aux proches. Peu avant midi, l'attaque n'avait pas encore été revendiquée. "Je peux confirmer que l'assaillant est mort" dans l'attaque. "Il portait un engin explosif improvisé qu'il a détoné pour causer cette atrocité", a déclaré Ian Hopkins, commissaire de police de Manchester à la presse. "Nous pensons à ce stade que l'attaque a été menée par un homme. La priorité sera d'établir s'il a agi seul ou s'il a reçu l'appui d'un réseau", a-t-il ajouté, sans donner d'autre détail sur l'identité de l'assaillant. "La police et les services de renseignement pensent connaître l'identité mais ne peuvent confirmer son nom à ce stade", a précisé Theresa May. L'explosion a provoqué des scènes de panique dans la salle de concert, mais aussi dehors, où des parents attendaient la sortie de leurs enfants.
'Barbare' "Il y avait beaucoup d'enfants et d'adolescents. C'est une tragédie", a déclaré Stephanie Hill, venue assister au concert avec sa fille Kennedy. "Les gens tombaient les uns sur les autres dans l'escalier. C'était le chaos complet. On voulait sortir de là le plus rapidement possible car on pensait qu'il y aurait peut-être quelqu'un en train de tirer sur la foule", a raconté Kennedy. "Ma maman m'a dit que c'était peut-être une explosion due au gaz mais lorsqu'on a appris que c'était un attentat terroriste, j'ai eu très peur", a déclaré Grace Trippitt, 11 ans, qui a également assisté au concert avec sa mère. La ministre britannique de l'Intérieur Amber Rudd a dénoncé une "attaque barbare visant délibérément parmi les plus vulnérables de notre société: des jeunes et des enfants sortis pour aller voir un concert pop". "C'est une fois de plus la jeunesse, nos modes de vie, notre culture qui ont été attaqués", a dit son homologue français, Gérard Collomb, réagissant à cette attaque qui intervient un an et demi après l'attentat jihadiste contre la salle de concert parisienne du Bataclan qui a fait 90 morts. "J'ai vu des pères porter dans leurs bras leurs petites filles en pleurs. C'était sans doute le premier concert pour beaucoup d'entre elles et probablement le dernier", a rapporté Sebastian Diaz, 19 ans. C'est l'attentat le plus meurtrier à avoir frappé le Royaume-Uni depuis la série d'attaques suicide ayant fait 56 morts, dont les quatre kamikazes, et 700 blessés dans les transports londoniens en juillet 2005. La campagne en vue des élections législatives du 8 juin a été suspendue jusqu'à nouvel ordre.
'Des losers' A Manchester, la gare de Victoria, située juste à côté de l'Arena, était fermée et l'accès à la salle de concert barrée par un cordon de police jaune portant la mention "scène de crime, défense d'entrer". Les blessés ont été dirigés vers huit hôpitaux de la ville, a indiqué la police. "On a écouté la dernière chanson et soudain, il y a eu comme un flash avec un bang et puis de la fumée", a raconté à la BBC Gary Walker, de Leeds, venu avec sa femme pour attendre leur fille à la sortie du concert. M. Walker a dit avoir été blessé au pied par un éclat de métal et sa femme a été blessée à l'estomac. L'attentat s'est déroulé deux mois jour pour jour après celui de Londres qui avait fait 5 morts. Un homme avait foncé dans la foule avec un véhicule et poignardé un policier avant d'être abattu, près du Parlement. "Notre solidarité avec le peuple du Royaume-Uni est totale", a déclaré le président américain Donald Trump en condamnant cette attaque qui a largement occulté sa visite à Bethléem en Cisjordanie occupée. "Tellement de jeunes gens magnifiques, vivants et aimant la vie, assassinés par des losers malfaisants", a-t-il ajouté. La chancelière allemande Angela Merkel a exprimé sa "tristesse" et son "horreur". Le président français Emmanuel Macron son "effroi" et sa "consternation". Le président russe Vladimir Poutine s'est dit prêt à "développer la coopération antiterroriste" avec la Grande-Bretagne après cet attentat "cynique et inhumain". Arrestation d'un homme de 23 ans La police de Manchester a annoncé mardi l'arrestation d'un homme de 23 ans en lien avec l'attentat suicide qui a fait au moins 22 morts, dont des enfants, à la sortie d'un concert lundi soir. "Nous pouvons confirmer l'arrestation d'un homme de 23 ans dans le sud de Manchester", a indiqué la police dans un communiqué. L'auteur de l'attentat est mort après avoir déclenché un engin explosif, avait indiqué auparavant la police.
Ce n'est pas nouveau en Grande-Bretagne Cette action, en effet, fait suite à plusieurs attaques en ce pays d'Europe, le 7 juillet, quatre attentats suicide coordonnés à l'heure de pointe dans trois rames de métro et un bus londoniens font 56 morts, dont les quatre kamikazes, et 700 blessés. Un groupe se réclamant d'Al-Qaïda revendique les attaques. Quinze jours plus tard, quatre attentats manqués, au mode opératoire similaire, sont menés de manière coordonnée et quasi-simultanée dans trois rames de métro de Londres et dans un bus. Les bombes artisanales n'explosent pas en raison d'une erreur de calcul dans la fabrication des explosifs. Selon la justice, les deux séries d'attentats sont liées. une autre attaque terroriste Le 30 juin, une voiture-bélier remplie de bouteilles de gaz est précipitée contre le principal terminal de l'aéroport de Glasgow (Ecosse), très fréquenté en ce début de vacances scolaires, sans exploser. Un Indien qui conduisait le véhicule est grièvement brûlé après s'être aspergé d'essence. Il décède un mois plus tard. Le passager, un médecin irakien, est arrêté. Il sera condamné en 2008 à la prison à vie. La veille, deux Mercedes piégées, remplies de bidons d'essence, de bouteilles de gaz et de clous avait été découvertes garées près de Piccadilly Circus, au coeur de Londres. Un problème de connexion dans le dispositif de détonation avait empêché les deux voitures d'exploser, selon les enquêteurs. Le 22 mai, deux Londoniens d'origine nigériane renversent en voiture un soldat de 25 ans, Lee Rigby, dans le sud-est de Londres avant de le frapper de nombreux coups de couteau et de tenter de le décapiter. Sur une vidéo filmée juste après l'agression, l'un des meurtriers déclare avoir voulu venger les "musulmans tués par des soldats britanniques". Le 5 décembre, Muhaydin Mire, 30 ans, né en Somalie, blesse au couteau deux personnes, dont une grièvement, à l'entrée de la station de métro de Leytonstone, dans l'est de Londres, deux jours après les premières frappes aériennes britanniques visant le groupe Etat islamique (EI) en Syrie. L'attaque est qualifiée de "terroriste" par les autorités. L'auteur sera condamné à la prison à vie. Le 22 mars, un homme fonce dans la foule avec son véhicule sur le pont de Westminster, qui enjambe la Tamise face à Big Ben, avant de poignarder mortellement un policier devant le Parlement. L'attaque a fait cinq morts. Son auteur, Khalid Masood, un citoyen britannique converti à l'islam, a été abattu par la police. L'attentat a été revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) mais Scotland Yard a dit ne pas avoir "trouvé de preuve d'une association" de Masood avec l'EI ou Al-Qaïda. Scotland Yard a annoncé en mars que les services de sécurité britanniques avaient "déjoué treize tentatives d'attentat terroriste depuis juin 2013".
L'EI derrière l'acte Cette attaque terroriste qui a fait bon nombre de morts, a été revendiquée par le groupe Etat Islamique, un crime "cynique" et "inhumain". Le Président russe Vladimir Poutine a présenté ses condoléances aux autorités et au peuple britanniques suite à l'attaque perpétrée lundi soir dans une salle de concert de Manchester. Vladimir Poutine a exprimé ce mardi ses condoléances au Royaume-Uni. Dans un message adressé à la Première ministre britannique Theresa May. " Nous condamnons fermement ce crime cynique et inhumain. Nous espérons que ses commanditaires n'échapperont pas à un châtiment mérité ", a indiqué M. Poutine. Le chef d'Etat russe s'est par ailleurs dit prêt à " intensifier la coopération avec les partenaires britanniques en matière de lutte antiterroriste au format bilatéral ainsi qu'au niveau international ". Un attentat perpétré lundi soir près de la salle omnisports Manchester Arena, dans le nord de la ville britannique de Manchester, où se déroulait un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande, a fait au moins 22 morts et 59 blessés.
Les leaders mondiaux réagissent La communauté internationale a exprimé son émotion et présenté ses condoléances aux familles des victimes de l'attentat de Manchester. La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a fait une déclaration analogue. Le président chinois Xi Jinping a adressé à la reine Elisabeth II un télégramme de condoléances. " Le chef de l'Etat a exprimé ses sincères condoléances aux familles des blessés et des morts. Xi Jinping a souligné qu'en cette période pénible, les peuples chinois et britannique resteront inexorablement ensemble ", a annoncé la télévision centrale de Chine. Le Premier ministre indien Narendra Modi a déclaré que l'Inde condamnait résolument l'attentat perpétré à Manchester. " Je suis attristé par l'attentat à Manchester. Nous le condamnons résolument. Nos pensées sont avec les familles des victimes, nos prières - avec les blessés ", a-t-il écrit sur son compte Twitter. Le Premier ministre australien Malcolm Turnbull a exprimé ses condoléances et sa solidarité avec le peuple britannique. " Nos pensées et nos prières sont avec les victimes de cet attentat et avec leurs familles. Cet incident, cet attentat est particulièrement atroce, particulièrement criminel et particulièrement terrible, car il visait spécifiquement les adolescents " a déclaré le chef du gouvernement australien cité par la chaîne Sky News. Au Canada, le Premier ministre Justin Trudeau a indiqué que " les Canadiens ont appris avec horreur l'attentat survenu à Manchester ", sur son compte Twitter. Le Premier ministre français Edouard Philippe a lui aussi condamné le " terrorisme le plus lâche"après l'attaque meurtrière de Manchester qui a visé "spécifiquement, et sciemment" de très jeunes gens pendant un concert. "Devant ce crime abominable, je veux dire aux citoyens de Manchester et au peuple britannique ma tristesse, la solidarité du peuple français et son amitié indéfectible", a déclaré le nouveau chef du gouvernement, dans un communiqué de Matignon. Le gouverneur de l'Etat de New York Andrew Cuomo a fait part de son émotion. " Mon cœur est brisé par l'attentat atroce perpétré à Manchester. Nous allons renforcer les mesures de sécurité et les patrouilles ", a écrit le gouverneur sur son compte Twitter. La chanteuse américaine Ariana Grande s'est dite " brisée ", sur son compte, suivi par 45 millions de fans. " Du fond du cœur, je suis affreusement désolée. Je n'ai pas de mots ", a twitté mardi la chanteuse, qui effectue actuellement une tournée en Grande-Bretagne.
Contrôles policiers renforcés Suite à la tragédie à Manchester, le maire de Londres a annoncé que les contrôles de police dans la capitale seraient renforcés. Les autorités de Londres augmenteront le nombre de policiers dans les rues de la ville après l'attentat de Manchester, d'après le maire de la capitale britannique Sadiq Khan. " Je reste en contact permanent avec la police de Londres qui révise actuellement les mesures de sécurité dans la ville. Aujourd'hui, les Londoniens verront plus de policiers dans nos rues ", a déclaré M. Khan sur sa page Twitter.