La croissance du secteur privé de la zone euro a légèrement ralenti en juin, mais cela ne l'empêche d'enregistrer au deuxième trimestre sa meilleure performance en plus de six ans, selon des enquêtes qui montrent aussi que les entreprises abordent le second semestre 2017 en bonne santé. L'indice PMI composite définitif, qui intègre à la fois les services et l'industrie, est ressorti à 56,3, contre 56,8 en mai, et 55,7 en estimation "flash". Il se maintient depuis la mi-2013 au-dessus de la barre de 50 qui marque la séparation entre contraction et croissance. "Le chiffre définitif est ressorti à un niveau supérieur à l'estimation provisoire, ce qui suggère que la perte d'élan à la fin du deuxième trimestre a été minime", a déclaré Chris Williamson, économiste chez HIS Markit. Il ajoute que les données PMI laissent entrevoir une hausse de 0,7% du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre, soit une croissance supérieure à celle de 0,5% attendue en moyenne par les économistes sur la période. Le seul secteur des services a vu sa croissance ralentir un peu plus, avec un indice à 55,4 en juin contre 56,3 en mai. Signe de la confiance des entreprises, ils ont embauché davantage en juin. La composante mesurant l'emploi a atteint 53,9, soit un deuxième plus haut depuis le début de 2008.
Les services freinent la croissance en Allemagne L'activité dans le secteur des services allemand est restée solide en juin malgré un léger ralentissement qui a freiné la croissance du secteur privé, montrent les résultats définitifs de l'enquête Markit auprès des directeurs d'achats publiés. L'indice PMI composite, qui représente plus des deux tiers de l'économie du pays, a ralenti à 56,4 le mois dernier contre 57,4 en mai et 56,1 en version flash. Il reste nettement au-dessus du niveau des 50. La croissance du secteur privé tient pour l'essentiel au secteur manufacturier, qui a connu en juin sa croissance la plus marquée en plus de six ans. Dans les services, l'activité a baissé à 54,0 en juin, son plus bas niveau depuis cinq mois, après 55,4 en mai. Les fournisseurs de services relèvent une baisse des pressions sur les coûts en raison du ralentissement de la hausse des prix des à l'entrée des usines, qui a atteint son plus bas niveau depuis septembre 2016. Les prix facturés par les entreprises de services ont progressé à leur rythme le plus lent depuis huit mois. "Les chiffres du PMI, les derniers du deuxième trimestre, suggèrent que la croissance du secteur privé allemand restera solide", a déclaré Trevor Balchin, économiste chez IHS Markit. Les économistes tablent sur une croissance de 0,7% au deuxième trimestre après +0,6% sur les trois premiers mois de l'année.
La croissance reste solide malgré un ralentissement en France La croissance de l'activité dans le secteur des services a légèrement marqué le pas en France au mois de juin, tout en conservant un rythme soutenu sous l'effet d'une progression marquée des nouveaux contrats, selon la version définitive de l'indice Markit publiée. L'indice d'activité des services s'est établi à 56,9 le mois dernier, en retrait par rapport au chiffre de 57,2 enregistré en mai mais au-delà de la première estimation de 55,3 publiée le 23 juin. Il se maintient ainsi non loin de son pic de près de six ans enregistré en mars (57,5) et reste pour le douzième mois consécutif au-dessus du seuil de 50 qui distingue croissance et contraction de l'activité. L'indice composite, qui associe des éléments de l'indice des services et de celui du secteur manufacturier - dont l'activité a de nouveau accéléré en juin après son léger tassement de mai - a quant à lui atteint 56,6 le mois dernier, refluant légèrement par rapport à son niveau de mai, qui, à 56,9, constituait un plus haut depuis mai 2011. Il s'inscrit lui aussi au-dessus de son estimation "flash" de 55,3 et, tout comme l'indice des services, ne s'est pas retrouvé sous le seuil de 50 depuis juillet dernier. La croissance de l'activité en juin dans les services a été alimentée par la poursuite de la progression des nouveaux contrats, dont le volume connaît une expansion continue depuis mars 2016. Dans ce contexte de progression de la demande, les prestataires de services ont augmenté leurs effectifs pour le sixième mois consécutif et le taux de créations de postes a atteint son plus haut niveau depuis mars 2008. Les chefs d'entreprise du secteur interrogés par le cabinet d'études restent par ailleurs très optimistes sur leurs perspectives d'activité à un an, même si leur niveau de confiance se replie par rapport au plus haut depuis avril 2011 atteint en mai. Pour Alex Gill, économiste à IHS Markit, "la demande solide et l'optimisme marqué (des chefs d'entreprises) devraient se traduire par une poursuite des créations de postes dans les prochains mois".
Ralentissement plus que prévu en Italie La croissance dans le secteur italien des services a ralenti pour le deuxième mois de suite en juin après avoir atteint en avril son rythme le plus élevé depuis près de 10 ans, montrent les résultats définitifs de l'enquête Markit auprès des directeurs d'achat. L'indice PMI Markit/Adaci des services a fléchi à 53,6 le mois dernier contre 55,1 en mai et 56,2 en avril, tout en se maintenant nettement au-dessus du niveau de 50. Dix économistes interrogés par Reuters attendaient cet indice en moyenne à 54,6. L'indice PMI manufacturier italien, publié lundi, s'est caractérisé par le maintien, malgré un léger tassement, d'un rythme de croissance solide. L'indice composite est revenu à 54,5 en juin, contre 55,2 en mai et 56,8 en avril. Le PIB italien a enregistré une hausse de 0,4% au premier trimestre de l'année, soit une accélération par rapport à la croissance de 0,3% enregistrée sur les trois derniers mois de 2016.
Accélération de la croissance dans les services espagnols La croissance dans le secteur espagnol des services s'est accélérée en juin, à la faveur notamment d'une hausse marquée des embauches et des nouvelles commandes, confortant les attentes d'une expansion de l'économie au deuxième trimestre du même ordre ou supérieure que celle des trois premiers mois de l'année. L'indice PMI Markit a ainsi atteint 58,3 le mois dernier, un pic depuis août 2015, après 57,3 en mai et 57,8 en avril. Cet indice est au-dessus de la barre des 50 depuis octobre 2013. "Le secteur des services espagnols a fini le premier semestre en beauté, avec notamment une production et de nouvelles commandes connaissent leur croissance la plus soutenue en près de deux ans (...)", a noté Andrew Harker, économiste chez Markit. "En combinant ces résultats avec ceux du secteur manufacturier, les données suggèrent que la production a augmenté au deuxième trimestre plus rapidement qu'au premier, ce qui est de bon augure pour le produit intérieur brut (PIB)." Le secteur des services représente plus de la moitié du PIB espagnol. Le pays a enregistré une croissance de 0,8% au premier trimestre, après +0,7% en octobre-décembre 2016, et le gouvernement estime une nouvelle accélération possible au deuxième trimestre. Le secteur manufacturier espagnol a poursuivi son expansion en juin, avec un indice à 54,7, avec notamment une croissance solide de la production et des nouvelles commandes et des créations d'emploi qui restent proches de leurs records.
Le PMI des services irlandais à un creux de sept mois La croissance dans le secteur des services irlandais a décéléré en juin pour évoluer à son rythme le plus lent depuis sept mois, sous le coup d'un ralentissement de la hausse des nouvelles commandes domestiques, montre l'enquête Investec. Son indice PMI est ainsi revenu à 57,6 le mois dernier, contre 59,5 en mai, mais il n'est pas passé sous la barre des 50 depuis juin 2012, quand l'Irlande était à mi-parcours d'un plan d'aide international de trois ans. En 2016, pour la troisième année de suite, l'Irlande a affiché la croissance économique la plus élevée de toute l'Union européenne et ce malgré la décision de la Grande-Bretagne de quitter l'Union européenne. L'indice PMI manufacturier s'est établi à 56,0 en juin, atteignant un pic de 23 mois, contre 55,9 en mai. Prises ensemble, les deux enquêtes PMI suggèrent "une très solide croissance dans son ensemble" dans le secteur privé irlandais au cours du premier semestre, a noté Philip O'Sullivan, économiste en chef chez Investec Irlande.