Une convention cadre de coopération a été signée dimanche à Alger entre les ministère de la Solidarité nationale, de la Famille, et de la Condition de la femme, et le ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la Pêche, portant sur le développement des activités des fermes pilotes au profit des personnes handicapées. La convention a été signée à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale des handicapés, en présence de la ministre du secteur, des membres du gouvernement et des représentants d'associations activant dans le domaine. Cette convention a pour objectif de mettre en place un cadre de coopération entre les deux ministères pour déterminer les axes du partenariat liant les deux parties, fixer le rôle et les engagements de chacune des parties signataires dans le développement des activités agricoles, et l'organisation de la production agricole, la pêche et l'aquaculture au niveau des fermes pédagogiques devant accueillir les personnes handicapées. Les deux ministères ont convenu, pour la concrétisation de cette convention d'une durée de cinq ans renouvelables, de mettre en place une commission mixte qui se chargera de "la coordination, du suivi et de l'évaluation des activités réalisées dans le cadre de ce partenariat". Intervenant lors de la cérémonie de signature, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Ghania Eddalia, a annoncé la publication du premier guide national unifié du langage des signes algériens, qui a vu le jour a-t-elle dit après "une opération de collecte , de documentation, et de coordination, accomplie au niveau national par des commissions spécialisées". La ministre a affirmé à ce propos que "cet acquis important permettra d'améliorer les résultats scolaires des enfants sourds-muets, suivant leur scolarité au niveau des écoles de l'Education nationale, des établissements pour enfants handicapés auditifs, ou au niveau des centres de formation professionnelle". Une exposition de produits de personnes handicapées a été organisée au niveau du palais de la culture, Moufdi Zakaria, ainsi que la remise de plusieurs équipements dont des motocyclettes spécialement conçues pour ces personnes.
Le taux d'emploi des handicapés ne dépasse guère les 10% Pour sa part la ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme, Ghania Eddalia a indiqué, que le taux d'emploi des personnes handicapées était "faible" et ne dépassait guère les 10 % de l'ensemble de cette frange de la société. Les personnes handicapées trouvent des difficultés à être recrutées et le taux de leur emploi est faible car les employeurs sont réticents, notamment dans le secteur privé, a déclaré la ministre à la presse lors d'une visite d'inspection, en compagnie du wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, au niveau de certains établissements spécialisés du secteur. L'employeur qui ne réserve de postes d'emploi pour handicapés est tenu de verser une contribution financière au Fonds de solidarité nationale, a soutenu Mme Eddalia. Soulignant que son département œuvrait, pour sa part, à l'insertion de cette catégorie, elle a rappelé le recrutement de personnes handicapées dans des centres spécialisés relevant du secteur et les efforts déployés pour sensibiliser les employeurs à la nécessaire insertions de cette frange de la société dans le monde du travail conformément à la loi 02-09 du 8 mai 2002 relative à la protection et à la promotion des personnes handicapées. Elle a cité également certaines mesures prises par son département pour contribuer à l'insertion des handicapés, notamment les fermes pédagogiques au profit des handicapés mentaux de plus de 18 ans, évoquant la convention signée avec le ministère de l'Agriculture pour la multiplication de ces fermes pédagogiques. Mme Eddalia a fait savoir que son département travaillait en coordination avec plusieurs secteurs, dont la Formation et l'enseignement professionnels, pour permettre aux handicapés d'acquérir des compétences et un savoir-faire dans des métiers qui leurs sont adaptés, en particulier les métiers manuels. Par ailleurs, la ministre a mis l'accent sur la nécessité pour les éducateurs et les encadreurs pédagogiques expérimentés au niveau des centres de prise en charge des handicapés relevant du secteur de faire bénéficier les nouveaux éducateurs de leurs compétences. A ce propos, des responsables du secteur ont fait savoir que les centres spécialisés ont été renforcés, en 2017 dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP), par le recrutement de plus de 500 nouveaux éducateurs dont des diplômés en psychologie et en orthophonie, soulignant la nécessité de leur garantir une formation spécialisée en matière de prise en charge de la catégorie des handicapés. Par ailleurs, et au niveau du centre de prise en charge des enfants atteints d'autisme de Ben Aknoun (Alger), la ministre a supervisé l'installation des nouveaux membres du Conseil national des personnes handicapées, représentant les départements ministériels concernés, les instances et établissements publics, les associations activant dans le domaine, les parents d'enfants et adolescents handicapés. A cette occasion, la ministre a précisé que les missions dévolues à ces membres portent essentiellement sur la concertation et la coordination concernant les mécanismes de protection et de promotion de cette frange de la société et de leur insertion sociale et professionnelle, soulignant que ce Conseil qui est constitué de 47 membres, se veut un espace d'échange dans le cadre d'une approche intersectorielle. Le gouvernement a intégré dans les grands axes de son Plan d'action, la nécessité de poursuivre la mise en œuvre des actions relatives aux franges vulnérables de la société, notamment les personnes atteintes d'handicaps, a-t-elle ajouté, précisant que ces actions visent à garantir, en vertu de la loi, l'accompagnement et le soutien nécessaires à cette catégorie. La ministre a exhorté, dans ce sens, les membres du Conseil à formuler des propositions en termes de politiques de protection et de promotion de cette frange, à coordonner les différentes actions liées à l'handicap et à l'évaluation des stratégies et des programmes mis en œuvre en la matière. Rappelant l'intérêt particulier qu'accorde le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika à la prise en charge des personnes aux besoins spécifiques, la ministre a indiqué que cette intérêt se traduit à travers la loi n 02-09 relative à la Protection et la promotion des personnes handicapées et ses textes d'application, ainsi qu'à travers l'article 72 de la Constitution relatif à la Protection et la promotion de cette catégorie.
Intensifier la coopération des pays du Maghreb La ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme, Ghania Eddalia a appelé, samedi au Palais de la culture, Moufdi Zakaria, à intensifier la coopération entre les pays du Maghreb pour favoriser l'insertion des personnes aux besoins spécifiques. Dans son allocution à l'occasion de la célébration de la Journée maghrébine des personnes aux besoins spécifiques en présence des représentants du corps diplomatique maghrébin accrédité en Algérie, Mme Eddalia a mis en avant l'importance d'intensifier la coopération entre les pays du Maghreb et de consolider les efforts notamment en termes d'insertion de cette catégorie dans la société, et ce à la faveur d'un échange d'expériences et de visites. "Le gouvernement algérien œuvre oujours à hisser le niveau de coordination et d'échange entre les pays du Maghreb, notamment en matière de solidarité", a poursuivi la ministre. La célébration de la journée maghrébine des personnes aux besoins spécifiques est placée cette année sous le thème "Insertion des personnes handicapées, une condition préalable pour un développement global, durable et équitable". Pour la ministre, cette rencontre est une occasion propice pour renforcer la coopération et l'action commune entre les pays de la région et pour la sensibilisation aux questions des personnes aux besoins spécifiques, en ce sens où elle permet d'évaluer les réalisations accomplies en faveur de cette frange et de passer en revue les programmes tracés dans la société maghrébine. Cette journée constitue désormais "une tribune annuelle pour défendre" les droits des personnes aux besoins spécifiques et traiter des difficultés et problèmes qui entravent leur participation aux différentes activités sociales, a-t-elle estimé. Le conseil ministériel maghrébin chargé de l'emploi, de la formation, des affaires sociales et de la communauté maghrébine avait décidé, lors de sa 9e session tenue à Rabat en juillet 2010, de la célébration de cette journée pour mettre en relief cette catégorie vulnérable de la société en expliquant ses souffrances et ses préoccupations et les efforts consentis par les pays maghrébins pour leur prise en charge, a-t-elle ajouté. La ministre a rappelé que l'Algérie a eu l'initiative d'organiser "la 1ère conférence maghrébine sur le diagnostic et le dépistage précoce du handicap et l'insertion scolaires des enfants handicapés", les 1er et 2 décembre 2013, pour favoriser l'échange d'expériences et d'expertises en termes d'élaboration et de mise en œuvre de politiques publiques pour la promotion de ces personnes dans les pays maghrébins. Par ailleurs, Mme Eddalia a fait état de l'édition d'un dictionnaire de langue de signes destiné au sourds-muets et qui sera distribué aux centres spécialisés relevant du secteur et ce dans le cadre des mécanismes et mesures nationales prises pour la réinsertion de cette catégorie. En marge de cette rencontre, une exposition de produits d'artisanat réalisés par des personnes handicapées et de réalisations de micro entreprises, crées dans le cadre du dispositif de soutien à l'emploi, a été organisées outre la mise en valeur des politiques arrêtées en matière de formation au profit de cette catégorie.
Prise en charge de 35 000 enfants aux besoins spécifiques De son côté, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a affirmé que le nombre d'enfants aux besoins spécifiques pris en charge par les établissements scolaires durant l'année en cours, s'élevait à 35.000 enfants contre moins de 4.000 en 2014. Dans une allocution à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale des handicapés, la ministre a indiqué que "le nombre total d'enfants de cette catégorie, pris en charge par les établissements scolaires pour l'année 2017-2018, s'élève à 34.675 contre 3.375 en 2014". Elle a souligné que "31.060 enfants aux besoins spécifiques sont pris en charge dans des classes normales, soit 90%, et 3.615 enfants dans des classes spéciales (intégrées)". Le ministère "accueille depuis 1998 au sein de ses établissements scolaires des enfants malvoyants ou malentendants, des enfants souffrant de légères déficiences mentales depuis 2014, ainsi que des enfants de la lune et des élèves souffrant d'handicap moteur", a rappelé la ministre. "La scolarisation croissante de cette catégorie au sein d'établissements éducatifs normaux a créé un manque en matière d'encadrement pédagogique spécialisé, et parfois une impossibilité à satisfaire toutes les demandes", a ajouté la ministre de l'Education nationale, affirmant que "des efforts seront déployés pour prendre en charge davantage d'enfants". "Des mesures supplémentaires seront prises au profit de cette catégorie, notamment la formation des acteurs du secteur pour prendre en charge cette catégorie dans le milieu scolaire normal, dans le cadre de la formation continue", a ajouté Mme. Benghebrit. La première responsable du secteur de l'éducation a indiqué qu'un programme de formation avait été lancé sur la pédagogie internée au profit des inspecteurs (3 sessions entre janvier et octobre 2017), outre une proposition faite au ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, lors de la réunion du 20 novembre dernier, relative à "l'intégration des questions liées à l'enseignement destiné à cette catégorie dans la formation reçue par les enseignants étudiants". Parmi les mesures prises, la ministre a cité "la mise en place d'un cadre légal régissant l'intervention d'auxiliaires de vie scolaire, les orientations données pour intégrer la prise en charge des enfants aux besoins spécifiques dans le projet de la société, outre l'élargissement de la mesure exceptionnelle relative au passage en 1ère année secondaire". Saluant les efforts consentis par le mouvement associatif pour "améliorer la situation de ces enfants", Mme. Benghebrit a souligné "son attachement à améliorer la prise en charge de cette catégorie, notamment les enfants en mesure de poursuivre leur scolarité dans le milieu scolaire normal". L'Algérie "est attachée à honorer ses engagements internationaux dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD), particulièrement l'accès de tous à l'ensemble des niveaux d'instruction et de formation professionnelle, y compris les personnes aux besoins spécifiques", a conclu la ministre.