La carte interbancaire a du mal à se développer en Algérie. Depuis le lancement de ce projet, inscrit dans le cadre de la réforme du système financier, seulement 150 000 cartes interbancaires (CIB), ont été distribuées aux clients de l'ensemble des banques. M. Alouane El Hadj, directeur de la société d'automatisation de transactions interbancaires et monétiques Satim, a annoncé, hier, sur les ondes de la Chaîne III, que " la modernisation du système de payement, passe inévitablement, par l'installation de nouveaux distributeurs automatiques de billets (DAB)" et que "le nombre de distributeurs existants, qui est de l'ordre de 900 DAB, au niveau d'Algérie Poste et des banques, doit passer à 4000 DAB, pour avoir un rendement satisfaisant". Cependant, M. Alouane El Hadj a insisté sur le fait que les distributeurs doivent être installés dans des espaces publics à forte fréquentation. Il a noté, également, que dans les autres pays, il y a des sociétés spécialisées qui s'occupent de l'alimentation des distributeurs, contrairement à ce qui se passe en Algérie, où cette charge est octroyée aux banques elles-mêmes. En outre, le directeur de la société d'automatisation de transactions interbancaires et monétiques, Satim, a indiqué que l'infrastructure, qui permet d'assurer le traitement du mode de paiement par la carte CIB, est mise en place. Tout dépendra de la stratégie des banques et de leur capacité à convaincre les commerçants et autres établissements commerciaux de se doter de terminaux de paiement électronique. Le même responsable a noté, qu'au niveau national, 6 000 retraits par jour se font par la carte CIB et qu'en 2007, la Satim a réglé 160 litiges liés au mode de paiement par la carte CIB. Néanmoins, l'utilisation de la carte CIB reste très restreinte, au moment même, où les guichets des banques connaissent des files d'attente interminables. Jusqu'à ce jour, 1 154 commerçants ont été équipés de TPE (Terminaux de Paiement Electronique). "On a commencé avec Alger, mais aujourd'hui, il y a une trentaine de villes dans lesquelles on peut payer au niveau du terminal chez les commerçants", a indiqué M. Alouane. Pour rappel, en 2007, 12 millions de chèques ont été émis. La montée attendue des cartes bancaires devrait d'abord rogner sur la part de règlements par chèques avant de réduire progressivement la masse de billets de banque en circulation. Selon les prévisions, le marché pourrait absorber de 6 à 10 millions de cartes dans les cinq prochaines années. Reste le réseau de TPE ( Terminal de Paiement Electronique). Pour convaincre les commerçants d'adopter le terminal de paiement électronique, l'ABEF recommande au gouvernement un traitement fiscal préférentiel entre les flux traités en monnaie fiduciaire et les flux traités par carte. Le directeur de la Satim, M. Alouane El Hadj, prévoit un boom de paiement par carte électronique pour les années à venir. Selon lui, les banques ont déjà opté pour les systèmes EMV (Europay Master Card et Visa) et ont pris l'initiative de s'unir autour de la Société algérienne de transactions interbancaires et de la monétique (Satim) pour lancer leur système de paiement électronique. Le marché algérien de la monétique est prometteur compte tenu des retards à rattraper.