Les cours du pétrole rebondissaient mardi en Asie sous l'effet d'achats à bon compte après le net recul de la veille. Vers 05h20 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en septembre, prenait 16 cents à 47,53 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en octobre, gagnait aussi 16 cents, à 51,82 dollars. D'après les analystes, les investisseurs profitaient du net recul des cours lundi pour faire des emplettes. Ils choisissaient d'être rassurés par des signes témoignant d'un certain resserrement de l'offre, comme la baisse des stocks de brut américains ces dernières semaines. Ce recul est considéré comme un signe de reprise de la demande chez le plus gros consommateur de pétrole mondial. Les marchés vont aussi regarder comme chaque semaine les estimations de la fédération privée American Petroleum Institute sur l'état des stocks hebdomadaires de brut américain, qui doivent être publiées mardi.
Net recul a New York La veille, les cours du pétrole coté à New York ont clôturé en nette baisse à New York, touchés par des prises de bénéfices après une forte hausse vendredi et dans le sillage des produits raffinés. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre, référence américaine du brut, a cédé 1,14 dollar pour s'établir à 47,37 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a terminé à 51,66 dollars, en baisse de 1,06 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Le baril de WTI "revient pratiquement au même niveau que vendredi, tiré vers le bas par les prix de l'essence et du fioul de chauffage", a remarqué Andy Lipow de Lipow Oil Associates. "On arrive à la fin de la saison des grands déplacements en voiture avec des stocks d'essence plus que suffisants alors même que les raffineries continuent à transformer le brut à une cadence historiquement élevées", a-t-il souligné. La progression de vendredi avait par ailleurs été alimentée par "des informations sur des problèmes rencontrés par une unité d'une grosse raffinerie d'ExxonMobil aux Etats-Unis, à Baytown au Texas", a rappelé John Kilduff d'Again Capital. "Il semblerait que le problème soit circonscrit, en tout cas moins important qu'on ne le craignait, aussi les prix du brut, comme ceux des produits raffinés, repartent à la baisse", a-t-il remarqué. "On revient à la situation fondamentale, à savoir que le marché est abondamment fourni." Les investisseurs surveillaient à cet égard ce qui pouvait sortir d'une réunion de suivi d'un accord établi fin 2016 entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres grands producteurs, dont la Russie. L'accord, qui engage pour l'instant ses participants jusqu'à la fin du premier trimestre 2018, vise à écluser les réserves mondiales et à rééquilibrer un marché sur lequel pèse une offre abondante. "Les producteurs présents à la réunion doivent s'assurer que les pays se tiennent à leurs objectifs pour éviter que les prix ne flanchent à nouveau. Des commentaires satisfaisants pourraient aider les prix à remonter", a expliqué Ipek Ozkardeskaya, une analyste de London Capital Group. Toutefois, a nuancé David Madden de CMC Markets, "en juillet, le respect des objectifs de l'accord a chuté, ce qui prouve que les pays producteurs s'intéressent plus à leurs propres besoins nationaux qu'à ceux du groupe. L'Opep n'a plus la crédibilité qu'elle a pu avoir à une époque." Selon le cabinet suisse Petro-Logistics, la production du cartel, qui était montée en juillet à son plus haut niveau de l'année, devrait diminuer de 419.000 barils par jour en août, à 32,8 millions de barils. Autre élément signalant un rééquilibre du marché: le nombre de puits de forage en activité aux Etats-Unis a diminué de cinq puits à 763 puits, selon le décompte publié par le groupe privé Baker Hughes, qui est vu comme un baromètre avancé de la production. Il s'agit de la plus forte baisse depuis janvier.