La croissance du secteur privé de la zone euro est restée solide en juillet, en dépit d'un léger ralentissement par rapport au mois de juin, notamment dans les services en Allemagne et en France. L'indice PMI composite définitif, qui intègre à la fois les services et l'industrie, est ressorti à 55,7 en juillet, après 56,3 en juin et 55,8 en estimation "flash". Il se maintient depuis la mi-2013 au-dessus de la barre de 50 qui marque la séparation entre contraction et croissance. "Les chiffres montrent un léger ralentissement de la croissance en juillet, mais cela donne encore une image optimiste des conditions d'activité", déclare Chris Williamson, économiste chez IHS Markit. Il ajoute que les données PMI suggèrent une hausse de 0,6% du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre, conforme au chiffre annoncé mardi lors d'une estimation préliminaire. Signes que l'activité pourrait poursuivre sur sa lancée en août, les prises de commandes ont augmenté et les entreprises ont embauché en juillet. La composante mesurant l'emploi est restée stable à 54,4, comme en juin, un de ses plus hauts niveaux depuis la dernière décennie. "Sur les quatre plus grandes économies de la zone euro, seule l'Italie enregistre une croissance des services plus forte en juillet", relève Chris Williamson. Le seul secteur des services de la zon euro a vu sa croissance se maintenir à 55,4, comme en juin. La croissance des nouvelles commandes pour les services a accéléré en juillet, le sous-indice ressortant à 55,2, contre 55,1 en juin.
La croissance allemande à un creux de 10 mois Le secteur des services allemand a enregistré en juillet son rythme de croissance le plus faible en dix mois, ce qui limite l'expansion du secteur privé dans son ensemble de la première économie européenne en ce début de troisième trimestre. L'indice PMI composite, regroupant les services et le secteur manufacturier, est ainsi revenu à 54,7, contre 56,4 en juin et 55,1 en estimation "flash". Malgré ce recul, cet indice reste largement au-dessus de la barre des 50 qui sépare croissance et contraction d'une activité. Pour le seul secteur des services, l'indice PMI s'est établi à 53,1%, contre 54,0 en juin et 53,5 en estimation flash. L'indice PMI manufacturier définitif s'est élevé à 58,1 en juillet, son plus bas niveau en cinq mois, après 59,6 en juin. Selon Trevor Balchin, économiste chez Markit, les chiffres de juillet suggèrent un ralentissement de la croissance allemande en cette entame de second semestre. "Ceci étant dit, le tableau d'ensemble est quand même celui d'une croissance sous-jacente solide. Le ralentissement de juillet vient après un deuxième trimestre qui a été le meilleur en six ans.", a-t-il dit. "L'emploi dans le secteur privé a augmenté et les perspectives pour l'activité restent très positives." Markit anticipe une croissance de 2% pour l'économie allemande cette année, ce qui serait un pic depuis 2011.
La croissance reste soutenue dans les services en France La croissance de l'activité dans le secteur des services s'est maintenue à un rythme soutenu le mois dernier en France, bien qu'en retrait par rapport au mois de juin, toujours tirée par la vigueur des nouvelles commandes, selon la version définitive de l'indice Markit publiée jeudi. L'indice d'activité des services s'est établi à 56,0 le mois dernier, en retrait par rapport à sa marque de juin (56,9) mais légèrement au-dessus de la première estimation de 55,9 publiée le 24 juillet. Il évolue depuis maintenant treize mois au-dessus du seuil de 50 qui distingue croissance et contraction de l'activité. L'indice composite, qui associe des éléments de l'indice des services et de celui du secteur manufacturier - dont l'activité a légèrement accéléré en juillet - s'est quant à lui inscrit à atteint 55,6 le mois dernier contre 56,6 en juin. Il ressort juste au-dessous de son estimation "flash" de 55,7 et, tout comme l'indice des services, dépasse le seuil de 50 depuis juin 2016. La croissance de l'activité en juillet dans les services a été alimentée par la poursuite de la progression des nouveaux contrats, dont le volume connaît une expansion continue depuis l'hiver 2016. Dans ce contexte de progression de la demande, les prestataires de services ont augmenté leurs effectifs pour le septième mois consécutif mais à un rythme sensiblement inférieur à celui de juin. Les chefs d'entreprise du secteur interrogés par le cabinet d'études restent par ailleurs très optimistes sur leurs perspectives d'activité à un an, même si leur niveau de confiance est en retrait par rapport au plus haut de six ans touché en mai.
Légère accélération en Grande-Bretagne La croissance dans le secteur des services britannique a connu une légère accélération en juillet après avoir touché son rythme le plus bas en quatre mois en juin, ce qui suggère que le pays s'oriente vers une augmentation "régulière mais lente" de son produit intérieur brut (PIB). Cette donnée est un nouveau signe montrant que l'économie britannique éprouve des difficultés à accélérer après avoir enregistré en 2017 son plus lent démarrage en cinq ans, un tableau mitigé qui devrait inciter la Banque d'Angleterre à ne pas augmenter ses taux d'intérêt plus tard dans la journée. L'indice PMI calculé par HIS Markit s'est établi à 53,8 contre 53,4 en juin et un consensus Reuters de 53,6. L'indice composite remonte de son côté à 54,1 contre 53,8 en juin. Dans leur ensemble, toutes les données PMI laissent entrevoir, selon Markit, une hausse du PIB de 0,3% au troisième trimestre par rapport au deuxième, soit un rythme de croissance similaire que sur les trois mois à fin juin après un PIB en augmentation de 0,2% sur le premier trimestre. Il y a trois mois, la BoE avait dit tabler sur une croissance de 1,9% en 2017, comme en 2016, mais il y a de fortes chances pour qu'elle abaisse ses prévisions dans la foulée de l'annonce de sa décision de politique monétaire, attendue à 11h00 GMT. Les anticipations des chefs d'entreprise dans le secteur des services se sont améliorées par rapport à juin mais restent à un de leurs plus bas niveaux depuis la fin 2012. "Les anticipations des entreprises pour l'année à venir sont à un niveau qui, par le passé, était symptomatiques d'une économie au point mort, voire en contraction (...) ce qui illustre bien les incertitudes concernant les perspectives économiques et le processus du Brexit", a relevé Chris Williamson, économiste en chef de Markit.
La croissance des services italiens à un pic de 10 ans Le secteur italien des services a connu en juillet son rythme de croissance le plus élevé en 10 ans, une donnée qui est de bon augure pour la troisième économie de la zone euro, à la traîne du reste du bloc en termes d'activité. L'indice PMI Markit/Adaci des services est ainsi remonté à 56,3 après 53,6 en juin, tout en se maintenant nettement au-dessus du niveau de 50. Huit économistes interrogés par Reuters attendaient cet indice en moyenne à 54,1. L'indice PMI du secteur manufacturier s'est établi à 55,1 en juillet, porté par la plus forte croissance en trois mois des nouvelles commandes. L'indice composite atteint 56,2 en juillet, après 54,5 en juin et 55,2 en mai et 56,8 en avril. Le PIB italien a enregistré une hausse de 0,4% au premier trimestre de l'année, soit une accélération par rapport à la croissance de 0,3% enregistrée sur les trois derniers mois de 2016. Selon la Banque d'Italie, la croissance du pays atteindre 1,3% cette année, ce qui restera l'une des plus faibles de la zone euro.
Croissance solide dans les services espagnols La croissance dans le secteur espagnol des services a légèrement décéléré tout en restant soutenue en juillet, avec notamment des entreprises qui continuent à embaucher, ce qui laisse entrevoir un bon démarrage du troisième trimestre pour la quatrième économie de la zone euro. L'indice PMI Markit est ainsi revenu à 57,6 le mois dernier après avoir atteint 58,3 en juin, qui avait représenté un pic depuis août 2015. Cet indice est au-dessus de la barre des 50 depuis octobre 2013. Le secteur des services représente plus de la moitié du produit intérieur brut (PIB) espagnol et joue un rôle clef dans la bonne santé affichée depuis quelques années par le pays. La croissance de l'économie espagnole a accéléré au deuxième trimestre, confortant le scénario d'une hausse du produit intérieur brut d'au moins 3% en 2017 - et ce pour la troisième année consécutive - à la faveur de la bonne tenue des exportations et de la consommation des ménages. "Le secteur des services espagnols a commencé le second semestre 2017 comme il avait terminé le premier, avec des solides progressions observées dans l'activité, les nouvelles commandes et les embauches", déclare Andrew Harker, directeur associé chez Markit, ajoutant ne guère voir de signes d'un ralentissement imminent. Le secteur manufacturier espagnol a poursuivi son expansion en juillet, avec un indice à 54,0, avec notamment des créations d'emplois qui n'ont jamais été aussi élevées depuis plus de 19 ans.
Accélération de la croissance des services en Irlande La croissance dans le secteur des services irlandais a connu une légère accélération en juillet, la solide progression des nouvelles commandes suggérant que l'élan qui porte l'économie du pays depuis plusieurs années ne faiblit pas en ce début de troisième trimestre, montre l'enquête Investec. Son indice PMI a ainsi atteint 58,3 le mois dernier, se reprenant quelque peu après le creux de sept mois de 57,6 touché en juin. Cet indice n'est pas passé sous la barre des 50 depuis juin 2012, quand l'Irlande était à mi-parcours d'un plan d'aide international de trois ans. En 2016, pour la troisième année de suite, l'Irlande a affiché la croissance économique la plus élevée de toute l'Union européenne et ce malgré la décision de la Grande-Bretagne de quitter l'UE. La composante nouvelles commandes a repassé la barre des 60, à 60,4, après 57,9 en juin. Publié mercredi, l'indice PMI manufacturier du pays est revenu à 54,6 après avoir atteint un pic de 23 mois de 56,0 en juin.
Les ventes au détail dans la zone euro augmentent Les ventes au détail dans la zone euro ont augmenté nettement plus que prévu en juin, le rythme de croissance s'accélérant par rapport à mai, notamment à la faveur d'une vive progression des achats par correspondance et via internet, selon des données publiées jeudi par Eurostat. Ces ventes au détail ont ainsi progressé de 0,5% sur un mois, alors que les économistes interrogés par Reuters avaient anticipé en moyenne une augmentation de 0,1%. Avec une inflation qui est restée à 1,3%, les consommateurs sont incités à consommer davantage, une évolution qui devrait permettre à la zone euro de poursuivre sa croissance solide entamée depuis le début de l'année. Le produit intérieur brut (PIB) des pays ayant opté pour la monnaie unique a ainsi progressé de 0,6% sur la période avril-juin après +0,5% au premier trimestre. Sur un an, le volume des ventes au détail a progressé de 3,1% en juin, ce qui représente un pic depuis le début de l'année, contre une hausse de 2,6% anticipée par les analystes. Les données annuelles de mai ont été révisées en légère baisse, la hausse étant désormais enregistrée à 2,4%, contre +2,6% en première estimation. Parmi les grandes économies européennes, seule la France a subi un recul (0,3%) des ventes au détail, un repli qui vient après une hausse de 0,5% en mai. L'Allemagne a enregistré une progression de 1,1% de ces ventes contre également +0,5% en mai.