La direction de l'environnement de la wilaya de Mostaganem aspire à intensifier la production du compost pour valoriser les déchets domestiques et fournir cet engrais naturel au secteur de l'agriculture afin d'augmenter le rendement et d'assurer une production de qualité supérieure. Le compost est produit à partir de sources végétales ou animales, des restes de la taille d'arbres fruitiers et du recyclage des déchets ménagers. Ces déchets se transforment en engrais naturels après un processus chimique naturel visant à accélérer la décomposition organique durant une longue période. Dans la wilaya de Mostaganem, et au cours de l'année 2017, quelque 12 tonnes d'engrais organiques ont été produites grâce à des opérations de compostage, effectuées aux Centres d'enfouissement technique (CET) des communes de Sour et de Ain Sidi Chérif dans le cadre de la gestion intégrée des déchets en partenariat avec la Belgique, selon la direction locale de l'Environnement. Cette opération a donné des résultats probants, selon la responsable du secteur, Meriem Bensoula, en s'appuyant sur les déchets collectés par l'entreprise Mostaganem Nadhifa du marché de gros des légumes et fruits de Sayada et d'ordures de maintenance des espaces verts de la ville de Mostaganem. Le secteur de l'environnement ambitionne de doubler la production d'engrais organiques, après l'entrée en service du complexe industriel de traitement des déchets d'El Hachm, prévue cette année. Cette infrastructure disposera d'une unité entière dédiée au compostage et sera équipée par le partenaire belge. Ce complexe intégré, implanté à l'Est de Mostaganem, disposera d'un CET d'une capacité de 1, 2 million de m3, d'un centre de tri sélectif de déchets et d'une unité de production de compost pour un coût de 450 millions DA. Une unité similaire sera mise en service dans les prochaines semaines par une entreprise privée Profert, à la zone d'activités de Souk Ellil à Sayada, en attendant trois autres projets à Hassi Mameche, Sirat et Sidi Lakhdar, actuellement à l'étude à la direction de l'Industrie et des Mines, ajoute-t-on.
Le compostage, un créneau en vogue La rentrée professionnelle de septembre dernier a enregistré, à Mostaganem, l'ouverture d'une nouvelle spécialité visant à former des techniciens dans le domaine du compostage et ce, dans le cadre de la mise en œuvre de la convention signée entre la direction de l'Environnement et celle de la Formation et et de l'enseignement professionnels. Cette initiative intervient suite au succès d'une première expérience dans ce domaine, menée au niveau du CFPA de Hassi Mameche en 2016. La directrice de l'Environnement a fait savoir que les stagiaires de cette nouvelle spécialité effectueront des stages pratiques au niveau des établissements de formation professionnelle, en exploitant des déchets alimentaires provenant des cantines scolaires et des restaurants ainsi que des déchets verts. Ces stages se feront avec le soutien technique des experts du CET. A la fin de leur formation, ces stagiaires seront recrutés en qualité de techniciens au complexe industriel de traitement des déchets en cours de réalisation. Ils pourront également rejoindre des entreprises industrielles de production d'engrais organiques ou créer leurs propres entreprises, avec le soutien et le financement des dispositifs d'emploi. La Direction de l'environnement s'attèle, selon sa responsable, à créer une série de petites activités économiques liées à ce domaine telles que la levée et le ramassage des déchets, le tri sélectif, le broyage des déchets verts et le compostage. Une ingénieure en environnement, Fadela Guessous, a estimé que les déchets ménagers constituent la principale source du compost et représentent plus de 60 % des déchets générés quotidiennement à travers la wilaya. Ces quantités sont des produits à valoriser en plus des produits organiques et des résidus de la taille des arbres fruitiers et de l'entretien des espaces verts, a-t-elle expliqué.
Pour une agriculture bio Le compostage permet la réduction du volume des déchets, généralement dirigés vers les décharges publiques ou les CET. Il atténue aussi leurs effets négatifs sur l'environnement, notamment par l'élimination de lixiviat, un liquide concentré en sels et en métaux lourds provenant de ces déchets et affaiblit l'émanation de gaz à effet de serre. L'engrais produit est destiné, après compostage, en grande partie à la fertilisation des terres étant donné ses composantes en matières organiques et en sels minéraux, ce qui réduit le recours aux engrais chimiques. Le compost produit au niveau des CET sera distribué gratuitement aux agriculteurs, dans un premier temps et comme expérience permettant de comparer les avantages de ce produit naturel par rapport aux engrais chimiques. Cette expérience sera encadrée par un accord de partenariat et de coopération entre les secteurs de l'environnement et de l'agriculture, a signalé à l'APS le secrétaire général de la Chambre agricole de la wilaya de Mostaganem, Touati Abdellah. "Cette orientation vers l'agriculture bio est devenue nécessaire. Il est nécessaire d'encourager les agriculteurs à réduire l'utilisation des engrais chimiques en le remplaçant par cet engrais naturel, un produit, propre, moins coûteux et bénéfique pour l'environnement", a-t-il ajouté. La superficie des terres agricoles de la wilaya de Mostaganem atteint les 144.778 has, soit 64 % de la superficie totale de cette région du Dahra. Ces terres sont cultivées par plus de 25.000 agriculteurs et assure l'emploi à 78.932 personnes représentant le cinquième de la force ouvrière de la wilaya (20,86 pc), selon les statistiques des services agricoles.